LES « INDIGNÉS » APRÈS LE SOMMET DU G-20

Les rêves des Indignés

La solution consiste à se saisir du conducteur et de tous ses acolytes de la classe capitaliste et à les rendre inoffensifs, cela s’appelle l’insurrection populaire.

«les Indignés» - "Révolution américaine"?



LES RÊVES DES INDIGNÉS
Qu’ont en commun les « Indignés », Michael Moore et Noam Chomsky ? Ces
trois personnages – très médiatisés – ont un point en commun : ils
rêvassent tous les trois. Non seulement ils rêvent mais chacun d’entre eux
prend ses rêves pour la réalité, et chacun croit que, s’il rêve assez fort,
il parviendra à transformer le monde. Malheureusement, ce monde cruel dans
lequel nous souffrons ne changera pas par l’action des « Illuminatis » et
de la pensée magique. Leurs rêves pourront changer et leurs laisser croire
que le monde change, mais ce ne sera qu’illusion, fumisterie, fantasme,
frustration et désillusion.
Ce monde d’anarchie de la production, où la famine côtoie le gaspillage
éhonté des aliments; ce monde où l’accumulation des profits astronomiques
côtoie la pauvreté dégradante ; ce monde de guerres néo-coloniales pour le
repartage des marchés, de repartage des zones d’extraction des matières
premières, et de repartage des secteurs d’exploitation de la plus value
ouvrière entre puissances impérialistes, à la fois complices et
concurrentes, est un objet bien réel – pas du tout évanescent. Ce monde
repose sur la dictature violente des riches, la dictature d’une oligarchie
– comprenant moins d’un pour cent de la population mondiale incidemment –,
soutenue par tout un appareil étatique violent – avec ses cours de justice,
ses prisons, ses bagnes, ses corps de police, ses agences privées
d’assassins de sécurité, ses armées, ses réservistes et ses potences, ses
chaises électriques et autres moyens de terreur collective.
Tout individu qui n’expose pas ces faits élémentaires – criants de vérités
– à ses auditeurs, à ses lecteurs ou à ses téléspectateurs est un naïf
dangereux, un mystificateur cynique, ou un opportuniste machiavélique. La
semaine dernière les « Indignés » d’Oakland – Californie – l’ont appris à
leurs dépens. Fort heureusement, ils n’ont pas déguerpi et ils ont
affronté, casqués et armés, les forces du désordre venues les frapper du
plein poids de la loi. Félicitations aux révoltés d’Oakland, ils sont
devenus l’exemple à suivre pour tous ceux que l’on voudra dorénavant
chasser des lieux où ils sont campés (1).
LES DEMANDES DES INDIGNÉS
Ils sont, dit-on, des milliers d’« Indignés » de par le monde, squattant
neuf cents parcs urbains dans autant de municipalités, s’attendant tous à
être expulsés, à résister et à être emprisonnés. Que réclament tous ces «
Indignés » ? Un récent document publié sur Internet répond à cette
question.
« Un mouvement inédit, impulsé par la jeunesse des classes moyennes, une
vague de fond anticapitaliste et libertaire, qui attaque les fondements de
la société américaine. Après les avoir regardés de haut, pressés par une
opinion publique majoritairement favorable au mouvement contestataire, les
médias prennent désormais celui-ci au sérieux. (…) l'hebdomadaire The Week
se demande si « Occupy Wall Street » fait émerger un « Tea Party de gauche
». Le fameux Tea Party a d'ailleurs pris un coup de vieux et certains de
ses membres vont même jusqu'à apporter leur soutien aux Indignés, espérant
ainsi surfer sur la vague contestataire. Le Président Obama lui-même s’est
senti obligé de déclarer « Je comprends la colère qui s'exprime dans ces
manifestations » (2).
Voilà qui nous en apprend beaucoup sur cette vague de contestation «
anticapitaliste et libertaire ». Selon Mohamed Belaali, « cette position
réformiste des "indignés" explique, entre autres, la longue liste de
soutiens hypocrites apportés au Mouvement par les porte-parole du capital.
On peut citer pêle-mêle Ben Bernanke, président de la Banque centrale
américaine, Jean-Claude Trichet et Mario Draghi, ancien et nouveau
présidents de la Banque Centrale Européenne (BCE), Angela Merkel, Herman
Von Rompuy, José Manuel Barroso et des milliardaires comme Warren Buffett
ou Georges Soros (…). Par cette "sympathie" douteuse, la bourgeoisie tente
de récupérer le Mouvement pour le dévier de sa trajectoire initiale et le
vider de sa substance progressiste. » (3).
Poursuivons notre enquête et lisons un extrait de texte publié par les «
IndignéEs » canadiens : « En tant qu'IndignéEs, quelques co-auteurEs du
livre « TENIR PAROLE », feront lecture d’extraits pour faire revivre ce
livre décrivant la lutte pour une loi sur l'élimination de la pauvreté au
Québec. (…) où puiser matière à alimenter nos réflexions et nos actions. ».
Et oui, l’Assemblée nationale de la Province de Québec a eu l’outrecuidance
d’adopter une loi « exigeant » l’élimination de la pauvreté. Loi inutile,
évidemment, et qui n’a pas empêché la paupérisation des gagne petits, le
foisonnement des enfants qui fréquentent les « banques » alimentaires. N’a
pas empêché non plus l’appauvrissement des mamans monoparentales, la
diminution du salaire réel et du pouvoir d’achat du peuple travailleur. N’a
pas empêché la paupérisation croissante de la jeunesse rassemblée à écouter
réciter des articles de la Loi bannissant la pauvreté dans ce parc public
devant la Bourse de Montréal…Notez, que je n’ai pas écrit « rassemblées sur
le parquet de la bourse à empêcher les cambistes spécieux de spéculer et de
nous appauvrir », non, les « Indignés » sont sagement campées à l’extérieur
sous les arbres dénudés par le vent de l’automne glacé.

L’histoire ne dit pas si l’Assemblée nationale du Québec a aussi adopté une
loi interdisant les inondations le long des berges des rivières en crue, ou
encore, une loi bannissant la neige en hiver dans les rues du Québec...
Comprenons-nous bien, nous ne faisons ici aucune suggestion d’action
législative à l’endroit des « Indignés ».
En bref, un parterre de bonnes intentions soutenues par un maelstrom de
bonne volonté. Pour l’instant le maire de Montréal, complaisant, laisse
filer, espérant que les dernières giboulées refroidiront les ardeurs des
squatteurs. J’ai l’impression que l’on ne renversera jamais ce monde
capitaliste moribond de cette façon.

NOAM CHOMSKY APPUIE LE RÊVE DES INDIGNÉS
Pourtant, le célèbre pamphlétaire Noam Chomsky y croit lui, et voici ce
qu’il déclarait le 23 octobre dernier à une assemblée américaine : « Noam
Chomsky, connu pour ses critiques de l'impérialisme américain et des
médias, déclarait devant des milliers de personnes réunies à Boston, face
au bâtiment de la banque de la Réserve fédérale : « Ce mouvement est
spectaculaire. C'est sans précédent. Je ne me souviens pas qu'il y ait
jamais eu quelque chose comme ça. Si les associations qui ont lancé ces
rassemblements peuvent tenir pendant une longue et dure période – parce que
la victoire ne viendra pas rapidement – cela pourrait vraiment se révéler
être un événement historique, un moment important de l'histoire américaine.
».
Chomsky songe ici à la victoire de qui sur qui ? Et à quel genre de
victoire réfère-t-il ? La fin du capitalisme ? La fin des inégalités
sociales ? La fin des injustices universelles ? Il espère que Warren Buffet
et ses semblables rendront les milliards qu’ils ont spoliés aux peuples du
monde à travers leurs holdings multinationaux multimilliardaires ? Si c’est
bien ce à quoi il rêve, alors ce ne sera pas demain la veille en effet.
WARREN BUFFET DEMANDE À ÊTRE TAXÉ DAVANTAGE !
Warren Buffet mène justement une opération de marketing en ce moment,
attestant que son taux d’imposition de 17 % par année est bien inférieur à
celui de sa secrétaire qui est gratifiée de 35 % d’impôt. Pire, un salarié
de la classe moyenne subit un taux d’imposition de 45 à 50 %. Monsieur
Buffet réclame donc qu’on l’impose lui et ses semblables aussi lourdement
que les ouvriers spécialisés. Noam Chomsky et les « Indignés » fondent de
grands espoirs sur cette suggestion spécieuse de Monsieur Buffet.
Chomsky et les « Indignés » devraient savoir que le salaire d’un
milliardaire est bien peu de choses au regard de sa fortune et qu’un taux
d’imposition de 50 % n’apporterait presque rien dans les coffres de l’État.
Les milliardaires ne sont pas riches parce qu’ils encaissent de gros
salaires mais parce qu’ils spéculent à la bourse et possèdent des actions
de nombreuses et très grandes corporations multinationales et que leurs
holdings empochent ainsi des dividendes astronomiques. Ces dividendes, ces
bénéfices spéculatifs boursiers, le gros de la fortune de ces moins de un
pour cent de la population, ce ne sont pas des salaires, ce sont des
profits. Une enquête récente aux États-Unis révèle que loin d’augmenter,
les impôts sur les profits des entreprises américaines - déjà très bas –
diminuent d’année en année et cela malgré la hausse constantes des profits
concomitantes à la baisse des revenus du gouvernement américain (imposition
moyenne de 18,5 % et un grand nombre d’entre elles ne paient aucun impôt
et reçoivent de l’argent de l’État américain – 218 milliards de dollars au
total – malgré leurs profits record) (4).
Taxons alors les bénéfices boursiers, les dividendes et les profits !
Difficile, sinon impossible. Une grande partie de ces profits sont
enregistrés sur des comptes à numéro ou comptabilisés au siège social
d’entreprises fictives ayant pignon sur rue dans des paradis fiscaux
(Caïmans, Macao, Monaco, Barbade, etc.), des pays de complaisance, des
États de non droit, que les capitalistes ont soustraits aux lois
internationales avec la complicité bienveillante des politiciens qui
étaient réunis cette semaine au G-20 à Cannes ! Ces paradis fiscaux servent
également à blanchir l’argent mafieux qui se mélange aux avoirs de Monsieur
Buffet, le bon samaritain et autres mandarins.
Des riches toujours plus riches et cupides et des pauvres toujours plus
pauvres et livides. Des milliardaires bien protégés, à la recherche du
profit maximum et des rêveurs pacifistes aspirant à une justice sociale
inaccessible, voilà le rapport de force, voilà la triste réalité de ce
monde impérialiste que Monsieur Chomsky et les « Indignés » espèrent voir
changer à force de sit-in et de camping urbain.
MICAHEL MOORE SOUHAITE LA FIN DU CAPITALISME

Michael Moore – tout comme le Directeur de la revue Le Monde diplomatique,
Serge Halimi diplômé de Berkeley – s’avance encore plus loin dans sa
dénonciation du système capitaliste (5). Michael n’est pas tendre pour ce
système et, hâbleur, il déclare : « Il faut mettre un terme au capitalisme.
Le capitalisme est un train fou qui se dirige sur ses rails vers la vallée
de la mort et personne ne pourra l'arrêter ni le dévier car sa "logique" ne
le permet pas. Il s'agit de convaincre les peuples de sauter en marche
avant que celui-ci n'arrive inexorablement à son terme: la fin de la vie
biologique sur la planète Terre. Aujourd'hui nous n'avons aucun autre
biotope à portée de main pour préserver cette vie biologique; c'est donc à
la seule communauté des humains conscients à laquelle Michael semble
appartenir, qu'incombe d'investir cet espace très limité et déjà mal en
point. ».
Pour Monsieur Moore la façon d’échapper au capitalisme serait le suicide
collectif, tous dans le ravin pendant que le train fou s’engage à vive
allure sur la voie du désespoir et de l’Apocalypse!
Mauvaise solution, ce n’est pas par le suicide collectif, ni via
l’Armageddon, que nous y parviendrons. La solution consiste à se saisir du
conducteur et de tous ses acolytes de la classe capitaliste et à les rendre
inoffensifs, cela s’appelle l’insurrection populaire. C’est le message que
les révolutionnaires devraient porter à tous les « Indignés » de la terre.
Sans révolution, sans renversement de la classe parasitaire qui s’accapare
privément de la propriété des moyens de production et d’échanges collectifs
dans dix ans les « Indignés » seront toujours frustrés devant Wall Street à
écouter les états d’âme de Noam Chomsky, de Michael Moore et de Serge
Halimi.
LE SOMMET DU G-20
Le président Sarkozy a été très transparent dans son discours au Sommet du
G-20 à Cannes. Il a clairement remis en cause le contrat social établi
entre la grande bourgeoisie et l’aristocratie ouvrière des pays occidentaux
: désormais les programmes sociaux ne seront maintenus qu’à la condition
qu’ils n’entravent pas la bonne marche des affaires et de la finance.
Autrement dit, tous les programmes sociaux sont sujets à être comprimés
jusqu'à et y compris éliminés. Mesdames et messieurs, avec ce Sommet du
G-20, la guerre de classes entre le capital et le travail vient d’entrer
dans une Ère nouvelle. Les vœux pieux, les rêves, les cris et les
larmoiements ne suffiront pas à sauver la planète en danger et les peuples
affamés.
Comme disait l’autre, on ne change pas ce monde capitaliste seulement en
s’indignant, en chantant et en faisant des sit-in dans les parcs…Il est
temps de poser la question de la prise du pouvoir et du contrôle du
monopole de la violence légale de l’État. Quelle classe dirigera l’État ?
Quelle classe imposera ses vues et ses intérêts à toute la société ? La
classe majoritaire ou les moins de un pour cent de parasitaires (6) ?

___________________________________________
(1) Révolte à Oakland, Californie.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/11/03/001-port_oakland-activites_paralysees-indignes_wall_street.shtml
et http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=27266
(2) Courriel reçu le 6.11.2011. Pour recevoir copie,
robertbibeau@hotmail.com
(3)
http://www.legrandsoir.info/on-ne-change-pas-le-monde-avec-seulement-de-l-indignation.html
(4)
http://lauer.blog.lemonde.fr/2011/11/03/etats-unis-profit-ne-rime-pas-forcement-avec-impot/
(5) Le directeur du Monde diplomatique. Serge Halimi.
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/335044/entretien-avec-le-directeur-du-monde-diplomatique-egalite-democratie-et-souverainete?utm_source=infolettre-2011-11-02&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
(6)
http://www.legrandsoir.info/on-ne-change-pas-le-monde-avec-seulement-de-l-indignation.html
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    21 novembre 2011

    est-ce possible encore des pacifistes en action aprèes 35 jours et nuits a vivre dans cette enfer urbain , sous les coups des machines de démolition des vieux buildings proche en haut de la rue du sqaure victoria -
    il y a un video ou l'on voie des jeunes mettre des pancartes avec une échelle venue de nul part sur la statue de la reine victoria , l'impérialiste -
    au même moment dans le vidéo on voie comme dans une scéance de magie noire dans le ciel de bas en haut des striages de nuages noir , sortir comme des buildings qui entourent la statue , lesquels striage obscurcissen le ciel en quelques minutes - opération de magie noire pris par surprise -
    éclatement donc des idées préconcues caligraphiées qui font que les citoyens d'aujourd'hui croient plus ou moins a ces centres d'énergies destructrices . dont selon moi cette place accumule - sérieux quand mêmes - ces armées du bien et du mal qui s'affronte -bon courage les indignées la conscience vivante est avec vous autres- merci-