LIBRE OPINION

Les dérives de Couillard au sujet des patriotes

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Couillard n'en est pas à une dérive près !






Le 18 mai, à l’occasion d’un échange sur le refus du premier ministre Philippe Couillard de hisser le drapeau des atriotes, ce dernier expliqua sa décision en évoquant la récupération du mouvement patriote par les indépendantistes.


 

Dans ses réponses, il rappelle que les revendications des patriotes, issus d’une alliance entre groupes ethnoculturels, visaient la mise en place d’un gouvernement responsable. S’agissant d’alliance, il y en eut au sein des opposants et des promoteurs des 92 résolutions.


 

Parmi les opposants se trouvèrent les bureaucrates, des loyalistes, des Irlandais de Québec, des Écossais, plusieurs marchands britanniques, les autorités britanniques et des « chouayens », expression pour désigner les Canadiens associés à ces derniers.


 

Du côté des promoteurs, des alliances se manifestèrent entre des « Canadiens », des Irlandais de la région de Montréal, des Américains, des Acadiens, aussi des Écossais. Elles s’exprimèrent par l’élection en novembre 1834 de 77 députés favorables et 11 opposés.


 

Contrairement aux propos du premier ministre, les promoteurs ne revendiquaient pas un « gouvernement responsable », qui équivalait à la « responsabilité ministérielle » en régime britannique, mais l’élection des membres du Conseil législatif et la reddition de compte des membres du Conseil exécutif aux élus de l’Assemblée législative et du Conseil législatif.


 

Louis-Joseph Papineau, chef du Parti patriote, mit de côté le gouvernement responsable lorsqu’il apprit des autorités britanniques qu’il ne serait jamais octroyé aux sujets du Bas-Canada. C’est ce qui l’incita à élaborer, avec ses associés, un régime politique analogue à ceux en force dans les colonies de la Nouvelle-Angleterre et apparenté au régime républicain des États-Unis, ce qu’ont expliqué Lamonde et Livernois (2012).


 

Londres, jugeant ce projet séditieux, le rejeta en 1837 par les résolutions Russell. En découlèrent la grève des parlementaires bloquant les activités du gouvernement, un décret du gouverneur Gosford empêchant la tenue d’assemblées populaires, une contre-manifestation des membres du Doric Club, la mise à prix des têtes des dirigeants du Parti patriote et l’entrée en scène de l’armée pour contrer toute activité subversive.


 

Les promoteurs des résolutions se retrouvèrent sans option et furent pourchassés par les forces de l’ordre. […] Dans ce contexte, les plus engagés des partisans valorisèrent l’achat « chez nous » et le recours aux armes. En 1837, ça se traduisit par des charges improvisées et leur repli aux États-Unis. C’est là que se prépara une nouvelle charge, au sujet de laquelle Papineau […] estima le rapport inégal des forces en présence. Cette deuxième charge, guère mieux organisée que la première, se termina à Odelltown en 1838 par la défaite des « Frères-Chasseurs ». S’ensuivirent l’emprisonnement, la déportation et la pendaison de patriotes, mais aussi leur discrédit par le clergé et des notables « modérés », dont les propos contribuèrent à la dénonciation des partisans des résolutions.


 

Peu après, des membres nommés au Conseil spécial du Bas-Canada recommandèrent la création du Canada-Uni. […] Cette fusion du Haut-Canada et du Bas-Canada fut soutenue par des patriotes modérés, le clergé catholique et, bien sûr, les autorités britanniques. Louis-Hippolyte La Fontaine en devint le leader dans l’ex-Bas-Canada et s’associa à des parlementaires du Haut-Canada pour former un gouvernement reconnu par le gouverneur Elgin, auquel fut conférée la « responsabilité ministérielle » en 1848.


 
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