Des heurts ont éclaté vendredi 25 octobre dans le centre Beyrouth entre des partisans du mouvement chiite du Hezbollah et des manifestants, au 9e jour d'une mobilisation inédite contre la classe politique qui paralyse le Liban.
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Les militants du parti chiite pro-iranien, de plus en plus visibles depuis deux jours dans les rues, sont excédés par les slogans visant leur leader Hassan Nasrallah, au même titre que les autres dirigeants. Plusieurs dizaines d'entre eux se sont rués dans l'après-midi sur des manifestants regroupés par milliers sur la place Riad el-Solh, au coeur de la capitale, a constaté l'AFP. Des incidents du même type avaient déjà eu lieu dans la nuit.
Les affrontements de vendredi ont fait plusieurs blessés légers, poussant la police antiémeutes à se déployer pour séparer les deux camps.
Les cris de «Vive Nasrallah» ont retenti pour répondre au slogan phare de la contestation «Tous veut dire tous», en allusion à leur revendication d'un départ de l'ensemble de la classe politique accusée de corruption et jugée incapable de trouver des solutions à la crise économique.
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Risque de guerre civile
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a pris la parole dans la journée. Selon lui, la contestation a réussi à «forcer le gouvernement à adopter un budget 2020 sans impôt et taxes, une première depuis des dizaines d'années», saluant un «exploit». Il avait balayé au début du mouvement toute éventuelle démission en bloc du gouvernement, réclamée par les manifestants.
Il a également mis en garde contre un risque de «guerre civile» dans le pays. Le chef religieux du parti pro-iranien, accusé comme les autres partis d'avoir appauvri le pays en favorisant la corruption, a estimé lors d'une discours qu'un vide du pouvoir «mènerait à l'effondrement du pays». Le Hezbollah est le seul parti armé dans le pays au nom de sa lutte contre Israël.
«Fermé pour cause de réparation du pays»
Au lendemain d'une adresse à la nation du président Michel Aoun jugée unanimement décevante, des dizaines de nouvelles barricades ont fait leur apparition sur les routes, renforçant la paralysie du pays. Le blocage de l'axe reliant Beyrouth au nord du pays a été maintenu. De grandes bâches de couleur y ont même été installées pour protéger les manifestants de la pluie et permettre à certains d'y passer la nuit.
«Fermé pour cause de réparation du pays», peut-on lire sur certaines pancartes, tandis que d'innombrables panneaux rappellent la revendication numéro un du mouvement de contestation inédit: le remplacement immédiat d'une classe politique quasiment inchangée depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Dans un communiqué, l'armée a déploré «certaines pratiques abusives et illégales», appelant au «respect de la liberté de circulation».
L'ONG Amnesty International a appelé les autorités libanaises à prendre toutes les «mesures visant à respecter le droit des manifestants, y compris le blocage légitime des routes». «Pschitt», a titré le quotidien L'Orient le Jour pour résumer l'effet produit par le discours de Michel Aoun, qui a pris la parole pour la première fois depuis le début du soulèvement, déclenché le 17 octobre par l'annonce inopinée d'une taxe sur les appels via la messagerie WhatsApp, aussitôt annulée.
L'Orient-Le Jour@LOrientLeJour
Le discours de #Aoun reprend des promesses anciennes fondées sur de bonnes intentions, mais ne dit pas comment il va être désormais possible de mettre à exécution ce qui n’a pas pu l’être durant les trois premières années du mandat. Décryptage http://ow.ly/y1yY30pM75V #Liban
Un discours en deçà des attentes - Élie FAYAD
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L'ex-général de 84 ans a proposé de rencontrer des «représentants» des manifestants, dont le mouvement spontané n'a précisément pas de leaders ou de porte-parole. Il a apporté son soutien au plan de réformes présenté lundi par le premier ministre Saad Hariri, qui avait pourtant été aussitôt rejeté par la rue. Il a suggéré un prochain remaniement ministériel, la seule piste sérieuse de son discours selon la presse.