Souveraineté du Québec

« M. Parizeau n'a pas à s'inquiéter », dit Pauline Marois

Pauline Marois - entre urgence et prudence

La chef du Parti québécois Pauline Marois a réagi jeudi aux propos que l'ancien premier ministre Jacques Parizeau a tenus la veille dans une entrevue à Radio-Canada.
L'ex-chef du PQ a laissé entendre que le chef bloquiste Gilles Duceppe défendait mieux les intérêts des souverainistes. Il n'a jamais mentionné Mme Marois au cours de l'entrevue.
« M. Parizeau n'a pas à s'inquiéter », a déclaré Mme Marois dans une très courte déclaration. « Je travaille activement à réaliser la souveraineté. »
« Gilles [Duceppe] fait un excellent travail de promotion, et surtout, lui et moi travaillons main dans la main à faire en sorte qu'on atteigne l'objectif : c'est celui de se donner un pays et de faire la souveraineté du Québec », a-t-elle affirmé.
Le député péquiste de Jonquière, Sylvain Gaudreault, a volé au secours de sa chef. « Je pense qu'on la vend très bien, la souveraineté », a-t-il laissé tomber dans les corridors de l'Assemblée nationale.
Lorsqu'un journaliste lui a demandé si Mme Marois était la vendeuse en chef, il a répondu : « Certainement! »

Le chef bloquiste se fait diplomate

De passage à Montréal jeudi matin, Gilles Duceppe a été appelé à commenter les déclarations de M. Parizeau. M. Duceppe s'est fait diplomate. « Il y a deux partis qui portent l'idée de la souveraineté, le Bloc et le PQ, il y a deux chefs à la tête de ces formations, et Pauline Marois et moi on travaille tous les deux à un même objectif de faire du Québec un pays ».
Questionné à savoir si les compliments de Jacques Parizeau lui faisaient reconsidérer son avenir au PQ, M. Duceppe été très clair : « Pauline Marois est celle qui va nous mener à la victoire à Québec, et moi je veux être celui qui va mener le Bloc à la victoire à Ottawa aux prochaines élections ».
L'ex-député bloquiste Suzanne Tremblay a également commenté l'entrevue. Elle soutient que Jacques Parizeau a raison de dire que le projet souverainiste doit être mieux expliqué. Elle croit cependant que Mme Marois doit gérer des contraintes que M. Duceppe n'a pas.
« Gilles est bien placé pour le faire, parce qu'il n'a pas à gouverner. Il n'a pas à être chef de l'opposition officielle. Il est bien placé. Il a les mains un peu plus libres que [peuvent] l'avoir Mme Marois et le PQ à l'heure actuelle », a-t-elle fait valoir.
Mme Tremblay avance que Mme Marois devrait nommer un député responsable de la pédagogie de la souveraineté au sein de son cabinet fantôme.
Les libéraux attaquent le leadership de Mme Marois
Les libéraux n'ont pas hésité à affirmer que les propos de Jacques Parizeau constituaient un désaveu pour la chef de l'opposition. « Ce que j'en pense, c'est que le leadership de Mme Marois est ouvertement contesté », a résumé la vice-première ministre Nathalie Normandeau.
Le leader du gouvernement à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Fournier, a brodé sur le même thème. « La question qui est aujourd'hui sur toutes les lèvres c'est : "Est-ce que c'est Mme Marois? Est-ce que ce sera M. Duceppe, qui a maintenant l'appui de M. Parizeau? Est-ce que ce sera M. Drainville? Est-ce que ce sera M. Landry qui reviendra?" Alors on va les laisser faire leurs jambettes et leurs chicanes. »
Le whip du gouvernement, Pierre Moreau, en a aussi rajouté : « M. Parizeau s'ajoute à la longue liste des gens qui croient que Mme Marois devrait changer de cap, ou quitter tout simplement ».


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