Vote stratégique, ou mauvaise stratégie ?

Élection Québec 2012 - les souverainistes


Même si les carottes sont archi-cuites pour les libéraux, les tenants du
vote prétendument stratégique ne cessent d'en remettre.

Ils confirment leur filon, à travers de fines analyses, notamment celles
de Mathieu Bock-Côté et du Nouveau Mouvement pour le PQ... euh, pardon,
pour le Québec : il y a d'un côté l'intelligence, la vision et le
pragmatisme du stratège, et de l'autre, l'émotivité de l'idiot utile qui ne
se rend même pas compte qu'il vote contre ses propres intérêts. Sauvons-le
de lui-même !

Toutes bardées de tableaux comparatifs, de mathématiques ronflantes et de
circonvolutions réthoriques qu'elles sont, ces analyses tiennent de la
prétention pure et simple.

Comme si il n'y avait pas de stratégie et de raisonnement dans le choix
assumé d'appuyer une offre politique autre que celle du PQ en toute
connaissance de cause.

Le vote d'émotion, de réaction épidermique et de partisanerie, ici, c'est
bel et bien celui qui ne peut penser l'avenir qu'en termes de victoire du
PQ sur le PLQ à n'importe quel prix.

Et si le PQ gagne et s'enfonce, comme cela lui est arrivé chaque fois
qu'il a cherché le "moment opportun " et les " conditions gagnantes ", dans
la gouvernance provinciale à perte de vue, pour donner, à terme, un bilan
relativement semblable à celui du PLQ ? Je n'invente rien, c'est ce qui
s'est produit de 1995 à 2003. N'y a-t-il pas un risque important que la
même recette n'aboutisse à ce même résultat à l'avenir ?

L'appui souverainiste a-t-il déja progressé significativement pendant que
le PQ gouvernait ? Les moments d'éveil politique les plus intenses des
cinquante dernières années ne se sont-ils pas produits lorsque les libéraux
étaient au pouvoir ? Ah, oui mais, oui mais... je sais, ils sont méchants,
les libéraux; ils sont le mal en personne. Pourtant, ils ont le don de nous
mobiliser comme personne d'autre ! Pourquoi ne profiterions-nous pas d'eux
pour mettre sur la table une offre indépendantiste claire et pleine de
cette énergie que l'opposition nous donne, au lieu de proposer sans
conviction du manger mou déprimant, dans la perspective d'un pouvoir
provincial fait pour nous rendre incapables et toujours plus provinciaux ?

Et si, à l'inverse, appuyer de nouveaux partis permettait, par le jeu
d'une saine concurrence dans le débat politique, de faire avancer de
nouvelles idées, de nouvelles visions qui pourraient rencontrer leur destin
bientôt, comme celle du PQ de 1968 trouva le sien en 1976, ou même comme
Mario Dumont put tasser tout le spectre politique à droite sans jamais
gouverner ? Et si, sait-on jamais, la présence d'Option nationale faisait
en sorte, ou aidait à ce que le Parti québécois, contre toute attente,
agisse concrètement en faveur de l'indépendance du Québec ?

Non, le vote péquiste déguisé en "stratégie" n'a pas le monopole du bon
sens et de la sagacité. Il y a une foule d'arguments solides en faveur d'un
autre comportement électoral; aux inconditionnels du PQ d'en prendre acte.

Quant à moi, ma stratégie préférée, c'est de voter pour Option nationale
!


Nic Payne ( candidat d'Option nationale dans Mercier )


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 août 2012

    En attendant le grand soir d'Option nationale dont le chef j'aime bien mais s'il continue à endormir les Québécois comme ça, il va se faire plus de tord que de bien, on doit abslouement pour garder le momentum, voter PQ. Il faut au moins qu'une nouvelle loi 101 soit mise en place. Il faut arrêter la dilapidation de nos ressources naturelles, il faut arrêter le gaz de schiste et Lulu. Il faut remettre de l'expertise dans les transports chez Hydro. Il faut nationaliser nos ressources naturelles et arrêter Anticosti.
    Il faut intégrer les immigrants, leur donner des jobs dans le gouvernement. Il faut leur montrer que le français c'est payant de l'apprendre. Pour cela il faut franciser le marché du travail davantage. Tout cela peut se faire sans être indépendant. Il y a la clause nonobstant. Comme nation comme le dit Harper, on est justifié de l'utiliser pour passer les lois qu'on veut sur le français , la culture, les communications. On peut faire des référendum sectoriel et aller chercher un consensus dans la population. Des petits pas aujourd'hui valent mieux que peut-être un grand pas dans un avenir imprévisible ou peut-être jamais.

  • Benjamin Trottier Répondre

    30 août 2012

    Avons-nous encore simplement le droit M. Payne de voter pour le Parti Québécois ou cela fait-il automatiquement de nous (des centaines de milliers de gens tout de même !) des idiots utiles à vos yeux ?
    Personnellement, j'aime bien Option Nationale, j'en suis membre et je ne m'en suis jamais caché. Cependant, j'aime beaucoup mieux pour l'instant sortir le PLQ de Charest à tout prix et le remplacer par un parti qui siègera à Québec dans le but premier de travailler pour le Québec. On ne peut évidemment pas se permettre un quatrième mandat libéral et un mandat de la CAQ sera probablement aussi pire à bien des égards. Alors c'est bien beau de voter avec ses convictions, mais pour l'instant, un vote pour ON qui n'est même pas assuré de faire élire ne serait-ce qu'un seul député, c'est triste à dire, mais concrètement, ça ne rime pas à grand-chose que de laisser la porte grande ouverte aux fédéralistes de reprendre leur manège de nuisance provinciale pour ne pas dire carrément de mise en minorité définitive de notre nation.
    Vous jouez exactement au même jeu que ceux qui appellent à voter stratégique, mais, à l'envers, un peu comme un idiot utile qui ne se rend même pas compte qu’il vote contre ses propres intérêts. Sauvons-le de lui-même !

  • Archives de Vigile Répondre

    30 août 2012


    C'est absolument incroyable de lire ce que Nic Payne écrit sur Vigile.net, je n'en croyais pas mes oreilles. Voyez plutôt :
    «... Les moments d’éveil politique les plus intenses des cinquante dernières années ne se sont-ils pas produits lorsque les libéraux étaient au pouvoir ? Ah, oui mais, oui mais... je sais, ils sont méchants, les libéraux ; ils sont le mal en personne. Pourtant, ils ont le don de nous mobiliser comme personne d’autre ! Pourquoi ne profiterions-nous pas d’eux pour mettre sur la table une offre indépendantiste claire et pleine de cette énergie que l’opposition nous donne, au lieu de proposer sans conviction du manger mou déprimant, dans la perspective d’un pouvoir provincial fait pour nous rendre incapables et toujours plus provinciaux ?... »
    En fait, ce qu'il nous dit c'est redonnons le pouvoir aux libéraux et nous, pendant ce temps là, on fera une opposition énergique et cela nous mobilisera pour dans... la semaine des trois jeudis, trois jours après jamais ! Combien de fois dois-je répéter que ce n'est pas le PQ qui, par deux fois, a dit non à notre indépendance politique, mais bien le peuple du Québec.
    Le PQ a tout fait ce qu'il était possible de faire pour réaliser l'indépendance, et il y est presque arrivé. On peut même dire sans se tromper qu'il l'aurait gagné son référendum en '95 n'eut été de deux choses : Le vol du Canada et la région de Québec. région qui en remet cette fois ci, soit dit en passant.
    Et pendant ce temps-là, QS et ON font tout pour empêcher le PQ de reprendre le pouvoir, allez y comprendre quelque chose. Et je le répète, parce que je n'y crois pas encore. Nic Payne dit: «... Les moments d’éveil politique les plus intenses des cinquante dernières années ne se sont-ils pas produits lorsque les libéraux étaient au pouvoir ? »
    Or, les les moments d’éveil politique les plus intenses des cinquante dernières années sont ceux de '76, '80 et '95. Et qui était au pouvoir, monsieur Payne ?
    Navrant.