Un acteur français

Louange la lutte pour la sauvegarde de notre langue

Cette langue française qui nous est maternelle

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Tribune libre

L'acteur français réputé Fabrice Luchini se passe de présentation. On connaît son amour de la langue française et les prouesses qu'il lui fait faire grâce à sa faconde et sa maîtrise de l'art oratoire, qu'il incarne un personnage historique ou contemporain.

L'une de ses déclarations récentes à Paris (citée dans Le Soleil du 23 janvier 2016) a retenu mon attention. Elle reflète ce dont il a été témoin lors de ses visites parmi nous et qui l'a particulièrement touché.

"J'ai un lien un peu incroyable avec ce peuple (les Québécois) qui parle ma langue et qui se bat depuis 300 ans pour que cette langue continue à exister. [...]

J'établis avec le Québec quelque chose d'à part, parce que ce pays est le dernier pays qui se bat pour parler ma langue."

L'acteur et comédien de théâtre a consacré toute sa vie à mettre en valeur la beauté et la précision de la langue française. Ne dit-on pas d'ailleurs que c'est la seule langue sans véritables synonymes, tant chaque mot possède le pouvoir d'apporter sa nuance particulière à tout énoncé.

C'est cet attachement inconditionnel à cette langue qu'il ressent lui-même qu'il a dénoté chez le peuple québécois. Il aurait été si facile de se laisser assimiler au fil du temps à l'anglais, mais quelque chose en nous, le Nous collectif, savait que nous aurions alors perdu l'un des éléments-clés qui cimente notre identité. C'eut été le début certain du déclin et de la fin.

L'anglicisation qui nous menace est le premier pas vers la dissolution et la disparition de la nation québécoise, un peu comme ce qui arriva au million de nos ancêtres qui durent aller s'établir en Nouvelle-Angleterre au tournant du 20è siècle, en raison de la grave pénurie de travail qui sévissait ici à l'époque. Ils ne leur reste guère plus que le nom de famille de francophone, désormais prononcé à l'anglaise. Ils sont tous devenus des Américains de mentalité et d'éducation.

M. Luchini ne dissimule pas son émotion devant tant de ténacité, devant un tel désir de durer, devant une telle détermination à ne pas baisser les bras. Il approuve avec un enthousiasme admiratif cette attitude de vouloir la défendre envers et contre tout alors qu'il serait si facile de céder à la pression environnante et à la force d'attraction que l'anglais peut exercer chez certains.

Il dénote la noblesse du geste, le mérite de l'entreprise, l'aspect chevaleresque de la cause à défendre.

C'est comme s'il se rendait compte avec étonnement que certains doivent se battre pour une langue, en l’occurrence la sienne, pour prouver l'importance vitale qu'elle possède à leurs yeux. Il en conclut que cette détermination à la préserver nous honore. Et c'est certainement ce qui fait la force des êtres résilients par nature.

Il constate qu'on peut considérer comme primordial d'en prendre la défense, ce que les Français n'ont pas vraiment à faire chez eux dans la même mesure (exception faite du faux chic de truffer leurs phrases de mots anglais), n'étant pas dans une position minoritaire comme nous le sommes.

Soyons fiers de parler cette langue qui nous est maternelle, le beau français qui nous fut transmis par une longue lignée d'ancêtres et qui nous a permis de traverser les siècles en conservant notre irremplaçable identité québécoise.

Merci Monsieur Luchini.

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Réjean Labrie881 articles

  • 1 532 974

Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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2 commentaires

  • Réjean Labrie Répondre

    3 octobre 2016

    M. Luchini a tenu à rédiger une préface spéciale pour l'édition québécoise de son ouvrage "Comédie française", publié chez Flammarion en 2016.
    Lors de ses visites ici, il a été particulièrement frappé de l'attachement viscéral des gens à leur langue maternelle française, attachement qu'il partage totalement, comme on le sait.
    Voici sa touchante conclusion:
    "Pour citer Louis-Ferdinand Céline, "loin du français, je meurs". J'ai l'impression que cette phrase vous va directement au cœur: loin du français, vous mourrez, c'est ce que vous avez incarné et ce que vous incarnez encore."

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    6 mars 2016


    Le français est la langue de l'État du Québec.
    « Une langue qui ne s’appuie pas sur une base politique territoriale solide est appelée à se folkloriser et à se marginaliser en tant qu’instrument social commun de communication. Il serait peut-être temps que les Québécois francophones décident une fois pour toutes s’ils forment un peuple normal et décident d’agir en tant que tel. » Rodrigue Tremblay
    La meilleur manière de défendre notre langue est de rétablir le français dans son statut, qui a toujours été depuis 1663 ( et oublié par l'effet de la coutume coloniale) , celui de la langue de l'État du Québec.
    Vigile travail sur un Manifeste qui vise l'objectif de rétablir le français comme langue de l'État du Québec. Une langue d'État se décline selon un protocole propre à tous les États souverains.
    JCPomerleau