OTTAWA | COUPURES

Mauvaise décision selon un historien

1812 - l'État historien


DOMINIQUE LA HAYE - OTTAWA | En réduisant les budgets consacrés aux sites historiques nationaux de Parcs Canada et en allouant une somme importante pour commémorer le bicentenaire de la guerre de 1812, le gouvernement Harper révèle ses « priorités politiques », selon l’historien Jacques Lacoursière.
« C’est une question de priorités politiques et c’est une question de non-préoccupation historique, croit-il. C’est à travers des lieux comme les Forges-du-Saint-Maurice, (le parc) Cartier-Brébeuf (…) qu’on va sensibiliser les gens à la connaissance de l’histoire. »
Plusieurs sites historiques nationaux sont affectés en raison des compressions budgétaires. Au Québec, les visites guidées seront abolies dans au moins huit lieux. Cette mesure doit en partie permettre à Parcs Canada d’économiser 29,2 millions.
28 M$ pour la guerre de 1812
En revanche, le gouvernement Harper a mis en place un budget de 28 millions pour souligner en grande pompe la guerre de 1812. « Pourquoi on met tant d’argent sur ça? Parce qu’on veut faire de la récupération historique, alors que, dans les lieux réguliers comme ceux qui relèvent de Parcs Canada, on coupe dans le budget », déplore M. Lacoursière.
L’historien voit un « problème très grave » au fait qu’il n’y aura plus de visites guidées aux Forges-du-Saint-Maurice, un lieu « extrêmement important », dit-il, à partir des années 1730.
« D’ailleurs, on se demande si l’Angleterre n’a pas choisi la Nouvelle-France comme Conquête entre 1760-1763 à cause des Forges-du-Saint-Maurice », dit-il.
« À un certain moment donné, dans les année 1840, les Forges-du-Saint-Maurice était l’industrie qui employait le plus de personnes dans l’Empire britannique », souligne-t-il.
Des endroits sans vie
M. Lacoursière croit que tous ces sites dépourvus d’animation risquent de devenir « purement du mobilier ». « Si ça devient un endroit où il n’y a plus de vie humaine (...) ça devient uniquement des endroits où l’architecture et la conservation de l’édifice comme tel jouent », craint-il.


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