Charte de la laïcité

Les universités sont-elles rétrogrades?

Tribune libre

LES UNIVERSITÉS SERAIENT-ELLES RÉTROGRADES?
Aujourd’hui, nous ne pouvons ignorer ce que nous savons de par les découvertes scientifiques, historiques, archéologiques et exégétiques. Des Universités disent non à la charte des valeurs et laïcité, c’est décevant!
Au terme de cinq années d’études et de recherches, Jérôme Prieur et Gérard Mordillat, historiens, auteurs et cinéastes français, sont arrivés à la conclusion que la Bible, y compris les Évangiles, quoique possédant quelques éléments historiques, relève de la «fabrication». On peut en dire autant des Livres Saints des autres religions.
Lorsque j’ai étudié la théologie, j’ai constaté, que 80% des cours étaient des hypothèses, les dogmes sont des inventions, par exemple aux IIIe siècles, Arius, prêtre d’Alexandrie, niait que le Christ était Dieu. Aux IVe et Ve siècles, sous le règne de Julien Bizantin et des évêques, des désaccords profonds existaient en matière dogmatique, christologique, théologique et doctrinale. C’est déjà là une preuve de « l’incertitude des certitudes » ! c'est pourquoi je trouve honteux que des Universités, dont on s'attend à de la science et à un savoir certain, enseignent la théologie, ont des lieux de prières, chapelles et mosquées. Écrire que demander aux Universités d’être neutres, cela ne se fait pas; (Le Devoir, Laïcité, mardi le 3 décembre) c’est stupide et incohérent. Au contraire, cela devrait se faire!
Nous avons pu constater tout au long de la commission Charbonneau, que les gens veulent la transparence, l'honnêteté et la vérité. Si cela est vrai pour la dimension politique et le monde des affaires, il devrait en être de même pour ce qui concerne les religions. C'est pourquoi je me permets de dire que la pratique d'une religion dont on se sent obligés relèvent parfois d'une foi naïve, souvent d'ignorance, et même de fraudes politiques et religieuses.
La base de toutes les religions c'est l'endoctrinement et trois quart de cet endoctrinement est mensonger. Lorsque nous donnons des accommodements aux religions ou que nous les cautionnons, nous devenons complices du faux. De vous, les responsables des Universités, nous attendons autre chose qu’une complicité avec les religions au sein de nos institutions universitaires.
Il faut être conséquent avec nous-mêmes, on ne peut parler de « neutralité », alors que l’accommodement représente en lui-même une reconnaissance de la religion concernée et des obligations qui lui sont inhérentes. Il va de soi que tout accommodement religieux compromet le caractère laïc de l'État et sa neutralité. Donner un accommodement à une religion, autoriser les signes ostentatoires, c'est favoriser cette religion alors qu’on donne priorité à la laïcité et à la neutralité religieuse, c'est dire qu'on se contredit. Il ne faut pas oublier que la Charte des droits et libertés vise la protection de l'individu, et non la protection des croyances. Donner des accommodements religieux favorise la montée de l'intégrisme et du fondamentaliste, c'est là le danger; car c'est par cela que la société est menacée, nous en avons comme preuve les guerres de religions, ceci de tous les temps.
La laïcité unit, les religions divisent. L’Université voudrait-elle demeurer rétrograde alors qu’elle devrait être d’avant-garde?

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Andréa Richard29 articles

  • 22 542

Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.

Trois-Rivières, Qc.

Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la religion, se retrouve finaliste pour la 11e édition de l’événement Arts Excellence de Trois-Rivières dans la catégorie "Littérature". Sous la présidence de monsieur Michel Kozlovsky, le jury a choisi, parmi les 64 dossiers reçus, les artistes et organismes culturels qui se sont démarqués par une réalisation ayant eu lieu au cours de la dernière année. "Ce choix du jury tout en soulignant mon humble apport à la vie culturelle de Trois-Rivières, contribue à l’atteinte de mon principal objectif : faire connaître à un public encore plus large l’existence d’une spiritualité laïque et libératrice, bien ancrée dans le présent, par opposition à la spiritualité du passé axée sur la mort. C’est l’éclosion d’une contre-culture que je préconise en révélant une spiritualité d’avant-garde, positive et incarnée dans la vie de tous les jours, une spiritualité favorisant les grandes valeurs humaines et universelles, une spiritualité englobant l’amour, l’amitié et la sexualité assumée, une spiritualité de la vie !" Mon livre Femme après le cloître : est l’objet d’un film en préparation. et un film documentaire sur ma vie et mes oeuvres, réalisé par Michel Nussbaumer, de Suisse, paraîtra en 2010.





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 décembre 2013

    Merci Mme. Richard et M. Sauvé de cet échange. Voilà à quoi devrait servir Vigile, un brassage d'idées, d'opinions, énoncé poliment, clairement.
    Au niveau des universités, il y une question que je me pose: Est-ce la haute direction, les recteurs ou les conseils d'administration qui sont contre la charte ou les étudiants eux-mêmes? Je serais curieux que l'on fasse une petite étude sur l'opinion des étudiants, nous pourrions être surpris des résultats.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    16 décembre 2013

    Mme Louise Mailloux, professeur de philosophie, a été invité a Enquêtes & Débats.
    Elle fut questionnée sur la montée l'islamisme au Canada.
    http://www.enquete-debat.fr/archives/la-montee-de-l%E2%80%99islamisme-au-canada-21237

  • Archives de Vigile Répondre

    16 décembre 2013


    Madame Richard,

    Les universités sont rétrogrades lorsqu'elles confondent
    l'essentiel et l'accessoire. Ce piège guette toutes
    les universités, J'ai fait dix ans dans les universités,
    en français, en latin, en grec(obligatoires à mon
    époque), en anglais et en allemand. Le problème
    est sensiblement le même partout: bourrage de crâne et
    absence de discernement.
    La Bible pose en partant la question de l'avoir et de
    l'Être, centrale en ontologie. Les Grecs, notamment
    Aristote, avaient abordé ce problème à la même époque,
    sauf qu'à défaut d'une réponse inspirée, leur réponse
    était raisonnée et avec beaucoup de rigueur.
    Dans l'Exode, l'Être se définit par un tétagramme de
    quatre consonnes: JHWH, traduit par" Ego sum qui sum". Je
    suis Celui qui Est. La question centrale est: comment
    peut-on être sans avoir???
    De son côté, Aristote définit la morale comme science et
    art du bonheur humain et le bonheur comme la qualité d'une
    vie complète. Nul prêchi-prêcha dans ces définitions.
    Je dois reconnaîre que ce sont les Anglais britanniques
    qui m'ont enseigné à discerner en toutes choses
    l'essentiel de l'accessoire, le contingent du nécessaire,
    la fin et les moyens, le permanent et le transitoire...
    Pour nous affranchir et devenir un État avec la
    majuscule, nous devons nous instruire chez l'adversaire.
    Salutations cordiales
    JRMS