Les chefs appuient sur l’accélérateur

5d355422d4d56eeaf4f5789a9b974390

Blitz final

Ils livrent la bataille de leur vie et vont tout donner. À quatre jours d’un scrutin à l’issue incertaine, les chefs des partis accélèrent le rythme et se lancent dans une course aux quatre coins du Québec dans l’espoir de rallier les électeurs.

La caravane du Parti libéral du Québec (PLQ) entame la dernière ligne droite avec une avance qui permettrait à Philippe Couillard de former un gouvernement possiblement minoritaire, selon un sondage Ipsos-Reid rendu public mercredi soir sur le réseau CTV. Ce coup de sonde accorde 37 % des intentions de vote au PLQ, 28 % au Parti québécois (PQ), 19 % à la Coalition avenir Québec (CAQ) et 13 % à Québec solidaire (QS).

Les appuis aux libéraux restent stables, mais le parti de Pauline Marois a perdu quatre points depuis le 19 mars, tandis que la CAQ et QS ont gagné chacun trois points. Le sondage a été mené auprès de 1012 électeurs, du 28 mars au 1er avril. La marge d’erreur est de 3,5 points.

Les appuis au PQ fondent chez les francophones, où le parti se trouverait désormais à égalité avec le PLQ, à 31 points chacun. Françoise David, de Québec solidaire, et François Legault, chef de la CAQ, profiteraient de l’effet du débat de la semaine dernière à TVA, où ils se sont démarqués.

Gonflé à bloc, François Legault compte marteler le thème de l’économie et des finances publiques jusqu’au jour du scrutin. La caravane caquiste en avalera de l’asphalte, sur les routes du Québec parsemées de nids-de-poule, au cours des prochains jours. Après avoir pris la route jusqu’à Québec, l’autobus de M. Legault s’arrêtera dans Beauce-Sud et Vanier-Les Rivières, où la CAQ croise les doigts afin de faire réélire Sylvain Lévesque. Le chef caquiste filera vers Trois-Rivières vendredi, dans l’espoir de faire une percée en Mauricie et de maintenir ses acquis dans le Centre-du-Québec.

M. Legault sillonnera le « 450 », dans les couronnes nord et sud de Montréal, au cours du week-end. Il participera samedi soir à un grand rassemblement dans Montarville, où la députée sortante caquiste Nathalie Roy est plongée dans une chaude lutte avec le candidat-vedette du PQ, Simon Prévost.

Économie et identité au PQ

Dans une campagne qui a surpris ses stratèges, le Parti québécois n’a pu respecter son plan de match. Jeudi, toutefois, Pauline Marois reviendra sur le thème de l’économie en vantant son plan de création d’emplois devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, un plan dont elle a peu parlé jusqu’ici.

La chef péquiste exploitera à fond l’enjeu de l’identité québécoise d’ici la fin de la campagne. Elle compte parler de la protection de la langue française et mettre en valeur la charte de la laïcité. Elle présentera son équipe comme étant la seule à pouvoir se « tenir debout » face à Ottawa. Surtout, Pauline Marois martèlera cette question qu’elle voudra lancinante : souhaitons-nous vraiment le retour des libéraux ?

Pour regagner l’initiative, Pauline Marois accélérera la cadence dès jeudi après-midi. Elle visitera une vingtaine de circonscriptions et multipliera les assemblées partisanes d’ici dimanche.

Un tour du Québec

Chez les libéraux — où le rythme de campagne a été très soutenu depuis le jour 1 —, le blitz sera tous azimuts. « On prend la route de toutes les régions pour dire qu’on veut créer de l’emploi », a annoncé Philippe Couillard.

Dans les quatre prochains jours, les trois autobus qui composent la caravane multiplieront les arrêts partout au Québec. Philippe Couillard prendra aussi l’avion. Le mandat est clair, indique un stratège. « Imposer la ballot question, consolider le vote dans certaines circonscriptions, et envoyer un message aux régions, surtout que les autres ne sont pas allés partout. »

Les libéraux ont ciblé plusieurs circonscriptions où le vote caquiste a été fort en 2012. Les sondages réalisés en cours de campagne ont montré que Philippe Couillard a réussi à gruger l’électorat de François Legault, et les libéraux entendent bien profiter de ce mouvement.

De son côté, Québec solidaire compte concentrer ses efforts sur Mercier et Gouin, les fiefs montréalais d’Amir Khadir et de Françoise David, et sur des circonscriptions où le parti livre de chaudes luttes : Sainte-Marie–Saint-Jacques, où Manon Massé talonne le péquiste Daniel Breton ; Laurier-Dorion, où une bataille à trois prend place ; et Hochelaga-Maisonneuve, où Alexandre Leduc incarne la relève chez QS.

Le petit parti de gauche courtise aussi les péquistes déçus, les électeurs blasés par les vieux partis et les gens des communautés culturelles opposés à la charte de la laïcité.
Avec Robert Dutrisac, Guillaume Bourgault-Côté, Marco Bélair-Cirino et Mélanie Loisel


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->