Les non francophones et le NPD au Québec

Tribune libre


En lisant les projections de sièges publiées dans Le Devoir ce matin, j’ai été frappé par un phénomène que les médias n’ont pas souligné, sauf erreur, au sujet du vote NPD au Québec.
Pour l’heure, selon ces projections, six circonscriptions iraient au NPD : trois dans l’Île de Montréal, soit Outremont, Ville-Marie-Wesmount (incluant une large partie de mon quartier, NDG) et Jeanne Le Ber, et trois autres dans l’Outaouais : Hull-Aylmer, Gatineau et Pontiac (oui, le comté du puissant ministre conservateur Lawrence Cannon!).
Or, qu’ont en commun toutes ces circonscriptions ? Les non-francophones y sont très nombreux, sinon majoritaires. Personnellement, je me réjouis que beaucoup d’«Anglos» et d’allophones délaissent le Parti Libéral, qui les tient en otages depuis si longtemps, et qu’ils votent pour un parti progressiste.
Selon le sondage EKOS de ce week-end, pas moins de 48% des non francophones au Québec disaient alors vouloir voter pour le NPD, un score exceptionnel. Cela représente environ 10% de l’électorat québécois.
Selon le sondage Angus Reid publié ce matin dans La Presse, 38% des Québécois voteraient pour le NPD. Or, comme on vient de le voir, 10% de ce vote proviendrait des non-francophones. L’autre 28% viendrait évidemment
des francophones, une très forte progression.
Selon le même sondage Angus Reid, le Bloc québécois - dont les électeurs sont presque exclusivement francophones - recueillerait 29% des voix, soit à peu près le même score que celui du NPD (28%) chez les francophones.
Conclusion : ce sont les circonscriptions francophones qui font la grande différence dans les sièges au Québec et le Bloc peut donc encore en remporter un grand nombre.
Gardons le sens des proportions et, aussi, le sens de l’humour : la poussée du NPD est ce qui pouvait arriver de mieux au Bloc... Il devra travailler plus fort pour faire sortir son vote et bien montrer qu’il est le parti qui représente le mieux les intérêts et l’avenir du Québec.
Bonne fin de campagne !


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2 commentaires

  • L'engagé Répondre

    27 avril 2011

    Se pourrait-il que les firmes de sondages aient principalement appelé en parlant anglais et que ceux qui ont fini par répondre au Québec étaient les anglophones? Quand on sait qu'un des sondages qui a annoncé la remontée l'a fait avec seulement 276 Québécois, je ne sais plus si c'était CROP ou EKOS.
    Gesca est très silencieuse sur les répartitions...
    Sur 276, si la moitié était anglo, à 48% ça vous booste un sondage. On a appris que les sondages sont «cheap» et inexacts dans cette campagne. Se donne-t-on vraiment la peine de sonder correctement l'électorat franco?

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    27 avril 2011

    En l'absence d'un sondage Léger très précis, ces affirmations sont téméraires.
    Et puis si juste ces remarques, la moitié des francophones prêts à voter pour un parti social centralisateur NPD c'est l'envers de la médaille du Parti libéral fédéral qui est de centre droit centralisateur. C'est une tendance plus qu'inquiétante.
    La croyance dans le beau risque dont le précédent est celui de Mulroney c'est l'excuse pour ne pas voir que depuis 1970 nous ne sommes plus des Canadiens français à cheval entre le Canada mythique des parents et la province de Québec né pour un petit pain béni. L'histoire dit qu'on apprend des erreurs. Des miettes de Meech refusés par le Canada au Québec.
    La gauche en se coupant de la réalité sociale de la nation se coupera la tête point!