Réplique à Alain Dubuc - «Le Bloc et l’effet « bungee»

«Mal de Bloc»

La Presse et l’effet lendemain de veille partisane

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne

L’eusses-tu cru ?
Qui l’aurait cru ? nous dit à la veille des élections fédérales du 14 octobre dans sa chronique du 2008 10 12 ( La Presse ), un Alain Dubuc qui se penche sur ce qui lui semble être une incroyable surprise : la remontée dans les sondages du Bloc québécois. Ce, non sans après que La Presse canadianisatrice eut compté sur l’effondrement du Bloc québécois en militant en cette faveur de diverses manières partisanes depuis sa fondation et plus particulièrement depuis le début de cette campagne électorale 2008. M. Dubuc, La Presse, se trouvent donc contraints de s’expliquer la « remarquable résilience du Bloc québécois », comme si cela ne pouvait être qu’une surprenante aberration de l’Histoire.
Quand on refuse de voir l’évidence, quand elle nous aveugle lorsqu’elle s’impose, parce qu’elle ne peut que s’imposer, difficile d’y voir clair, M. Dubuc est donc aujourd’hui illuminé mais pas pour autant clairvoyant.
Leur problème !? C’est qu’ils se sont empêtrés dans les circonvolutions d’un dénigrement du pouvoir qui les fait préférer le pouvoir d’être minoritaire et subsidiaire, au vrai pouvoir du peuple démocratique et souverain. Cette accession à un pouvoir tronqué que confère leur adhésion à un Canada imposé d’autorité sans être validé par la volonté « claire » du peuple démocratique et souverain, est dès lors plus important que le fait d’accéder au vrai pouvoir, celui que confère la légitimité d’un État du Canada fondé démocratiquement par et pour le peuple souverain du Québec.
Ce qui n’est pas le cas. Cela, les canadianisateurs l’oublient ou feignent de l’oublier quand vient le temps d’élire la députation qui élira le gouvernement. D’où leur surprise, réelle ou feinte.
« La fonction majeure du processus électoral, le choix d’un gouvernement » - Vraiment ?
Ce mantra falsificateur ne tient pas compte d’un enjeu majeur primordial qui précède cette fonction démocratique. Le « processus électoral » démocratique impose se fonde d’abord sur la volonté du peuple se constituant dans l’État. Or cet État n’a pas été « constitué » par le peuple souverain du Québec. Pire, l’Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne ne reconnaît pas même, ne serait-ce que son existence... On ne parle pas du fait qu’il n’ait jamais été consulté pour approuver nommément et démocratiquement l’État qui gouverne le gouvernement.
Choisir le gouvernement est une fonction subsidiaire de l’État.
Or, cet État du Canada n’a jamais été soumis à l’approbation du peuple démocratique et souverain du Québec et du Canada. M. Pratte fait comme si cela n’était pas partie de la donne politique. Comme si tombant des nues, ce Canada-là, n’existait pas, n’était qu’un incident sans conséquence. Voilà pourquoi il ne parvient pas à s’expliquer la « résilience » du Bloc québécois, autrement que par « l’impuissance des autres », celle des « conservateurs qui n’ont pas pris les moyens pour bien lire et bien comprendre une société qu’ils qualifient de « nation » », celle des « libéraux qui ont choisi un chef remarquablement mal équipé pour reconquérir le Québec. »
À partir du moment où est évacué l’idée que le « vrai pouvoir » de gouverner réside dans un État validé par le peuple souverain, l’option qui consiste à invalider un pouvoir de « gouverner » sur de telles valides fondations, ne peut bien sûr que leur paraître nous mettre face à « un choix qu’on laisse aux autres. ». Or, Ce n’est pas le Québec qui « laisse aux autres » le choix de ne pas être consulté pour approuver l’État du Canada, mais c’est le Canada qui a choisi de se constituer sans le Québec. Nuance !
Ce n’est pas le Québec qui a choisi et qui « place les Québécois, par le truchement de ceux qui les représentent à Ottawa, dans une position d’extériorité et de déresponsabilisation ». C’est bel et bien le Canada qui a fait ce choix, contre le Québec, contre la volonté de l’Assemblée nationale du Québec, contre celle du peuple du Québec. Bien sûr donc que nous n’avons d’autre choix que de participer à cette « chose publique » décidée unilatéralement par le Canada « par la critique et la revendication ». « Il y a sans doute, dans cette façon de ne pas choisir » le gouvernement d’un État qui ne se gouverne pas sur la volonté du peuple souverain, « l’expression » non pas tant « d’un sentiment autonomiste » qui resterait « à un stade immature », comme le soutient M. Dubuc aujourd’hui, mais bien parce que ce vote est l’expression d’un refus de participer à un État « immature » qui se pense au-dessus du peuple et capable de s’imposer à lui par le chantage, les menaces de représailles, et la force d’inertie du statut quo. Le gouvernement responsable imposé par l’Empire n’est qu’une illusion tant et aussi longtemps qu’il n’appelle pas le peuple démocratique et souverain à approuver l’État qui gouverne le gouvernement et celles et ceux qui le gouverne. L’imputabilité du gouvernement ne peut se fonder que sur l’imputabilité de l’État. Or, cet État n’est pas imputable au peuple, il ne s’impute que lui-même, en circuit fermé, hors le Québec, hors le peuple souverain du Québec. Le Québec ne s’exclut pas du pouvoir, il en est exclu par l’État actuel du Canada. D’où le blocage. D’où le Bloc contre ce blocage...
Le choix mature d’un peuple souverain
En somme, en votant majoritairement pour la députation du Bloc québécois, ce que le peuple souverain du Québec déclare, c’est que si le Canada s’obstine encore à s’imposer d’autorité venue d’en haut, sans se soucier de se valider sur la légitimité démocratique de la volonté du peuple souverain du Québec, et tant et aussi longtemps qu’il pensera s’imposer ainsi sans mal, nous ne serons en aucun cas responsables de la gouvernance d’un tel État fantoche.
Vous voulez gouverner l’État du Canada sans le Québec, et bien, faites... Le gouvernement responsable n’a de validité que dans un État fondé par le peuple et non quand il n’est que l’avatar indigne d’un Empire monarchique de droit divin imposé d’autorité et de force au peuple souverain par quelques juges de sa Cour suprême ou le calcul virtuel d’une Chambre réunissant toute la députation du Québec, d’où était exclu les souverainistes. Maintenant qu’ils ont choisit la présence à la chaise vide, le Bloc fait le plein.
Le Québec choisit de faire de toute sa députation, une enceinte où se trouve majoritaires les souverainistes qui veulent fonder un État fondé par le peuple démocratique et souverain du Québec. Il n’y a rien de surprenant au fait que les Québécois donnent leur appui au Bloc québécois pour ce faire. Et, ce n’est pas, contrairement à ce que tente de faire valoir La Presse, parce que le scandale des commandites dope cette adhésion, ce n’est pas davantage parce que le souvenir de ce « bad-trip » s’estompe, comme l’ont espéré et favorisé les canadianisateurs partisans de La Presse, que l’appui au Bloc devrait pour autant s’effondrer, et ce n’est pas parce que les autres options, conservatrices et libérales canadiennes, sont faibles ou s’effondrent que le Bloc s’en trouve renforcé, mais bien plutôt, contrairement à ce qu’affirme M. Dubuc, parce que le gouvernement de l’État du Canada n’est que fumiste écran de fumée. Y participer accuse le fait que l’État du Canada qui gouverne le gouvernement qui nous gouverne, n’est pas validé par le peuple souverain du Québec. Le Québec vote pour le Bloc québécois parce qu’au Québec, l’État, c’est le peuple souverain qui le valide, et non quelque Souveraine ou Vice-Reine que ce soit.
Ce que désire le Québec, c’est le vrai pouvoir dans un État nommément validé par lui, quel qu’il soit, Canada rénové ou Québec souverain. C’est ce qu’il exprime en votant Bloc québécois majoritairement. Il n’y a rien de surprenant là-dedans, sauf si on s’empêche de voir l’évidence parce qu’on est partisan de l’oubli et de la compromission du statut quo de blocage.
La pérennité du Bloc québécois

Nous sommes sur la bonne voie.

Les partisans du Canada fédéral québécois, dont les éditorialistes et chroniqueurs partisans de Gesca sont les apologistes patentés, nous livrent maintenant que la probabilité de victoire du Bloc annoncée par les sondages, des analyses apparemment nuancées du choix des Québécois votant majoritairement pour le Bloc québécois. Ils ont cessé d’en invalider la validité de manière agressive. Nous sommes sur la bonne voie.
Ne leur reste qu’à tirer les vraies leçons du constant parti-pris des Québécois en cette faveur. Il ne s’agit pas de refuser de prendre ses responsabilités et de renoncer à la responsabilité du pouvoir. Il est plutôt question de refuser le pouvoir de pacotille que cet État illégitime du Canada accorde à un peuple innommé dans l’Acte qui le fonde. Il est plutôt question de mettre le Canada face à ses responsabilités. Soit qu’il persiste à ne pas se fonder sur le peuple souverain du Québec, soit il renonce à s’en croire le propriétaire en se constituant hors de lui. C’est lui qui nous met à la porte du vrai pouvoir. Il est question d’accéder au vrai pouvoir du peuple sur l’État qu’il désire.
Les Québécois disent en votant majoritairement pour le Bloc québécois qu’ils désirent accéder à ce vrai pouvoir-là, celui qui consiste à se gouverner dans un État gouverné par le peuple démocratique et souverain. Ce qui n’est ni subordonné au pouvoir des autres, ni le refus de prendre ses responsabilités.
Qui l’aurait cru ?
Toutes celles et tous ceux qui ne sont pas aveuglé(e)s par leurs partis-pris partisans d’une « cause Canada » à tout prix, peu importe qu’il s’impose, sur le territoire du Québec, sans nommément se fonder, se constituer, se gouverner, sur et par la volonté du peuple démocratique et souverain qui l’occupe et le développe depuis 400 ans, dont près de 250 années sous l’occupation de la force militaire et politique d’un Empire et sous la coupe des États avatars qui se sont succédés depuis sans qu’ils soient nommément validés par le peuple démocratique et souverain du Québec. Ce n’est pas qu’au Québec souverain de se valider sur telle volonté « clairement » exprimée par le peuple. Le Canada aussi doit se soumettre à telle validation. Le Bloc québécois incarne cette volonté du peuple du Québec qui le fait désirer, avec constance et bon droit, un État nommément fondé par lui, le peuple démocratique et souverain du Québec. Un État doté de vrais pouvoirs.
Luc A.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé