«Nous avons tous été manipulés»

Le président d’un organisme se dit réduit au silence par la directrice du Centre d’amitié autochtone

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Par qui ? Pourquoi ? Au profit de qui ?







Le président de l’organisme communautaire La Piaule qui vient en aide aux itinérants de l’Abitibi-Témiscamingue croit que la population est «manipulée» par la directrice générale du Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or (CAAVD).




Dans une lettre adressée au député libéral d’Abitibi-Est Guy Bourgeois, le président du refuge La Piaule, Stéphane Grenier, affirme avoir été victime d’intimidation de la part d’Édith Cloutier.




Mme Cloutier, directrice du CAAVD, a été mise à l’avant-scène avec les révélations de l’émission Enquête sur le traitement des femmes autochtones de la ville minière.




C’est elle qui a sonné l’alarme en mai 2015 concernant les allégations de maltraitance des femmes autochtones.




«Aujourd’hui, je suis réduit au silence par Édith Cloutier et je ne peux contacter les médias sans risque de voir ma réputation complètement démolie par Mme Cloutier», affirme le professeur et chercheur abitibien Stéphane Grenier, dans sa lettre.




« Otages »











Édith Cloutier, Centre d'amitié autochtone




Photo Le Journal de Montréal, David Prince


Édith Cloutier, Centre d'amitié autochtone







«Je me rends compte que nous avons tous été manipulés par Mme Cloutier. Val-d’Or, ses citoyens et sa police sont les otages d’une personne qui ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs», rage-t-il.




Notre Bureau d’enquête a obtenu une correspondance qui démontre que le CAAVD est agacé du rôle joué par M. Grenier dans la crise autochtone de Val-d’Or.




Le 4 novembre, le président de l’organisme dirigé par Édith Cloutier a envoyé une lettre à M. Grenier en affirmant être «offensé» que le gouvernement le consulte sur les récents enjeux au détriment des Premières Nations.




La lettre au ton tranchant lui recommande «fortement» de cesser d’agir au nom des Premières Nations.




Salissage




«Sachez que c’est la première fois de ma vie que je renonce à mon droit de parole et ma liberté d’expression... J’ai eu peur qu’on salisse ma réputation», écrit le professeur, aussi affilié à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.




Joint par notre Bureau d’enquête, Stéphane Grenier n’a pas souhaité commenter plus amplement ses allégations tandis qu’Édith Cloutier a affirmé «ne pas vouloir embarquer là-dedans.»




Organisme influent




Le litige en toile de fond semble lié au financement public que le CAAVD obtient, mais que l’organisme présidé par le chercheur Grenier n’obtient pas.




Selon lui, le CAAVD est un organisme hégémonique. «Il aurait été préférable de distribuer de l’argent équitablement», affirme-t-il.




Philippe Couillard a annoncé une subvention de 6,1 M$ au CAAVD cette semaine après sa rencontre avec les représentants des Premières Nations.




Le professeur conclut également l’état de la situation avec cette prédiction: «Le risque est grand de voir les tensions raciales augmenter à Val-d’Or».




 


 




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