Marie....vierge?

Tribune libre

Dans le Devoir de cette fin de semaine de Noël, je lisais il y a quelques minutes, l’éditorial, fort bien fait, exceptionnellement écrit par Benoît La croix O.P. Ce dernier a cependant fait revivre en moi un questionnement qui n’a jamais été résolu à l’époque lointaine où je croyais encore à ce qu’ils enseignaient : la vierge Marie.
Personnellement, je considère cette virginité de Marie comme une incroyable affabulation mais en dehors des impossibilités matérielles ou physiques, je n’ai jamais compris comment il se fait que l’Église catholique et autres semblables, considéraient que la mère de leur dieu devait être vierge comme si le coït normal d’un homme et d’une femme devait être sale. Quel esprit tordu a pondu et surtout a voulu répandre de telles lubies?
Tous ceux qui croient à ce Dieu mythique professent que l’homme et la femme ont été créés par celui-ci. Au même niveau que tous les êtres vivants supposément créés par lui, le mâle et la femelle doivent se rejoindre pour se reproduire, tout le monde sait ça depuis la tendre enfance. Pourquoi alors ajouter cette salissure à un acte des plus naturels qui puisse exister. Suivant cette légende, dieu a fait l’homme et la femme et a ajouté le plaisir à leur rencontre, à leur copulation, donc ce dieu a créé le mal ? Vous ne trouvez pas que c’est tordu comme principe? Pourquoi faire croire à une virginité virtuelle, est-ce pour mieux culpabiliser ses ouailles, ceux qui copulent de la plus normale façon?
Vers l’âge de 14 ans j’ai commencé à poser ce genre de questions. Vous vous imaginez le tollé que cela a causé parmi le clergé qui m’enseignait au séminaire classique. Quelques années plus tard on m’a renvoyé parce qu’on disait d’une manière méprisante que j’étais un libre penseur, ce que je suis toujours.
Quand, à chaque année, et même en 2010, on parle toujours dans le temps des Fêtes de la vierge Marie, je comprends un peu mieux que ce sexisme de l’Église, ce contrôle de l’humain par la culpabilité et cette dépréciation des femmes a toujours fait sa marque de commerce et a éloigné, petit à petit ceux qui y croyaient et ce, dans tous les pays développés de la planète.
Dommage car le message de base de Noël de fraternité humaine a malheureusement été dissous dans ces bizarres notions de péché et a fui en même temps que ces lubies culpabilisatrices.
Ivan Parent



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Ivan Parent403 articles

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Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





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9 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    28 décembre 2010

    C'est que comme la religion juive avant elle (mais moins quand même que la religion musulmane, encore aujourd'hui), la religion chrétienne a de la difficulté avec la réalité de la sexualité humaine...
    La chose est présentée comme mauvaise, sale, un péché... sauf quand il s'agit strictement de reproduction, dirais-je.
    Ou enfin, peut-être que j'exagère, un peu, mais il reste que cela est une partie de la réalité du monde vivant, avec laquelle ces trois religions, auraient à se réconcilier, peut-être.

  • Serge-André Guay Répondre

    28 décembre 2010

    Il faut absolument lire l'ouvrage de Fernand Couturier présenté sur ce site et dont la version numérique (PDF) est gratuite :
    http://www.vigile.net/Quand-Noel-se-prete-a-la-quete-des

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    Je crois que la virginité de Marie a été proclamée pour appuyer la divinité de Jésus en se fondant sur d’anciens écrits hébreux de l’ancien testament et sur les Évangiles, surtout celui de St-Jean; mais surtout pas pour diminuer l’union homme et femme. Des théologiens se questionnent encore sur les fondements de ce dogme et sur les circonstances dans les quelles il a été proclamé, ce qui me semble être une ouverture d’esprit à la difficulté de l'être humain de comprendre ce mystère que l'Église croit et enseigne.
    Je ne sais pas sur quoi vous fondez votre compréhension de la foi chrétienne et plus particulièrement catholique, car de toute ma vie je n’ai jamais entendu que le coït humain était considéré comme mauvais, sale ou péché. Il y a bien toute la sexualité hors mariage que l’Église (Institution) condamne dans son droit canon appuyé surtout par le décalogue hébreu; mais encore, ce n’est pas l’acte en tant que tel qui est traité mais bien plus les circonstances ne favorisant pas une vie chrétienne telle que l'Église le souhaiterait pour ses ouailles.
    La libre pensée n’est pas exempte de dogmatisme lorsqu’elle soutient qu’elle possède la seule vérité. Je ne crois pas qu’être libre penseur est de dire n’importe quoi qui monterait à partir de notions mal comprises ou d’émotions mal vécues.
    Le message de base de Noël comme vous dites est un message de paix et j’ajouterais: de paix personnelle en tout premier lieu, l’unification de la personne physique, psychologique et spirituelle. De telles personnes unifiées en leur être profond sont certainement plus capables d’une véritable fraternité et d’un réel souhait de paix.
    Souhaitons-nous de devenir de telles personnes.

    Jeannot Duchesne

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    Madame Richard, vous exprimez fort bien ce que je pense de l'Église. Jusqu'ici, elle a été capable de bien des cachotteries en matière de scandales sexuels, comme chacun sait, un domaine qui l'obsède mais avec lequel elle est d'une frilosité et d'une maladresse... maladives! Elle cache tout depuis les débuts de son histoire, en cette matière. Il fut une époque ou ce genre de conte s'avérait peut-être crédible et même nécessaire, mais il serait temps aujourd'hui de réviser le tout.

  • Jacques Bergeron Répondre

    27 décembre 2010

    Est-ce que Vigile est devenu un site laïque et dénonciateur de ce qui peut toucher les intégristes de cette philosophie, quitte à blesser des croyants indépendantistes qui ne partagent pas le genre de laïcité préconisée par certaines personnes?Alors que d'autres indépendantistes,
    cherchent à se donner une stratégie pouvant éventuellement nous donner un pays , d'autres indépendantistes viennent les diviser par une démarche qui n'a rien à voir avec notre projet émancipateur politique. Pourrait-on souhaiter, qu'en 2011 on oeuvre à se donner un pays indépendant laïque de langue française en invitant nos ami-e-s à promouvoir l'indépendance du Québec en en faisant la promotion par des moyens stratégiques, comme la définission du pays par les Québécois de toutes les régions du Québec au delà de nos divergences sur nos croyances et nos non-croyances.Bonne et Heureuse Année 2011 tout de même .

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2010

    J'ai le même malaise que vous M. Parent, vis-à-vis l'accent et les louanges mis par la religion catholique sur la "virginité" de Marie. En effet, pourquoi un Dieu qui se serait fait homme n'aurait-il pas accepté d'être conçu comme les humains, qu'il aurait par ailleurs créés à son image et sa ressemblance? Pourquoi avilir à ce point l'acte sexuel entre un homme et une femme, alors même que Dieu aurait décidé du mode de reproduction des humains? Et pourquoi Marie aurait-elle moins de mérite si elle avait conçu son enfant de la même façon que toutes les autres femmes de la terre? C'est une croyance qui me semble plus que dépassée, et ne colle plus à la réalité d'aujourd'hui. On jurerait que c'est une théorie élaborée pour camoufler une grossesse faite hors mariage. Les bonzes de l'Église ancienne en étaient bien capables. Ceux d'aujourd'hui feraient bien de réviser cette histoire abracadabrante.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2010

    Et il y aussi l’Immaculée-Conception 

    Avez-vous entendu parler de l’Immaculée-Conception ? Une intervention divine a eu lieu pour que le corps de Marie n’ait pas la tache originelle. Cela s’est passé dans le sein de Ste-Anne, la mère de Marie. Pour que Marie, soit immaculée dans sa conception. La théorie d’Aristote sur la forme et la matière peut être utile pour rendre intelligible ce mystère. Puisqu’elle a engendré Jésus qui devait être exempt de la tache originelle, lui le Sauveur. Jésus de Nazareth. Cela se passa en Palestine. Cela se fête le 8 décembre.
    Quand j’étais enfant, à Montréal, j’allais à la messe à la paroisse de l’Immaculée-Conception coin Rachel et Papineau près du parc Lafontaine, paroisse tenue par les Jésuites.
La Virginité de Marie est un mystère. Elle témoigne de la délicatesse divine, une délicatesse qui échappe aux guerriers. C’est de la poésie divine. Il faut beaucoup de finesse pour la saisir et l’apprécier. Il faut aussi beaucoup d’humilité. Il faut avoir longtemps médité dans le silence et se situer au-delà des querelles mondaines.

    Il n’y a pas que le sexe dans la vie.

    Ah oui. A l"occasion d’une réception offerte hier à sa soeur et son mari, ma femme a acheté des roses magnifiques qu’elle a placées au milieu de la table.

    Apprécions ces merveilles (mirabilia en latin veut dire aussi miracle) que sont ces roses et admirons les yeux et l’intelligence qui permettent de les admirer. Vous devriez aller lire dans "Du côté de chez Swann" les descriptions de fleurs que fait Marcel Proust. Cela permet d’apprécier ces choses (comme dirait Pinard) admirables et d’admirer la langue française avec sa musique qui permet de les faire voir.


    Je sais que la théorie de l’évolution est censée tout expliquer. Mais ça ne m’empêche pas d"admirer les roses et de remercier celui que Montaigne appelle "le grand donneur" de m’avoir donné des sens pour les percevoir.
    
Méditons sur la phrase de saint Paul : "Qu’as-tu que tu n’as pas reçu et si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu comme si tu ne l’avais pas reçu ?"

    "On fait tort à ce grand et tout-puissant donneur de refuser son don" (Montaigne, "Essais", livre 3, chapitre XIII)

    
Si vous me permettez de me référer de nouveau à mon cv, avec la permission de ma fille Manon qui est une disciple de Foglia et me dit "Pa, ne pourrais-tu pas écrire sans parler constamment de ton cv ?", j’ajouterai qu’ayant été quatre ans grand séminariste à Montréal rue Sherbrooke ouest, il en reste quelque chose.
    
Robert Barberis-Gervais. 26 décembre 2010



  • Andréa Richard Répondre

    26 décembre 2010

    Le l7 décembre 2000, le journal Le Soleil rapportait les propos du cardinal colombien, Dario Castrillon Hoyos qui affirme que le Christ est né d’un œuf fécondé par le Saint-Esprit : « Il y a 2000 ans, un œuf a été fécondé d’une façon prodigieuse par l’action surnaturelle de Dieu. Cette union merveilleuse a produit un zygote avec un patrimoine chromosomique propre. Mais dans ce zygote il y avait le Verbe de Dieu. Dans ce zygote se réalisait le salut des hommes . Après sept jours, Dieu devint un embryon humain. Mais cet embryon était le fils de Dieu. Quand le fœtus mesurait de 0,8 à 1,5cm, le cœur de Dieu a commencé à battre grâce à la force du cœur de Marie et le Christ a commencé à utiliser le cordon ombilical pour se nourrir par sa mère, la vierge immaculée. » Cette extraordinaire spéculation peut nous faire sourire, elle ressemble à bien des spéculations des Pères de l'Église, à travers des siècles. Au XXIe siècle, une telle naïveté est pour le moins étonnante !
    Les Pères de l'Église, obsédés par la sexualité à laquelle ils avaient renoncé, considéraient les relations sexuelles comme des péchés. De là l’acharnement à soumettre ces fonctions toutes naturelles à des lois. Pendant des siècles, leur mépris de la chair et du sexe a empoisonné la vie de la majorité des couples catholiques. L’expression physique de la sexualité était régie par des règlements absurdes dont le code était dicté aux couples dans le détail. Les rapports sexuels, normalement empreints de plaisir, provoquaient une extrême culpabilisation qui, à son tour, conduisait souvent à des déséquilibres psychologiques graves. Le rejet de la sexualité venait en nette contradiction avec l'obligation – but ultime et seule excuse à la sexualité – de « faire des enfants ». Dans son livre Des eunuques pour le royaume des cieux, l'Église catholique et la sexualité, la théologienne Uta Ranke Heinemann nous relate plusieurs de ces aberrations : « Le plaisir n’est jamais sans péché, la sensation de plaisir sexuel est coupable, quelle qu’en soient les raisons ou les circonstances, même pour les éjaculations nocturnes involontaires. » Cette obscure conception de saint Augustin fut développée jusqu’à ses plus extrêmes conséquences. Ce problème spécifique aux religieux et aux prêtres – les écoulements de semence nocturnes et le degré de culpabilité qu'ils engendraient – préoccupait considérablement les théologiens. Les écrits des spécialistes sur ce sujet remplissent des bibliothèques entières. Elle ajoute : « Depuis toujours, les plus graves péchés de l’humanité sont réputés se commettre dans les chambres à coucher et non sur les champs de bataille par exemple. » « Saint Augustin (+ 430), un des Pères de l'Église, réussit à opérer une synthèse systématique entre le christianisme et l’hostilité au plaisir ou à la sexualité. Son influence sur la morale sexuelle chrétienne est incontestée : elle fut décisive pour les encycliques de Paul V1 (1968 et de Jean-Paul II (1981) condamnant la pilule. Il est celui qui ouvrit la voie, non seulement pour les siècles, mais pour les millénaires qui suivirent. L’histoire de l’éthique sexuelle chrétienne a été façonnée par lui. » Cependant, le pape Jean-Paul I, qui devait bien être infaillible lui aussi, disait : « Nous avons fait du « sexe » le seul péché, alors qu’en fait il est lié à la fragilité et à la faiblesse humaine, ce qui en fait peut-être " le moindre des péchés " ». À quelle infaillibilité devrions-nous nous fier ? À celle d'un pape plaçant le sexe au plus bas niveau de l'échelle des péchés ou à celle de ses prédécesseurs et/ou de ses successeurs lui donnant le rang le plus élevé sur cette même échelle ? Hélas, Jean-Paul I, victime comme les autres des croyances et des mœurs de son époque, présentait la sexualité par la négative en l'associant à la fragilité et à la faiblesse humaine. N’est-elle pas plutôt une énergie dispensatrice d’épanouissement pour l’être humain ?
    Comme bon nombre de ses pairs, saint Augustin sépare l’amour de la sexualité. Sa peur du sexe, sa crainte à la fois personnelle et théologique persistent encore aujourd’hui dans l’Église catholique. Pour ne citer ici qu’un exemple : les diacres, après la mort de leurs épouses, n’ont pas le droit de se remarier ! Cette règle sexiste révèle bien le mépris obsessionnel du sexe et de la femme, mais il transmet également un message d’intolérance envers l’état matrimonial, pourtant validé par un sacrement : le diacre sera un meilleur diacre quand il ne sera plus encombré d’une femme et qu’il renoncera à sa vie sexuelle. Que les hommes y pensent donc à deux fois ! Devenir diacre, c’est encourager la misogynie traditionnelle de l’Église, c’est contribuer au ralentissement de l’évolution souhaitée par les laïcs.
    Les papes, théologiens et moralistes célibataires ne sont-ils pas les moins qualifiés pour déterminer ce qui est bien ou ce qui est mal en matière de sexualité ?
    Il m'apparaît honteux que les autorités vaticanes imposent le célibat aux prêtres et aux diacres qu'ils ordonnent. N’est-ce pas léser ces hommes dans leurs droits naturels et humains ? N’est-ce pas les priver de leur liberté fondamentale et légitime et lancer du même coup à l'homme le message de la femme nuisible ? C'est une véritable insulte à l'endroit de la femme qu'ils rabaissent et humilient. Le tabou ne s’arrête pas là : il y a de cela quelques années, les épouses des diacres avaient l’obligation de suivre les cours de diaconat en même temps que leurs maris. Elles se voyaient investies du devoir de les soutenir dans l’exercice de leurs fonctions. Mais jamais aucune d’entre elles, possédant le même bagage académique que les hommes, n’a pu obtenir le diplôme ni, bien sûr, accéder au diaconat.
    Je vous souhaite de joyeues fêtes, Noel, c'est la fête de l'amour, de l'amitié partagés et de la famille.
    Andréa Richard

  • Archives de Vigile Répondre

    26 décembre 2010

    Bonjour monsieur Parent,
    votre texte reflète exactement ma pensée. Moi non plus, je n'ai jamais compris pourquoi l'Eglise s'acharnait à vouloir que le "fils de Dieu" soit né d'une vierge. Je ne comprends pas davantage la vision négative qu'a l'Eglise de la sexualité. J'en suis arrivé à la conclusion que l'Eglise était sûrement dirigée par des hommes qui ont un réel problème avec leur sexualité, des hommes qui sont incapables d'assumer ce qu'ils sont i.e. des êtres sexués qui ont un besoin de se réaliser autant sur ce plan que sur d'autres. L'Eglise devrait se rendre compte qu'en rejetant la sexualité dite normale, elle se trouve à rejeter Celui qui l'a établie i.e. le Créateur qu'Elle prétend représenter. C'est tout comme si l'Eglise disait à Dieu: "la reproduction par copulation est une erreur de votre part, c'est une saleté." Comme blasphème, il est difficile de trouver pire!