Les Québécois ont payé le «juste prix» pour le CUSM, soutient Yves Bolduc

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Bolduc se discrédite complètement en cherchant à défendre l'indéfendable

Québec — Même si la construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) pourrait avoir été entachée par la plus grande fraude de corruption de l’histoire du Canada, les Québécois ont payé un « juste prix » pour le complexe hospitalier, soutient le ministre Yves Bolduc.

« Le chantier du CUSM a bien été, sauf qu’il y a une possibilité qu’il y ait eu de la malversation à un certain niveau. [Néanmoins] on a toujours payé le prix juste par rapport aux coûts de construction du CUSM », a déclaré M. Bolduc mardi midi lors d’un impromptu de presse dans les couloirs de l’Assemblée nationale. « Il y avait des mécanismes de protection. À ce niveau-là, tout a été respecté », a-t-il ajouté au lendemain d’une rencontre avec des agents de l’Unité permanente anticorruption (UPAC).

L’ancien ministre de la Santé et des Services sociaux a été interrogé lundi sur ce « cas particulier […] dans le domaine de la santé » par des enquêteurs de la Sûreté du Québec (SQ).

M. Bolduc a refusé de détailler la teneur des discussions, disant se plier aux consignes des enquêteurs. « Ils nous ont demandé de garder cela confidentiel », a-t-il dit, précisant toutefois du même souffle qu’il a été interrogé à titre d’ancien ministre de la Santé.

Selon les informations recueillies par Le Devoir, M. Bolduc a été questionné sur le CUSM, et ce, par le sergent-enquêteur de la SQ Jean-Frédérick Gagnon. « Les questions ont été très bonnes. Je pense que je les ai satisfaits au niveau de mes réponses », a fait valoir le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

M. Gagnon a décrit mardi devant la commission Charbonneau le chantier du CUSM comme le théâtre de « la plus grande fraude de corruption de l’histoire du Canada ». « Il a pu y avoir des tentatives [de faire gonfler la note], mais il n’y avait pas de failles [dans les systèmes de contrôle], parce qu’à la fin, on a payé le prix juste pour le coût de construction », a souligné M. Bolduc à l’entrée d’un caucus des élus libéraux. « On avait des mécanismes protecteurs qui ont été utiles dans ce cas-là. »

Le gouvernement du Québec aurait ainsi balayé du revers de la main une facture revue à la hausse — 1,7 milliard plutôt que 1,32 milliard — du consortium GISM, dirigé par SNC-Lavalin.

« Corruption pure »

Le chef de l’opposition officielle, Stéphane Bédard, a tourné en dérision les assurances de M. Bolduc selon lesquelles l’État et par ricochet les contribuables en ont eu pour leur argent. Au CUSM, « on est dans la corruption pure » : 22,5 millions auraient été versés en pots-de-vin au Dr Arthur Porter et sept autres personnes. « Alors, si quelqu’un me dit qu’à partir de la corruption, on est capables d’avoir le “ juste prix ”, eh bien, c’est faux… les Québécois ont payé plus pour un chantier qui n’est pas terminé », a-t-il lancé à l’occasion d’un point de presse.

Aux yeux du chef intérimaire du Parti québécois, « les Québécois n’ont pas eu le juste prix » pour le CUSM. « Je pense que personne ne peut en douter. »


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