Mise sur pied d'un comité stratégique sur la souveraineté

Douze personnes sont chargées de mettre à jour 148 études

Élection Québec 2012


La chef péquiste Pauline Marois, en compagnie du comédien Emmanuel Bilodeau, du président du PQ, Raymond Archambault, et du chef du Bloc québécois, Daniel Paillé.


Brian Myles - Un comité de 12 personnes, parmi lesquels figurent le comédien Emmanuel Bilodeau, l'ex-syndicaliste Claudette Carbonneau et le chanteur Paul Piché, aura pour tâche d'actualiser 148 études sur la souveraineté et d'élaborer une stratégie référendaire pour le Parti québécois (PQ).
La chef du PQ, Pauline Marois, a présenté hier les 12 membres du Comité sur la souveraineté, dont la création a été annoncée en janvier dernier. Trois stratèges de la campagne référendaire de 1995 en font partie: le constitutionnaliste Henri Brun, le négociateur commercial Carl Grenier et l'essayiste et conseiller politique Jean-François Lisée. Mme Marois assume la présidence de ce comité au sein duquel siègent deux élus du PQ (Alexandre Cloutier et Véronique Hivon). La vice-présidence est assumée par le nouveau chef du Bloc québécois, Daniel Paillé.
Le comité a tenu sa première réunion hier matin à Montréal. Au cours des prochains mois, le groupe mettra à jour les études sur la souveraineté, réfléchira aux stratégies, moyens et gestes requis pour que le Québec accède à la souveraineté et dressera le bilan des relations fédérales-provinciales depuis le référendum de 1995. Aucun échéancier n'a été fixé pour la réalisation de cette démarche pédagogique.
«Notre but est de faire du Québec un pays», a déclaré Mme Marois, qui a concentré le tir sur Stephen Harper. «Non seulement le Québec n'a pas avancé depuis le référendum de 1995 au point de vue constitutionnel, mais depuis l'arrivée des conservateurs de Stephen Harper au pouvoir à Ottawa, les reculs du Québec vont en s'accentuant», a-t-elle dit.
Mme Marois a cité en exemples l'abolition du registre national des armes d'épaule, la nomination d'unilingues anglophones à la Cour suprême et au poste de Vérificateur général, l'adoption du projet de loi C-10, l'abandon du protocole de Kyoto et la fixation de M. Harper sur la royauté britannique. Autant d'exemples du fossé culturel et politique séparant le Québec du Canada, dit-elle. «Le gouvernement canadien n'a aucun respect, ni pour les valeurs, ni pour les intérêts du Québec», estime-t-elle.
La chef du PQ s'est montrée plus évasive sur la place qu'elle entend accorder à la souveraineté lors de la prochaine campagne électorale. «Nous allons faire de la défense des intérêts du Québec un enjeu majeur de la prochaine élection», a-t-elle dit.
Pas question non plus de s'engager sur un échéancier référendaire. «Il n'y aura pas de promesse de tenue de référendum. Il n'y aura pas non plus d'engagement à l'effet que nous n'en tiendrons pas. L'agenda reste ouvert», a expliqué Mme Marois.
Comité homogène
Le comité des 12 (14 avec Mme Marois et Daniel Paillé) est formé exclusivement de Québécois francophones de souche. Les membres des communautés culturelles y sont absents, et seules trois femmes en font partie, dont la chef du PQ.
Le chanteur Paul Piché ne se formalise pas outre mesure de cette absence de diversité. «Chacun de nous a beaucoup plus de différences culturelle qu'on pense. Le pure laine, ça n'existe plus, a-t-il dit. Je sais que c'est très important pour la photo, souvent, d'avoir autant de femmes que d'hommes et des représentants des communautés [culturelles]. Honnêtement, je n'ai jamais accordé beaucoup d'importance à ça.»
Le comité veillera à inclure des membres des minorités culturelles dans le cadre de ses travaux, assure-t-on.


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