Bonjour vigliennes et vigiliens,
--> Fabien Deglise, Femmes et diversité pour s’opposer à Donald Trump, Le Devoir du 22 janvier 2019
Dans ce papier du jour, d’entrée de jeu monsieur Deglise écrit : « Près d’un an avant le début des primaires visant à… » Or pareille formulation laisse entendre, au plan sémantique, que l’écart temporel s’élargira progressivement, à compter de maintenant, en regard aux dites «Primaires» (période-étape préétablie, quoique flottante, appelée à s’amorcer en début de l’an prochain).
Déduction irrecevable, bien entendu.
Puisque le temps, sauf erreur, n’est-ce pas, ne se profile pas à rebours.
En conséquence, il eût mieux fallu, M. Deglise, ainsi que le «correcteur» en exercice, quelque peu distrait en l’occasion (dans le meilleur des cas. Car aujourd’hui - qui l’ignore ? - dénicher de solides maîtres de la langue n’est vraiment pas une sinécure), retenir le libellé suivant : « À moins d’un an des prochaines Primaires… »
Ou équivalent.
Certes ça ne nous offrira pas, rectification faite, un Devoir plus vertébré sur la Question nationale (ou «provinciale», comme on dit chez vous préférablement, monsieur Brian Myles ; hormis quelques rares plumes moins molles que d’autres, dirons-nous, qui y sévissent), mais un Devoir quand même plus rigoureux au plan de l’expression de la pensée.
Reste qu’il faut demeurer honnête.
Et juste.
Aussi, dans les circonstances, rendons au César de la rue Berri (ave au superbe Piché de 1980) ce qui lui revient : En comparaison aux nouvelles-poubelles TVA (au plan de la langue : Quant aux contenus c'est plutôt variable...), Le Devoir, de manière générale, je n’en disconviendrai pas en effet (et j'aimerais sincèrement, à cet égard, pouvoir en dire autant de mon Premier ministre, actuellement en Francité européenne), demeure tout de même dans une classe à part.
Sauf que.
Bien cravaté n'est pas toujours bien engagé.
Jean-Luc Gouin, Capitale nationale, 22 janvier 2019
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1 commentaire
Jean-Luc Gouin Répondre
25 janvier 2019Post Scriptum
De l'auto-anéantissement heureux
Les deux liens insérés dans ce texte ont disparu à la faveur de la publication.
Je précise donc :
• Fabien Deglise, Femmes et diversité pour s’opposer à Donald Trump. Le Devoir du 22 janvier 2019
• [...] nouvelles-poubelles TVA
Incidemment on constatera que Le Devoir, informé le jour même de l'impair, n'a pas cru utile, trois jours plus tard, de rectifier le verbe de monsieur Deglise dans la page numérique concernée.
Ce sont de petits détails, anodins en apparence.
Le problème, quoique Le Devoir, pour l'instant, y échappe dans une large mesure, il est vrai, c'est que ce phénomène se généralise partout désormais. Et à vitesse grand V. Notamment dans les grands médias. À l'instar de Québecor et TVA...
Ce qui a un effet exponentiel, et du coup dévastateur.
(J’ignore ce qu’il en est dans La Presse of Mount Real, ne la lisant plus depuis au moins un quart de siècle. Les plongées dans la propagande systématique ne me sont jamais apparues comme des actes de lecture de haute intelligence ou de grande lucidité)
Il est vrai que Radio-Canada, chaînes radiophoniques comprises, et autrefois référence d'excellence en la matière, a donné le « La » de cette partittion depuis déjà de nombreuses années.
Or une pensée solide et structurée, nonobstant la puissance cognitive ou la culture du locuteur (quel qu'il soit, en dernière instance), devient littéralement, constitutivement, impossible par le truchement d'une langue bancale.
Ce n'est pas là élitisme, condescendance ou préciosité. Ou snobinarderie. C'est que de la sorte nous blessons rien moins que l'humanité dans l'Homme. N'ayons crainte des mots : ce type de régression (ou involution), stricto sensu, réanimalise l'homme.
Lequel semble estimer qu'une poignée de mots, voire, d'onomatopées, se révèle amplement suffisant pour penser et dire le Monde. Et y vivre heureux...
Qui plus est, comme je le faisais remarquer il y a déjà... un quart de siècle (toutes mes excuses pour l'auto-citation) : «Si un handicapé de la langue est un infirme de l'esprit, un peuple doué d'une langue bâclée se la fera bientôt trancher». Forcément.
Férocement aussi. N'en doutons pas.
À croire, au fil des années qui défilent, que c'est très exactement - Nous, Peuple du Québec - ce que nous désirons.
Et ardemment, encore.
Tragédie sémantique dont on n'évalue pas à sa juste valeur, m'est-il d'avis, les effets (à court, moyen et long terme tout ensemble) sur la Civilisation tout entière. Car le problème, comment l'ignorer, ne se réduit pas à l'idiome français du pays de Gilles Vigneault.
Phénomène qui au demeurant n'a vraiment rien à envier - à titre de fléau à l'échelle planétaire - à la tragédie climatique de notre temps.
Et comme pour ajouter au malheur, les dénégationnistes à la Trump-l'oeil (des Marc Cassivi et François Cardinal aux Michel C. Auger, et autres Christine St-Pierre) ne manquent pas à l'appel.
De cet auto-anéantissement heureux et généralisé.
JLG / 25 janvier 2019