Les 22 995 jours des Conservateurs dans l’opposition

Dans les 45 dernières années, les Conservateurs ont été 38 ans dans l’opposition

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne

Dans les 45 dernières années, les Conservateurs ont été 38 ans dans l’opposition. Pour gouverner, il faut accepter d’être dans l’opposition. Gouverner sans opposition c’est la tyranie et non la démocratie.
Bernard Lord, « Ancien premier ministre conservateur du Nouveau-Brunswick, coprésident national de la campagne du Parti conservateur. », nous rappelle dans les pages Idées de La Presse d’aujourd’hui 2008 09 17, que le Bloc québécois n’a jamais été créé pour gouverner le Canada, mais bien pour représenter le vote démocratique souverainiste des Québécois à Ottawa... «  6000 jours dans l’opposition  »
Depuis 1867, les Conservateurs, Les Libéraux-conservateurs, ou les Progressistes-conservateurs, ont été 22 995 jours dans l’opposition. En 141 ans d’existence les Conservateurs ont été 63 ans dans l’opposition. Depuis 1963 et l’élection du gouvernement Libéral de Lester B Pearson, depuis 45 ans, les Conservateurs ont été dans l’opposition 38 ans, soit 13 870 jours. Est-ce une raison pour le parti Conservateur de renoncer à ses idées, ses idéaux, à la présence dans l’opposition pendant 38 ans de ses député(e)s exprimant le vote démocratique des canadiens conservateurs ? Certainement pas !
Pourquoi invitent-ils les Québécois à y renoncer sous prétexte que l’opposition serait indigne et sans espérance ? Pour empêcher la démocratie de s’exprimer ? Pour éliminer la présence du vote souverainiste d’être sur place dans le Parlement d’Ottawa qui a le pouvoir de décider ce qui est bon au mauvais pour le Québec ?
Le Bloc québécois ne veut pas prendre le pouvoir du Canada, il veut que le Québec rapatrie ses pouvoirs en créant l’État souverain du Québec. D’ici là, il a le pouvoir de défendre les intérêts du Québec. Le pouvoir d’empêcher qu’un arrogant gouvernement conservateur devienne un gouvernement majoritaire sans opposition nationaliste et souverainiste, capable de se réclamer de Pierre Elliott Trudeau pour faire valider par le seul Parlement d’Ottawa une reconnaissance cosmétique de la nation du Québec dans ses lois, voire dans sa Constitution.
Si le parti conservateur a pu former un gouvernement minoritaire, c’est parce qu’il n’a pas baissé les bras même s’il a passé depuis 141 ans, 22 995 jours dans l’opposition et 38 des 45 dernières années sans « pouvoir ». Les Conservateurs et Bernard Lord, ne pourraient espérer aujourd’hui former un gouvernement majoritaire si le fait d’être dans l’opposition ne procurait aucun pouvoir. L’opposition a donc de grandes vertus, elle permet de faire avancer ses idées, de les présenter dans l’espace public, de représenter l’opinion des citoyens qui les partagent. Le Bloc québécois ne fait pas autre chose. Il faut d’abord être dans l’opposition avant de pouvoir penser gouverner. S’empêcher de le faire nous condamne à aucun pouvoir, même pas celui de l’opposition.
N’est-ce pas plutôt cela que les Conservateurs et les fédéralistes veulent, détenir seuls et sans opposition, le pouvoir sur le Gouvernement du Canada, pour que la majorité de ses électeurs canadiens imposent sans opposition du Québec, leurs vues sur la minorité qu’est le Québec dans le Canada qu’ils veulent. Ils l’ont bien dit : la nation du Québec n’existe que dans le Canada. Ce qui veut dire que pour les Conservateurs et les fédéralistes canadianisateurs, la nation du Québec n’existe pas hors Canada. Ils prennent leurs désirs pour la réalité. Le peuple démocratique et souverain du Québec sait bien qu’il existe, dans et hors le Canada. Le Bloc québécois est là pour le confirmer puisqu’il est le seul à affirmer que hors le Canada, la vie des peuples aussi peut exister. Non seulement les Conservateurs veulent s’imposer en gouvernement majoritaire représentant la majorité du Canada hors Québec, mais en plus ils voudraient que la minoritaire nation du Québec renonce à se représenter majoritairement hors sa minorisation dans les grands partis nationaux du Canada. Être dans l’opposition, c’est s’opposer à la minorisation du Québec mieux que dans la minorisation obligée à laquelle les fédéralistes convient les Québécois en ne votant que pour des partis nationaux du Canada, où la nation du Québec sera toujours que minorité, que dans « l’opposition ».
Luc A.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 septembre 2008

    @ M. Ouhgo
    J'ai peut-être mal compris votre texte... j'y avais cependant perçu un découragement quant à notre peuple, par trop sensible aux flatteurs, part trop... ceci, ou cela.
    J'ai renversé l'attribution des rôles dans la fable de Lafontaine. En votant pour Art-Peur, nous flatterions le corbeau... rusé renard que nous serions, dans le pire des cas. Ce qui n'est pas la fin du monde... si jamais ce peuple le décidait ainsi.
    Bien sûr, je vote contre... j'appelle à voter contre Art-Peur et le renard qu'il est... nous sommes d'accord.
    Je n'ai pas dit que vous étiez méprisant... j'ai dit que le mépris est parfois pas très loin quand on se désole de ce que notre peuple ne soit pas celui qu'on voudrait. J'ai développé ce thème. Et, j'ai parlé du mépris, celui que l'on a subi, celui que certaines de nos élites lui ont fait subir, celui que certains souverainistes découragés ont déjà exprimé. Je voulais signaler ce danger. Le contraire, c'est la confiance, et l'admiration. Je les éprouve.
    Ce que l'on entend contre les artistes, n'est pas ce que le peuple pense, seulement une petite partie de ce peuple le pense. Et, encore, on en profite en période électorale pour faire croire qu'il le pense, en instrumentalisant de manière partisane ce supposé mépris à l'égard des artistes. Quant aux 18 à 30 ans et leur éloignement du politique, cela aussi est instrumentalisé, encouragé, mais ce n'est pas commun aux québécois. Le déplorer n'est effectivement pas du mépris, mais en faire un fait québécois, amalgamé à toute votre désespérance, m'a laissé croire que ce peuple vous décourageait, pour ce qu'il est et que ne seraient pas les autres.
    Tous vos lucides constats me semblent tout sauf décourageants. Avant de conclure que le riche Albertain parviendra à nous séduire, peut-être vaudrait-il mieux attendre le résultat électoral. Non ? Au lieu de se décourager du peuple et de sa supposée facilité à se faire séduire, pourquoi ne pas plutôt travailler à ce que telle séduction ne puisse avoir l'effet voulu par le séducteur. Il sera toujours temps de tancer le peuple.
    Si mes comparaisons baltes et tibétaines ne vous rassurent pas, vous, le souverainiste que vous êtes, pourquoi donc ce peuple devrait être lui, assuré que le fait de s'affirmer sans précaution, n'est qu'une formalité ? Toute comparaison cloche. Nous ne sommes pas l'Algérie, nous ne sommes pas la Lettonie, ni le Tibet. À voir notre peuple se développer, s'exprimer, progresser, j'ai toute confiance en ses capacités. Je vais continuer à participer à son avancement, en toute confiance. C'est ce que je voulais opposer à ce qui m'a semblé être de votre part, du découragement. Pour vous inciter si je le puis à ne pas l'être, désolé de n'avoir pas su le faire. Je n'ai surtout pas voulu vous attaquer, ni réprimander. En toutes amitiés.
    Au plaisir, Luc A.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    19 septembre 2008

    Monsieur Luc,
    Je vous remercie pour mon petit cerveau qui lit peu.
    Cependant, le clavier vous démangeait tellement que vous n’avez pas compris mon texte ramassé : Le renard, c’était bel et bien Harper ! Il flattait hier le bon peuple au Saguenay(vous l’avez entendu ?) pour que les bons Québécois n’en peuvent plus de vanité et lui jettent leur vote par inadvertance… Harper vit alors à Nos dépens ! Ça n’a pris que 5 lignes !
    Et quand je déplore que le Canada ait fait de nous des pauvres, c’est par pure lucidité(avant-derniers selon Institut Fraser) et non par mépris. Même si je faisais du wishful thinking en proclamant que nous sommes le peuple le moins décrocheur au monde, le plus fier de ses artistes et de ses représentants à Ottawa(Bloc) et le plus ardent défenseur de sa culture à la face de Verner et Andrée Champagne, je n’amasserais pas des votes aux urnes. Je serais en train de faire du théâtre. De dire que nous avons été bafoués au point qu’il n’y aura pas 50% des 18-30ans qui iront voter, ce n’est nullement du mépris sur nos semblables, c’est de voir la vérité en face : le précipice n’est pas loin. Nous comparer aux Tibétains ou aux 3 républiques baltes n’a rien de rassurant. Le dragon chinois et l’ours moscovite nous ont donné récemment des exemples du ravage qu’ils y font dès qu’ils décident de se tourner de bord.
    Bernard Lord Durham illustre à merveille le francophone à qui le conquérant a inspiré la honte : français trop petit se relève en s’assimilant. Pays minoritaire, se fondre à l’unité canadienne. Et pourquoi pas, Canada trop petit militairement, se donner aux É.U.A….
    Depuis le référendum volé, les Québécois ont été méprisés par les anglos qui les ont traités de xénophobes… et plusieurs élites les ont crus : Bouchard-Taylor. Ceci a dégoûté notre jeunesse qui tourne le dos au politique sans craindre de s’internationaliser en anglais(sans accent si possible). Et le peuple besogneux, que le Canada a privé d’Université gratuite et d’emploi lucratif n’a pas ce loisir que nous avons (et qui n’est pas moins honorable que les pancartes) de faire des phrases, aussi longues que nous voulons. Ce peuple abandonné de ses penseurs, privé de journaux objectifs, il est vulnérable : il écoute les démagogues et hurle avec les loups : « Si ça ressemble à une nation, ça doit être une nation ! Et fuck les pelleteux de nuages qui nous avaient promis un pays et qui se taisent(et les artisss gâtés) ». Masse facile à flatter et à berner par le riche albertain…
    J’ose croire que vos trois épîtres seront lues à nos concitoyens électeurs et sauront raviver la « vigueur hybride »* de Notre peuple.
    *vigueur hybride : notion d’élevage où le produit d’un croisement manifeste plus de vigueur qu’une lignée « pure sang » (consanguinité : tares). Peuple québécois abondament hybridé entre Français, Amérindiens, Irlandais, Italiens, latinos, etc…

  • Archives de Vigile Répondre

    19 septembre 2008

    @ M. Ouhgo ( No 3 )
    De l’usure de l’usurier
    Pour user cette faculté impérialiste qui ferait cesser le peuple du Canada d’en user, peut-être que ce qui nous semble être reculs, atermoiements, accommodements, compromis, n’est pas si improductif que l’on pense. Peut-être que ce qui semble être un manque d’affirmation, est au contraire une redoutable et implacable affirmation qui ne se laisse pas voir comme tel, non pas par lâcheté, mais bien pour ne pas engendrer de réplique délétère, tout en provoquant l’usure du désir de contrôle à notre égard. Un premier référendum en 1980 a permis de créer une première onde de choc qui a provoqué une réplique pure et dure. Le rapatriement unilatéral de la Constitution. Réplique à laquelle une tentative d’accommodements insuffisants s’est heurtée à notre refus ( Charlottetown ). Nous avons accru la pression ensuite en produisant un résultat référendaire à la limite de la rupture. Le Canada doit maintenant parler, il le fait en préparant une nouvelle ronde de négociation constitutionnelle, les Conservateurs tentent une reconnaissance cosmétique et annoncent d’autres accommodements via les récentes revendications de M. Charest, après que de multiples tentatives de noyer le poisson se soient heurtées à notre implacable sentiment d’être. Ils pourraient proposer un remaniement constitutionnel cosmétique. Nous répliquerons en exigeant une reconnaissance tangible à l’égard de notre souveraineté de peuple, dont sa « souveraineté culturelle » et les pouvoirs et points d’impôts afférents. Entre-temps la souveraineté politique aura fait du chemin, car, en acceptant que le Canada ne soit plus que 10 provinces semblables, en acceptant que le Québec se pose en peuple existant et souverain, il apprivoise l’idée qui le ferait être autre, et partie distincte du peuple souverain du Québec qui existe sans lui, hors de lui. Ce qui ne peut qu’accréditer la validité d’un État dans l’État. Tant qu’à faire... pourquoi ne pas accepter que nous soyons voisins, sans blâme ni menace.
    Nous connaissons ce que c’est que d’user nos vêtements, de défricher la terre, à l’usure... de sans cesser devoir remettre sur le métier notre ouvrage. Quel chemin parcouru depuis le temps que l’on nous disait même incapables de pouvoir nous gouverner nous-mêmes, incapables d’être « libre de choisir son destin ».
    « « Le Québec est, aujourd’hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement. » Gravée pour toujours sur son monument, cette phrase reflète la confiance que Robert Bourassa a toujours placée dans son peuple. » (Allocution du premier ministre du Québec, M. Jean Charest, à l’occasion du dévoilement du monument Robert Bourassa. – Gouvernement du Québec )
    Si les souverainistes pensent que ce peuple « libre de choisir son destin », choisira à terme, de toujours subordonner son « destin » à un autre État, ils ne méritent pas de se dire libérateurs de peuple. Les souverainistes doivent combattre les canadianisateurs, mais ne doivent jamais douter de la capacité de ce peuple à résister à l’envahisseur, à résister à l’assimilation, à résister aux menaces, à résister aux chantages, à résister au mépris, à résister au « bon boss », à résister aux promesses illusoires d’élections et autres accommodements cosmétiques. Même si ce qu’ils espèrent n’advient pas de leur vivant, les souverainistes doivent, pour mériter la confiance de leur peuple, d’abord lui faire confiance. Ils doivent certes afficher leurs convictions, mais jamais dans le mépris et la défiance. Jusqu’à maintenant, ce peuple n’a jamais démérité à mes yeux. J’ai été déçu qu’il ne crée l’État souverain que j’espère. Mais à tout prendre, rien n’est perdu. Il n’a rien perdu de sa vitalité, de sa fierté, de sa dignité. Au contraire, il force le respect. Il est patient. Le jour où il affirmera à la face du monde son indépendance politique, cela se fera dans le respect, la paix, la sérénité. Tous cela en tant que gages de succès et de prospérité sans larmes ni guerre. Cela mérite le respect. Je m’incline devant tant de sagesse.
    Soit dit en passant, l’actuelle campagne électorale n’est pas perdue... Et, même... Si un gouvernement majoritaire Conservateur survient, si le Bloc est minoritaire, rien ne sera perdu... Encore faudra-t-il que celui que l’on aura ainsi flatté ouvre son large bec pour parler, pousser sa chanson... pour livrer la marchandise... il faudra qu’il nous paie en retour... Encore faudra-t-il qu’on accepte son « fromage »... listériose en moins... Saura-t-il ce faire ? Rien n’est moins sûr... en attendant, nous aurons usé encore un peu plus le dur entêtement du Canada... qui s’agrippe désespérément à un cadavre, à savoir sa vision de Conquérant ayant encore quelque pouvoir sur nous...

  • Archives de Vigile Répondre

    19 septembre 2008

    @ M. Ouhgo ( No 2 )
    La peur
    La peur est animale et constructive, elle empêche le vivant de se livrer bêtement au prédateur. Nous avons longtemps été prédateurs, à l’époque où nous étions qu’une population partie du peuple de France, un peuple impérialiste. Nous, peuple sans Souverain devenu, nous peuple souverain du Québec, nous savons maintenant ce que c’est qu’être une proie. Ce savoir, s’ajoutant à notre fine Connaissance du prédateur que nous avons été, nous fait différents. Différents des peuples colonisés qui n’ont jamais été partie des Conquérants, parmi les plus grands Conquérants de l’Histoire humaine. Notre libération sera donc toute autre. Aucun peuple conquis n’a eu à affronter sans mal un tel destin le livrant au voisinage d’une telle supériorité en nombre. Le Tibet en est le parfait exemple. Les peuples colonisés qui se sont libérés par toute l’Afrique, et auxquels ont compareraient notre supposé manque de vigueur, de ressort, de courage, ne parvenant pas comme eux à nous libérer, fusse par la force des armes, ne vivaient pas, ne vivent toujours pas, comme nous, voisins de leurs Conquérants, minorisés par leur nombre. Nous n’avons donc pas à avoir honte. La honte retombe sur les Conquérants, sur leurs avatars canadianisateurs qui nous menacent de représailles. La honte n’est pas sur nous, pas sur le peuple écrasé.
    Chaque peuple trouve son moyen à lui pour exister d’abord, se libérer ensuite.
    Chaque peuple trouve, sait, comment résister. D’aucuns le font par les armes, d’autres par la résistance en apparence passive. Nous nous avons à affronter ce que les Lettons, des pays baltes affrontent, être voisins inférieurs en nombre de leurs envahisseurs. Ils ne doivent leur liberté récente, non pas à leur vaillance, mais à des circonstances favorables. Ils la doivent à la persistance en des circonstances défavorables de leur fier sentiment d’être. Ce fier sentiment nous en sommes admirablement dotés. Il se manifeste à tous les jours, dans le combat pour la langue, dans la distrayante fête de ses artistes, dans le progrès incessant de son développement à tous égards, dans la prise de parole, dans le silence aussi, dans le dos courbé, dans l’indifférence, dans le repos du guerrier, dans la soumission quand elle s’impose, dans le « oui boss, si vous le dites », dans « nos élites nous trahissent », dans le « tous des pourris », dans l’abandon, voire dans la fuite. Il n’y aurait ni fuite, ni abandon, ni oui ou non, si nous étions satisfaits de notre sort. Nous ne le sommes pas. Rien ne nous fait plus fier que de voir l’un des nôtres, l’une des nôtres, charmer le monde, ou gagner un concours international. Tout cela manifeste et concourt à notre délivrance.
    Nous ne ferions pas ce qu’il faudrait faire ? ! C’est à voir ! Ce que je vois, c’est l’impossibilité à laquelle font face nos adversaires. Ils ne parviennent pas à nous réduire. L’État du Canada est précaire, il n’a pas été validé par l’une de ses constituantes. Il s’agit d’un État en sursis. Reste à l’invalider, par la voix du peuple. Cela il le peut faire. Reste à poser la bonne question, celle de l’existence, pour que s’incarne dans l’État, dans une Institution de l’État, son irréductible sentiment d’être, sa conviction profonde, qui le fait exister en tant que peuple démocratique et souverain.
    « La vingtaine d’assidus de Vigile », n’a pas à poser des pancartes... Chacun son rôle, et celui-là en vaut un autre. Si le peuple n’a « jamais connu » l’art, ce n’est pas sa faute. Ce sont nos élites qui ont failli. Pas le peuple. Le mépris n’aura qu’un temps. Le mépris du peuple ne peut en aucun cas être partie du fond de commerce ou du bagage des libérateurs, le mépris du peuple est la honte de ses geôliers. Des libérateurs méprisants, sont tout, sauf libérateurs.
    Ce peuple est tout sauf dans la régression. Il s’éduque comme jamais, il apprend à parler. Ce qui n’était que l’apanage des élites est maintenant partie intégrante du peuple, partie en constant déploiement.
    Dans le « Renard et le corbeau » de Jean de Lafontaine, n’oubliez pas la leçon... « Apprenez que tout flatteur / Vit aux dépens de celui qui l'écoute ». Celles et ceux qui nous flattent vivent à nos dépens. Nous payons pour être flattés. Et nous sommes payés réciproquement par celles et ceux que l’on flatte. Ainsi, si nous flattons nos maîtres, c’est pour qu’ils nous paient. Le calcul n’est pas en soi si mauvais. Flatter M. Harper, pour qu’il nous paie en retour... Que pourra-t-il nous rendre en retour ? La reconnaissance de la nation ? Seulement ça ? Soyons sérieux ! Jamais ce peuple n’acceptera rien de moins que rapatrier ses pouvoirs qui le feront « maître chez lui ». Cela, le Canada ne l’a jamais accepté. Et, nous n’avons jamais accepté rien de moins. Nos supposés accommodements qui nous usent, ne sont-ils pas un lent procédé d’usure. User lentement mais sûrement l’appétit de contrôle sur nous qu’a exercé le Conquérant et qu’exercent encore les canadianisateurs. User le caractère vindicatif des menaces. Pour que le peuple du Canada accepte enfin, de nous voir exister, à côté de lui et non plus comme partie de lui.
    Suite ici-bas pour ne pas faire de trop longs commentaires...
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 septembre 2008

    @ M. Ouhgo ( No 1 )
    Vous faites état de ce qui vous désespère. Vous énumérez une série de situation ou d'événements qui contredirait le fait que ce peuple souverain du Québec ne serait pas assez indigné, vaillant, trop sujet à la peur et à la honte, à la servilité.
    J'énonce pour ma part ce qui me donne quelques raisons d'espérer ( « Quelques raisons d'espérer » ( An Ecology of Hope ) Film de Pierre Dansereau, éminent écologue québécois ONF - 2001, 84min). Pierre Dansereau aurait toutes les raisons de désespérer... mais il en trouve quelques-unes qui le font toujours espérer.
    La lucidité n'empêche pas l'espérance et ne doit surtout pas se fondre dans la désespérance. Car elle n'est plus dès lors lucidité, mais bien aveuglement. Elle ne tient dès lors plus compte que de ce qui pourrait provoquer la destruction sans considérer ce qui pourrait empêcher cet anéantissement. Les désespérances de tout un peuple ne se sont à ce jour jamais avérées. Malgré les espérances de envahisseurs, des colonisateurs et autre Lord Durham, l’assimilation de ce peuple a fait long feu, le dénigrement n’a pas tout détruit, la honte n’a pas remplacé la fierté.
    Ce qui a pu être perçu comme un recul, n’a jamais empêché le rebond. Une chose est sûre, ce peuple souverain du Québec se sait existant et souverain. Il y a longtemps qu’il aurait créé l’État qu’il espère si ce n’était des menaces, des chantages, des manigances canadianisatrices. Ce sentiment d’être est irréductible. C’est le fondement de l’être. Nous sommes. Donc, nous nous savons existants. Malgré la honte de la Conquête, malgré toute honte.
    Suite ici-bas pour ne pas faire de trop longs commentaires...
    Luc A.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    18 septembre 2008

    Monsieur Luc,
    Je prends prétexte de votre phrase : « …Le peuple démocratique et souverain du Québec sait bien qu’il existe, dans et hors le Canada… »Pourtant, il y a le blocus médiatique, il y a la risée canadienne que Nous sommes devenus depuis la « nation dans le Canada uni », il y a la faible défense de nos intérêts éducatifs, économiques, culturels et territoriaux à l’Assemblée nationale et de plus, il y a un grand coup fourré appréhendé avant le prochain vote par la complicité de Harper et Charest pour achever l’anesthésie politique des Québécois.
    Et malgré l’équipe éditoriale qui glane tous les journaux pour nous, en plein cœur de ce « grand site indépendantiste » que nous nourrissons de notre mieux, sentez-vous un tollé d’indignation ?…
    À part une vingtaine d’assidus qui usent leurs doigts sur le clavier au lieu de leurs pieds et bras sur la pose de pancartes, voyez-vous les colonnes de Tribune libre hurlantes de moyens d’action de la part de ce « peuple démocratique et souverain du Québec » ?
    Ce peuple appauvri délibérément par le Canada, gardé dans l’ignorance tant scolaire que médiatique, aculturé par l’isolement et diminué par des radios-poubelles téléguidées par ce néoconservatisme, se croit plus libre de dénigrer l’art qu’il n’a jamais connu que de revendiquer sa différence nationale dont on lui a appris à avoir honte.
    Ce peuple régresse si vite culturellement qu’il se fait fort de diffamer sa seule représentation politique à Ottawa sous prétexte qu’elle en tire rémunération à même Nos propres impôts. Cet illogisme crasse nous ramène à la servilité fière du bon boss de Yvon Deschamps qui invitait son employé au chalet le dimanche pour tondre son gazon et ne le laissait pas entrer au contact de ses invités de marque. Il le consolait avec une p’tite biére chaude !
    La seule fierté qui reste à la masse laborieuse humiliée, c’est d’être courtisée par un puissant albertain assez renard pour lui faire accroire, comme il l’a fait à Québec et au Saguenay-Lac-St-Jean que son nationalisme québécois fait l’envie du nationalisme canadien : « Si votre ramage se compare à votre plumage, vous êtes le Phoenix des hôtes de ces bois ! » À ces mots, maître Corbeau pousse un grand cri d’orgueil et laisse tomber le fromage dans la gueule du renard, et Harper s’en retourne galopant à Calgary avec le vote des Québécois qui le rend majoritaire, tout comme son complice Charest (et le NewBrunswickois) avec qui ils s’empresseront de canadianiser définitivement le Québec dans la Constitution/Trudeau de 1982.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 septembre 2008

    Bonjours M.Archambault. La crise de la conscription de 1917 est une crise politique et militaire qui est survenue au Canada durant la Première Guerre Mondiale. Une mauvaise gestion des effectifs francophones dans l'armée canadienne, de même qu'une loi ontarirenne destinée à affaiblir les communautés francophones, ont créé une vive opposition de la part des canadiens-français, ce qui a obligé le gouvernement canadien, soucieux d'appuyer l'effort de guerre en Europe, à voter des lois impopulaires. A partir 1921, les conservateurs sont pratiquement exclus du Québec pour les 50 prochaines années.http://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_la_conscription_(1917)