Le fringuant beauceron s'est fendu d'un discours, le 10 novembre dernier, dans le cadre d'une conférence organisée par le média The Rebel, qui reprenait les grands thèmes de ses plus récentes déclarations sur les médias sociaux.
Le Parti conservateur veut plaire à tout le monde
Reprochant au chef du Parti conservateur de tergiverser sur à peu près tout, histoire de ratisser large, Maxime Bernier clame que « le Parti conservateur n'a toujours pas de plateforme pour les élections de l'année prochaine [...] Savez-vous pourquoi ce n'est pas prêt ? C'est parce qu'ils font encore des sondages et des groupes de discussions, voilà pourquoi », lance-t-il le plus simplement du monde.
Et, de poursuivre que cette attitude des conservateurs d'Andrew Scheer n'a « rien à voir avec les principes, mais plutôt avec le racolage politique ». Affirmant que tout le spectre politique s'est déplacé, depuis quelques années, un peu plus à gauche, M. Bernier estime que les conservateurs « essaient de déterminer les types de promesses faites à des groupes spécifiques et à des tranches d'électeurs qui leur rapporteront le plus de votes. Et les slogans qui susciteront les réactions les plus positives ».
Il en a profité pour illustrer son propos en ramenant sur le tapis les propos tenus par M. Scheer dans le cadre d'une entrevue qu'il avait accordée au Toronto Sun, la semaine dernière. Le chef du Parti conservateur, prenant acte du déplacement des libéraux de Justin Trudeau vers la gauche, tenterait d'occuper l'espace vide d'un centre qui ne rime à rien.
Ainsi, M. Scheer, toujours selon Maxime Bernier, aurait dévoilé ses véritables intentions par la pétition de principe suivante : « nous avons une occasion de dire que nous sommes un parti centriste pragmatique avec de la place pour de nombreux points de vue différents sur un tas de questions différentes ». Le chef du Parti populaire du Canada n'entend pas jouer à cache-cache avec les électeurs et s'engage à défendre des positions résolument conservatrices.
Une politique d'immigration cohérente
Maxime Bernier est revenu sur la question de la déferlante migratoire pour souligner qu'une véritable politique d'immigration cohérente « ne devrait pas viser à modifier de force le caractère culturel et le tissu social du Canada, comme le souhaitent les partisans radicaux du multiculturalisme ».
Il en a profité pour nous rappeler que « sous le gouvernement Harper, le Canada accueillait en moyenne 250 000 immigrants chaque année. Sous les libéraux, ce nombre devrait atteindre 350 000, voire plus. Le conseil consultatif de Trudeau a suggéré d'aller jusqu'à 450 000 par an ». Pragmatique, Bernier estime, un peu à l'instar de la Coalition Avenir Québec, que « plus il y aura d'immigrants, plus il sera difficile de les intégrer dans notre société, et plus grandes seront les perturbations sociales et culturelles ».
Cesser de distribuer l'argent des contribuables aux quatre vents
Maxime Bernier est revenu, toujours dans le cadre de son discours de Calgary, sur son approche résolument libertarienne en ce qui a trait aux dépenses de l'état. Il s'oppose à l'Accord de Paris, un traité qui obligerait « le Canada et les autres pays riches à transférer des milliards de dollars aux pays pauvres pour les aider à lutter contre les changements climatiques ». Et, de préciser qu'il s'agit, ni plus ni moins, d' « un gigantesque programme de redistribution de la richesse ».
Dénonçant la tiédeur des conservateurs, M. Bernier estime qu'il est « le seul politicien à Ottawa qui promet de sortir le Canada de l'Accord de Paris. Et qui n'ajoutera aucune nouvelle taxe, réglementation ou subvention à tous les programmes qui existent déjà pour lutter contre les changements climatiques ».
Diviser le vote ?
Plusieurs patriotes, opposés aux politiques mondialistes de Justin Trudeau, accusent M. Bernier de diviser le vote. Ce dernier ne s'en formalise pas outre mesure et il a profité de ce discours pour marteler que l'incohérence d'Andrew Scheer et de ses troupes fait en sorte que Justin Trudeau risque de remporter la mise lors des prochaines élections fédérales. Il estime que « le Parti populaire est désormais le seul parti à occuper la droite de l'échiquier politique. Le Parti populaire est l'alternative de principe ».
Et, prenant pour exemple l'ascension fulgurante d'Emmanuel Macron, en France, sans pour autant se réclamer de ses politiques, Maxime Bernier est persuadé que sa formation pourrait bien profiter de la division du vote pour se frayer un chemin jusqu'à la victoire finale.