Les mandataires de Dieu...

Tribune libre

Les conflits actuels au Moyen Orient sont a priori insolubles parce que chaque participant, passivement (population qui laisse dire ou faire) ou activement impliqué, consciemment ou non, fonde son attitude sur la conviction de détenir, tiré d`un livre dit "sacré" rempli de ouï-dires humains en séries remontant à un soi-disant "prophète", un mandat intime global et universel de Dieu-Yaveh-Allah.
Et ceci inclut tous les "croyants" aliénés religieux ( on peut, suite à une révélation philosophique strictement personnelle, croire en un Dieu sans être aliéné par l`abdication de son intelligence et de son jugement dans une Religion de ouï-dires ! ) de ce monde !
Au delà des disciples de Moïse et de Mahomet, ça inclut donc la majorité des américains avec leur État, le Pape et son appareil, probablement une majorité de Canadiens, etc...etc...etc...

Un tel mandat, "Sacré", ne se discute pas et encore moins ne se négocie ! Bien sûr ! Ça serait "sacrilège" !!!
L`Autre est, "a priori", un imposteur: Dieu-Yaveh-Allah l`a dit, à Jésus, à Moïse, à Gabriel, qui l`ont dit l`un à Jean, Luc, Marc et Mathieu, l`autre à Mahomet, qui l`ont dit chacun à un tel puis un autre tel ( etc...) jusqu`au Pape, au Rabbin , au Mollah... pour aboutir à l`aliéné mental intégriste, spectateur pâmé ou acteur armé qui gobe goulûment sans broncher ces enfilades de ouï-dires, indigestes et absurdes, dont il se plait à se croire le mandataire privilégié, l`exécutant de Dieu-Yaveh-Allah , alors qu`il n`est tout au plus que celui de ses soi-disant prophètes, et qu`il hurlerait au scandale si un juge laïc en acceptait seulement l`ombre du début du commencement d`un contre lui dans le moindre procès ...

Alors que faire ?
Que pouvons-nous faire, ici et maintenant, qui soit utile ?

Au lieu de s`époumoner démagogiquement à bêler " Paix, Paix, Paix", ce mot le plus creux du vocabulaire de la rectitude bien pensante, ce mot alibi qui dispense de la dure exigence de réfléchir avec un esprit critique, de discriminer ( eh oui ! ) pour hiérarchiser, et d`assumer, au lieu de s`agiter ou d`exiger de nos hommes et femmes politiques qu`ils fassent semblant d`"agir", la seule bataille (sic ! ) qui vaille d`être livrée, encore et toujours car il est question de vie ou de mort de l`Homme, c`est celle d`une absolue laïcité juridique, celle qui refoule impitoyablement tout droit à l'expression autoritaire ou envahissante de croyance en quelque Révélation spirituelle ( indémontrable par essence) dans la discrétion et l`intimité personnelles de la vie privée ( laquelle n`a nullement à rester secrète et peut toujours être partagée à la condition que la collectivité impliquée soit non seulement majoritairement mais unanimement d`accord avec ladite expression de la croyance).

Malraux aurait dit que "Le XXI ième siècle sera religieux, ou il ne sera pas! ".
J`ose corriger : le XXI ième siècle sera spirituel, certes, mais rigoureusement laïc, ou il ne sera pas !

Et le Québec rendrait à l`Humanité un service signalé, à sa mesure, en s`imposant à lui-même d`abord, pour en faire ensuite sans relâche la promotion "Urbi et Orbi", une laïcité sans compromis ni ... compromission ou abdication culturelle.
Pensons par ailleurs aux montagnes de rejet à l`accueil d` "invités" ( ce que sont ou devraient être les immigrants! ) de la terre entière que la création de ce havre de sécurité laïque ferait disparaître !

Pour être concret et démontrer que si difficile que ce soit, "c`est faisable" , je joins ici, purement à titre d`illustration, une formulation de ce qui pourrait servir d`amorce, prudente mais sans équivoque, à une démarche en ce sens ( il s`agit en substance d`une proposition que j`avais rédigée et présentée au dernier Congrès du PQ en juin 2005, avec l`appui du comté de Jacques-Cartier ). À noter, pour l`intelligence de ce texte, qu`un "droit" est entendu comme une liberté légitimement opposable à autrui, alors qu` un "droit fondamental" lui sera imposable ( en tant que fondement!).

LAÏCITÉ: «La Société québécoise, avec le temps, est devenue et ne cesse de devenir de jour en jour inexorablement, dans sa réalité quotidienne de plus en plus laïque.
D`une part, bien sûr, fortement enracinée dans la Civilisation Chrétienne et nourrie de ses traditions, telle que définie par son État, structurée par ses Institutions, et gouvernée par les règles de droit qu`elle se donne, la Société québécoise en assume par eux et sans réserve, dans son espace public, les valeurs et le caractère culturellement fondateur.
D`autre part, toutefois, malgré ce qui précède, rien n`empêche que dans un Québec souverain, il soit déclaré formellement que l`État québécois, ses Institutions et ses lois sont constitutionnellement laïcs.
À ce titre, ils ne connaissent ni reconnaissent aucune « Révélation » issue d`un ouï-dire, religieux ou prétendu tel, de quelque nature qu`elle prétende être, ou de quelque source qu`elle se réclame.
Rien de tel ne peut donc être opposé ou imposé à l`État, ni à ses Institutions ni à ses Lois, et toute allégation en ce sens devant eux est réputée nulle et de nul effet; de sorte que nul n`a le droit de se réclamer d`eux pour invoquer aucune telle « Révélation » alléguée et prétendre à quelque autorité que ce soit, sur qui ou quoi que ce soit, et où que ce soit sur son territoire ".
En somme, ce qui peut être considéré relever du patrimoine et de la tradition culturelle du pays garde "droit de cité" dans l`espace public.
Et rien ne permet à la Loi de les faire disparaître ou interdire, ni à quiconque de s`y opposer.
Mais nul ne peut lui imposer d`en rajouter.
Ce dont la mise en oeuvre ne devrait pas être plus difficile aux juges que les règles de droit actuelles !

Georges-Étienne Cartier




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