Les péquistes font le point

Budget Québec 2008



Perplexes, les députés péquistes font le point aujourd'hui sur les sondages qui montrent que leur formation politique peine à récolter l'appui des électeurs qui délaissent en masse l'Action démocratique du Québec pour aller rejoindre le Parti libéral du Québec.

Devancée désormais dans le dernier sondage CROP par Jean Charest comme «meilleur premier ministre» - une première depuis son retour en politique en juin 2007 -, Pauline Marois n'a pas réussi à augmenter de façon importante le fonds de commerce du Parti québécois, qui tourne autour des 30% d'électeurs.
À trois semaines d'un budget provincial qui forcera l'ADQ et le PQ à abattre leurs cartes et prouver leur détermination à déclencher des élections, le caucus péquiste devra traverser à nouveau les réflexions qui, l'an dernier, l'avaient amené à assurer la survie du gouvernement. La morosité est palpable dans l'organisation péquiste: il y a quelques semaines, un cocktail-bénéfice pour la grande région de Québec a attiré une soixantaine de personnes - 10 fois moins qu'un événement similaire sous le règne d'André Boisclair.
Les récentes déclarations de Mme Marois sur l'enseignement de l'histoire en anglais, le bilinguisme nécessaire au secondaire, ont redonné l'impression de sempiternelles querelles de famille au PQ. Mme Marois a fait envoyer un courriel à tous les députés pour bien préciser qu'elle ne visait pas son successeur à l'Éducation, François Legault, dans un ouvrage publié ce mois-ci sur la réforme de l'Éducation. «Elle m'a dit qu'elle parlait de Pierre Reid, je lui en ai parlé deux fois», a expliqué M. Legault, qui était pourtant celui qui a reporté la réforme, au grand dam de Mme Marois.
En coulisse, il est clair que les députés péquistes ne sont pas sur le sentier de la guerre. L'an dernier, François Gendron, chef intérimaire, avait dû frapper sur la table pour freiner les ardeurs de son collègue François Legault, déterminé à en découdre le plus vite possible avec le gouvernement minoritaire.
M. Legault s'est dit hier «tout aussi déterminé» que l'an dernier à déclencher des élections. En fait, comme bien des péquistes, à la lumière des sondages, il pense que Mme Marois a tout intérêt à se démarquer et à annoncer son opposition au budget.
Car comme bien d'autres péquistes, il fait le pari que c'est Mario Dumont, en dégringolade dans les sondages, qui pliera les genoux cette fois, et sauvera la vie au gouvernement Charest au moment du budget. À quelques occasions, M. Dumont a déjà indiqué qu'il était plus pressé de voir «de l'action plutôt que des élections».
Critique financier du PQ, François Legault rencontrera Monique Jérôme-Forget demain, pour une troisième fois, afin de discuter du contenu du budget. La titulaire des Finances vise toujours un budget déposé avant Pâques, vraisemblablement le 18 mars.
Demandes de l'opposition
L'ADQ a réclamé, la semaine dernière, que Québec remplisse l'engagement électoral de Mario Dumont, soit de verser 100$ par semaine pour chaque enfant qui n'occupe pas de place en garderie. Une facture de 345 millions pour l'année 2008-2009 - 900 millions sur une pleine année - qu'a immédiatement repoussée Mme Jérôme-Forget.
Le PQ, lui, réclamera demain que Québec devance l'abolition de la taxe sur le capital (500 millions de manque à gagner), hausse de 200 millions le financement des garderies et aiguille 100 millions de plus au secteur forestier.
Bien des observateurs sont restés sur leur faim lorsque le critique de la Santé, Bernard Drainville, a livré les réactions de son parti devant le rapport Castonguay, la semaine dernière.
M. Legault appuie la principale recommandation de l'ancien ministre libéral, soit une augmentation de la TVQ pour financer la santé. Il souligne que son parti proposait l'automne dernier d'augmenter cette TVQ de 1% pour occuper l'espace libéré par le recul de la TPS fédérale. "Personne n'aurait vu la différence dans son portefeuille, et on aurait pu investir dans nos priorités", soutient M. Legault.
Les coûts croissants de la santé "vont demander du courage politique. Le coût de la santé augmente de 6% par année et il faut aussi investir en éducation et réduire la taxe sur le capital des entreprises", observe le député de Rousseau.


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