Lettre ouverte à Dominique Ollivier

Tribune libre

Ainsi donc, [Madame Dominique Ollivier a démissionné du conseil exécutif national du Parti Québécois en invoquant que la direction du Parti Québécois serait fermée aux communautés culturelles->2318]. Un peu plus et on accusait André Boisclair d'être raciste. Certes, Madame Ollivier s'est bien gardée de franchir ce pas. Cependant, les conséquences seront les mêmes et on tombe encore dans le jeu de nos adversaires. En effet, il s'agit ici d'un procédé tendancieux auquel les fédéralistes ont généralement recours pour faire croire que notre chef est raciste, tout comme on a tenté de nous faire croire que Yves Michaud était raciste. Or, il n'en est rien.
La réaction de Madame Ollivier, que je considère comme une amie, m'a littéralement renversé. Je vous avoue avoir avalé de travers mon café matinal en lisant ses propos. Chère Dominique, malgré tout le respect que je te dois, je soupçonne que la raison fondamentale qui t'as poussée à démissionner n'est pas la fermeture du parti aux communautés culturelles, mais plutôt parce que tu restes encore amère qu'on ne t'ait pas choisie comme candidate dans Taillon. Tu n'as toujours pas réussi à satisfaire ton ambition de te faire élire députée à l'Assemblée Nationale du Québec et tu aurais aimé que ton origine te donne un avantage.
D'après moi, une des formes les plus perfides de discrimination, c'est de croire que nos origines culturelles nous permettent d'avancer plus rapidement. Or, on ne peut pas se servir de son origine culturelle pour mousser sa carrière politique, c'est contraire aux principes de la démocratie. Il faut plutôt accepter de donner les mêmes chances à tous, que la personne soit d'origine chinoise ou née en Abitibi.
Lorsque l'on fait le choix de se battre contre la discrimination, on se bat aussi contre le communautarisme à la Trudeau qui a isolé les immigrants dans des ghettos sociaux. Si les péquistes ont préféré Madame Malavoy dans Taillon, ce n'est pas parce que Madame Ollivier a la peau plus foncée, mais bien, parce qu'ils ont jugé qu'une ancienne ministre était un atout intéressant. Si le PQ était réellement raciste, on n'aurait jamais donné l'aval à la candidature de Farouk Karim dans Outremont.
Moi, Paolo Zambito, j'ai fait le choix de m'impliquer activement au Parti Québécois non seulement pour faire naître le pays du Québec et améliorer les conditions de vie des citoyens, mais surtout, pour assurer la pérennité de la langue française et de la culture québécoise. Jamais, depuis les débuts de mon militantisme, n'ai-je eu l'impression que le Parti Québécois était raciste. Au contraire, les portes sont plus qu'ouvertes pour nous, citoyens issus de l'immigration. S'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que les accusations de Madame Ollivier à ce sujet sont fausses et qu'elles ne servent pas l'intérêt du public.
En 2004, lorsque nous briguions la même investiture dans Gouin, j'ai décidé de ne pas appuyer Madame Ollivier au deuxième tour, parce que j'avais l'impression qu'elle avait laissé ses convictions de côté pour faire avancer sa carrière. Dans ce cas-çi, j'ai une légère impression de déjà vu.
À titre personnel,
Paolo Zambito
_ Attaché politique du député de l'Assomption


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