Alexandre Shields , La Presse canadienne - S'attaquant principalement aux libéraux en n'hésitant pas à les associer à la corruption, Pauline Marois a lancé quelques flèches au chef de la CAQ François Legault, qui «marche dans les pas du chef libéral», selon elle.
Pauline Marois a plongé tête première dans la campagne électorale, ce matin, donnant un point de presse avant même l'annonce officielle des élections par le premier ministre Jean Charest.
Au moment de lancer son slogan «À nous de choisir», la chef péquiste a invité les électeurs à rejeter le gouvernement libéral, jugeant que celui-ci a profondément déçu les Québécois. Selon elle, les libéraux ont «surtaxé la classe moyenne», faisant référence notamment à la taxe sur la santé. Évoquant la crise étudiante, Mme Marois a aussi accusé le parti de Jean Charest d’avoir embourbé le Québec dans un conflit «qui n’est pas encore résolu».
S'attaquant principalement aux libéraux en n'hésitant pas à les associer à la corruption, Pauline Marois a également lancé quelques flèches au chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, qui «marche dans les pas du chef libéral», selon elle. La leader souverainiste a ainsi comparé les troupes libérales à au parti de M. Legault. Elle estime que les deux formations politiques partagent les mêmes positions économiques et nationales.
À cette vision, Mme Marois dit vouloir opposer l’«audace» de son parti, qui souhaite gérer les ressources naturelles «autrement», abolir la taxe santé et miser sur le financement public des partis. La chef péquiste a aussi dit qu’elle entend mettre l'accent sur l'intégrité, dans les prochaines semaines, affirmant déjà que «contrairement aux libéraux», son parti a choisi l'honnêteté.
Entourée de candidats de la région de Québec, elle a d'ailleurs livré les grandes lignes du programme électoral de son parti, promettant, si le Parti québécois entre au pouvoir, des élections à date fixe, le financement public des partis politiques, le renforcement de la Loi 101, un changement du régime de redevances minières, l'ajout de places en garderie et un accès abordable en éducation, entre autres.
Mme Marois a également déclaré qu'elle considérait le Canada comme étant «un risque pour le Québec», indiquant clairement que les Québécois devront choisir entre demeurer une province ou devenir un pays. Mais le 4 septembre, a-t-elle ajouté, «on ne votera pas pour ou contre un référendum, on votera pour ou contre un gouvernement en devenir».
Au sujet de la tenue d'un éventuel référendum sur la souveraineté, Pauline Marois a répété que son agenda demeurait «ouvert». Elle s'est toutefois engagée à «préparer» une telle consultation. Les citoyens pourraient aussi réclamer une telle consultation, puisqu'un gouvernement péquiste compte permettre l'organisation de référendums d'initiative populaire.
Hier, la chef souverainiste a aussi soutenu que M. Charest mènera sans doute une campagne «négative» axée sur le «dénigrement de ses adversaires. «J’invite les Québécois à ne pas se laisser manipuler», a-t-elle ajouté. «Si le Parti québécois, c’est le référendum et la rue, le Parti libéral, c’est la corruption et les petits amis du parti. Le chaos, c’est lui.»
Le chef libéral lui a réservé la plupart de ses attaques dans le cadre de son discours d’investiture mardi soir dans la circonscription de Sherbrooke. Défendant sa gestion du conflit étudiant, il a accusé le PQ d’avoir abdiqué devant « ceux qui crient le plus fort, ceux qui font du bruit, ceux qui font de l’intimidation et de la violence ». Selon le premier ministre, les péquistes ont mis de côté les questions économiques au profit de la préparation d'un éventuel référendum.
Mme Marois a donné son point de presse à la Baie de Beauport, déclarant que son parti a l'intention de «reconquérir Québec». Elle se rendra plus tard aujourd’hui à Trois-Rivières, Joliette et Blainville, où un rassemblement partisan est prévu en soirée.
Le premier ministre Jean Charest doit annoncer sous peu la tenue des prochaines élections, le 4 septembre.
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