Les vivres de KAIROS ont été coupés sans l'aval de l'ACDI

La ministre Oda assure que le processus normal a été suivi

Droits et Démocratie - KAIROS - Développement et Paix


Guillaume Bourgault-Côté - Ottawa — La décision de suspendre le financement accordé à l'organisme KAIROS a été prise à la suite d'un processus normal d'évaluation, a affirmé hier la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda. À la lecture de documents révélés cette semaine, l'opposition n'en croit rien.
«La décision de couper le financement de cet organisme faisant la promotion des droits de la personne a été prise au niveau politique pour des raisons purement idéologiques et partisanes», a lancé hier en Chambre la bloquiste Johanne Deschamps. KAIROS a des positions critiques contre Israël, mais aussi contre l'extraction minière en Amérique du Sud.
Son collègue libéral Francis Valeriote s'est interrogé à savoir pourquoi Mme Oda a choisi de refuser le financement à KAIROS alors que ses propres fonctionnaires recommandaient ce dossier. Les objectifs du regroupement d'organisations religieuses ont été considérés comme étant «stratégiquement alignés» sur ceux de l'Agence canadienne de développement internationale (ACDI), a rappelé M. Valeriote.
Or, la ministre Oda a affirmé hier que ce n'était pas le cas. «Tous les projets de l'ACDI sont évalués selon nos standards d'efficacité, a-t-elle indiqué en Chambre. Après une étude attentive, il a été déterminé que la proposition de KAIROS ne satisfaisait pas ces standards.» Les priorités de KAIROS ne sont plus celles de l'ACDI, estime le gouvernement.
Mais des documents dévoilés cette semaine montrent que la décision de refuser la demande de financement de 7,1 millions a été prise à la dernière minute, et contre l'avis des fonctionnaires de l'ACDI chargés d'évaluer le dossier. Ceux-ci ont recommandé à la ministre d'accorder tout le financement demandé. Un document d'approbation a donc été préparé pour la ministre.
Curieusement, ce document a été signé par deux fonctionnaires et par Mme Oda... mais on a ajouté à la main sur la copie dactylographiée un petit «not» qui a changé l'approbation en un refus. La ministre n'a pas expliqué cette particularité hier.


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