Nous au Québec, oublions facilement, beaucoup trop facilement les évènements de notre trame historique qui nous instruisent sur nos relations avec Ottawa et les “Canadians”.
La crise d’Octobre 70 en est un en particulier dont nous devons nous rappeler afin de ne pas oublier à qui nous avons affaire. Cet événement nous rappelle qu’avec Ottawa et Bay Street, les définitions
que nous accordons aux mots du langage sont piégées en fonction des intérêts du moment. Jamais les Canadians vont perdre la face. “They are simply too good to lose”. C’est tout l’opposé pour nous
descendants des colons de Nouvelle France, Québécois non par adoption mais par conquête d’un statut territorial que personne ne peut nier, sauf le Canada anglais évidemment. Pour ces “great Canadians”,
nous sommes des “loosers”, toujours suivant leur acception manichéenne de nous juger et se donner bonne conscience en même temps.
C’est en temps de crise que la vérité éclate finalement et elle n’est pas belle à voir. La décision du gouvernement fédéral de l’époque de décréter l’insurrection appréhendée et la Loi des Mesures de Guerre montre
jusqu’à quel point la “bonne conscience” d’Ottawa, de Bay Street et du Canada anglais tient à peu de choses.
Décréter “l’insurrection appréhendée” et adopter la Loi des mesures de guerre pour justifier l’envoi de l’armée au Québec et l’emprisonnement arbitraire et intempestif de plus de 500 personnes innocentes est
un crime contre l’humanité digne des pires dictatures. À Montréal, la police de Montréal, la Sûreté du Québec et les Canadian Armed Forces sont entrées sans mandat dans un nombre incroyable de foyers dont le
seul défaut n’était le plus souvent que d’avoir insisté pour parler français et l’imposer autour d’eux alors que la Loi des Langues Officielles était adoptée depuis 1969.
Comme toujours lorsque nous avons affaire à des gredins de grand chemin, des Lois qui leur donnent bonne conscience sont adoptées mais à la condition expresse qu’elles ne soient pas mises en pratique.
Cela s’appelle adopter une Loi de jure mais pas de facto.
***
J’étais dans l’armée à l’époque et en service à la base militaire de Saint Jean sur Richelieu. Plusieurs officiers, sous officiers et soldats, dont moi-même, avons reçu la “visite” de la police au sujet de nos
“options politiques”. La police est venue nous voir sans armes, en civil bien sûr et avec les manières qui conviennent. Il lui fallait des excuses. Dans mon cas, le policier, un inspecteur de la GRC m’a dit ceci en
substance pour introduire le sujet: ”Vous avez été vu il y a trois semaines en face de la régionale de Chambly, dans une voiture noire de l’armée, en compagnie de Paul Rose. Que dites-vous de cela?
J’ai alors répondu froidement comme chaque fois que je suis en colère: ”Moi, dis-je, j’ai été vu il y a trois semaines, dans une automobile d’état-major de l’armée en compagnie de Paul Rose en face de la
régionale de Chambly? - Oui répondit le policier”. Après un moment de silence, je lui posai la question suivante:” Où était le chauffeur militaire de cette automobile, vous savez que comme officier, je n’ai pas le
droit de conduire une de ces autos noires pour l’État-major. Si nous étions deux, Paul Rose et moi, où était le chauffeur de la base de Saint Jean responsable de conduire cette auto?”
“Ah! répondit le policier, je n’avais pas pensé à ça”.
Fin de l’entrevue. Les deux hommes se sont levés et sont partis sans mot dire. Ils n’ont pas osé déranger les autres collègues “dénoncés” par des appels anonymes. La lâcheté de tels procédés me dépasse.
C’était au milieu d’octobre 1970. J’ai fait une colère froide qui dure depuis ce temps et qui s’est traduite par 18 ans d’enseignement à Toronto, des recherches sur place et la rédaction d’un livre: Géopolitique et
avenir du Québec. Toujours dans la même veine, j’ai publié Québec, carrefour des empires aux Éditions du Québécois en 2007 et maintenant Défense territoriale pour la nation et l’État du Québec qui sera lancé
mercredi cette semaine à la Maison Duvernay. Et je n’ai pas fini.
J’ai décidé que nous allions prendre notre revanche à coups de compétence et d’une détermination consciente qui nous manquait à cette époque et il y a beaucoup de travail à faire.
Insurrection appréhendée? Non mais faut être fou, idiot et ignorant de la part d’un Parlement qui se croit respectable d’adopter un tel décret arbitraire. Une insurrection est la forme la plus avancée et la
plus considérable parmi les soulèvements populaires. Il y a insurrection lorsque plus de la moitié d’une population descend dans la rue pour régler son compte à un gouvernement inapte, bête et corrompu.
Jamais il n’y a eu au Québec la moindre insurrection. Les Québécois sont comme des moutons. Lorsqu’ils descendent dans la rue, c’est en petit nombre et avec peu de détermination.
Le Front de Libération du Québec, (FLQ) n’était composé que d’une trentaine de jeunes gens sans moyens et sans expérience et surtout sans appui notable de la population québécoise. Certes, les Québécois y
étaient sympathiques mais de là à prendre des risques dont personne ne connaissait ni le sens ni la portée...
***
Les populations colonisées et inféodées ne se révoltent pas. Elles s’agitent un peu et retombent. Seule une population constituée en État depuis assez longtemps se révolte et descend massivement dans la rue.
Certes, la Révolution américaine de 1776 est sans doute la grande exception qui confirme la règle. Par contre, la Révolution américaine n’aurait pas réussi sans la contribution militaire et navale de la France.
Cette contribution par ailleurs a ruiné le trésor français de l’époque. Sans cette contribution majeure, les Yankees auraient sûrement perdu leur guerre d’indépendance contre les Anglais. Washington et les
patriotes américains auraient alors fini pendus sur les lampadaires de Philadelphie comme Riel a été pendu. Inutile de se faire la moindre illusion à ce sujet.
Notre propre révolution doit emprunter aux guerres de libération des peuples Scandinaves contre la domination danoise entre 1397 et aujourd’hui. Les Suédois furent les premiers à se libérer, en 1523, au terme d’une
guerre prolongée contre les Danois.
En 2012, le Québec est arrivé au stade d’évolution auquel les Suédois sont arrivés en 1523 et ce n’est pas parce que nous serions des arriérés loin de là. La différence, c’est que notre
histoire est plus courte et plus récente et notre territoire n’a été fréquenté et colonisé que beaucoup plus tard. Les Suédois avaient plus de 1000 ans d’histoire en 1523 et nous n’en avons que moins de 500 en
2012.
Nous avons beaucoup de travail à faire.
JRMS
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
30 novembre 2011Non pas fou du tout.
Depuis un bout de temps le bruit courrait qu'il savaient où était Laporte à St-Hubert.Ils savaient aussi que Laporte était sur le point de se faire épingler pour ses liens avec la mafia.
La loi des mesures de guerre devenait l'outil par excellence pour trouver des renseignements et combattre tout mouvement démocratique prônant l'indépendance du Québec.
L'outil par excellence pour faire peur au monde avec des arrestations arbitraires sans mandats de jour comme de nuit du genre on cogne pas,on défonce.
Le silence du PLC au sujet de l'emplacement de Laporte avec comme conséquence sa mort,devenait l'outil par excellence pour éviter que la vérité ne sorte sur ses liens mafieux et le PLC et pour transformer politiquement tout çà en un Pont de la Culpabilité où les québécois se sentiraient coupables collectivement à chaque foi qu'ils passeraient dessus.Le Symbole de la tête baissée.
Cette opération est brillante et machiavélique à la foi.
D'ailleurs je me suis toujours posé la question à savoir comment se fait-il que Trudeau est devenu un ami personnel de Castro par après,celui-même qui avait accueillit les prisonniers politiques québécois sur son île?
Archives de Vigile Répondre
30 novembre 2011Ainsi donc notre élite qui a porté l'idée d'indépendance à bout de bras aurait trahi le peuple québécois? Mais c'est plutôt Trudeau et sa cohorte de moutons québécois, Chrétien et sa Nuit des longs couteaux, son chef de cabinet Pelletier et ses commandites, Stéphane Dion et sa loi sur la clarté qui ont trahi les Québécois. Comme Charest et ses petits amis corrompus continuent de le faire en vendant le Québec et ses habitants aux mondialisateurs. Ce que Legault s'apprête à continuer. Les traîtres, c'est du côté des fédéralistes qu'il faut les chercher à l'évidence.
Et le peuple québécois n'a-t-il pas lui-même trahi son élite indépendantiste quand il n'a pas été foutu de dire un Oui assez fort, et ceci par deux fois? En Europe et en Asie soviétiques, les peuples ont dit des Oui sonores à 90% ou plus, remettant à sa place la minorité russe. Pour mémoire, le Timor oriental a fait pareil. Et je suis persuadée que les Tibétains, les Ouigours, les Kurdes, les Palestiniens et les Tamouls voteraient massivement Oui pour un pays si on leur en donnait l'occasion.
Archives de Vigile Répondre
29 novembre 2011Monsieur Sauvé,
Je ne suis pas un traître et je ne travaille pas pour aucune force obscure qui s'oppose à l'indépendance de notre patrie.
Au contraire, je veux, je souhaite, de tout mon être avant de mourir que nos politiciens professionnels aient le courage minimal de mettre le pays sur la table au lieu de jouer au fins finauds comme ils l'ont fait jusqu'à maintenant.
Moi aussi, je sors un livre en janvier où je démontre, noir sur blanc, comment nous avons été trompés par les élites du Parti Québécois.
Pas une fois, monsieur Sauvé, pas une fois, en 42 ans d'existence, les décideurs du Parti Québec ont eu le courage minimal de se présenter devant l'électorat avec une proposition claire, concrète et emballante d'indépendance sur la table.
Depuis 1973, les dirigeants du PQ ont essayé d'acheter l'électorat en jouant le jeu de la politique provinciale. Ils ont tombé dans le piège tendu par 3 hauts fonctionnaires du gouvernement fédéral par l'entremise de Claude Morin.
Depuis ce temps, nous faisons du surplace.
En 2005, pour la 1ere fois de son histoire, les militants de la base ont exigé la préparation d'une plate-forme électorale carrément indépendantiste (le projet de pays) mais les dirigeants du PQ se sont empressés de jeter tout cela à la poubelle, Boisclair en 2007 et Marois en 2008.
Voilà la raison de ma colère, monsieur Sauvé et elle est immense.
Le problème ce ne sont pas nos ennemis. Le problème se trouve à l'intérieur de nos propres troupes. Ils ont failli à la tâche et continuent à faillir jusqu'à la défaite finale.
Je regarde tout cela et je suis désemparé, déçu et en colère.
Pour faire l'indépendance d'un pays, cela prend un minimum de courage, monsieur Sauvé et cela implique de vaincre la peur. Malheureusement, nos leaders ne sont pas à la hauteur et on aura beau s'agiter dans les sens, tant que ces gens-là vont contrôler le Parti Québécois, il ne se produira absolument rien.
C'est pour cela que je ne comprends pas votre engouement pour Pauline Marois. Dans mon esprit, c'est une fumiste dans la lignée des Lucien Bouchard et Claude Morin.
C'est tout pour l'instant.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
29 novembre 2011Me Cloutier, cessez de vous diminuer. J'étais obsédé par vos attaques contre Madame Marois en qui je veux croire, car j'ai besoin de croire en quelqu'un.
Je n'ai pas eu peur d'affronter seul les autorités militaires et politiques du temps,dont PET qui aurait bien voulu avoir ma tête. Ce petit monde qui occupe des postes
beaucoup trop élevés pour leurs aptitudes me laisse dans un état de colère qui ne cesse pas. Je n'ai simplement pas peur d'eux mais arrive un moment lorsque c'est nécessaire d'avoir foi en quelqu'un pour vivre.
Le livre qui sort demain pourrait me valoir la prison mais je m'en f.. éperdument. Je suis en train d'en rédiger un autre qui va encore beaucoup plus loin. C'est mon risque et j'aime vivre sous la menace, traitez-moi de fou si vous voulez.
Je comprends vos écrits et vos déceptions avec tous ces petits mangeurs de bonne soupe, dont Jean Louis Gagnon, le Sénateur avec majuscule faisait partie. Je n'exprime qu'une partie de l'horreur qu'ils m'inspirent car je les ai vus la gueule dans leurs bols à soupe. Vous écrivez leurs noms
alors que j'en ai connus bien avant vous qui êtes encore un jeunot pour moi.
Les mangeurs de bonne soupe (vous avez vu le film?) sont toujours en place, aussi méprisables qu'ils l'ont toujours été. Ils me font penser au sénateur Pouliot dont la carrière militaire a été interrompue par deux guerres.
Je me souviens au troisième Bataillon du Royal 22e Régiment, lorsque nous avons été envoyés à Chypre dans le col de Kyrenia, plus de 200 membres du bataillon se firent médicalement déclasser pour éviter ce théâtre de guerre que je n'ai pas trouvé dangereux du tout.
En janvier 1978, après publication dans Le Jour de mes propositions pour la défense du Québec, y compris la procure de l'armement en Angleterre pour faire c... PET,
le général britannique Rowland Mans, qui vint rendre visite à René Lévesque qui me le refila (demandez à Yves Michaud),
ce général m'informa du nom des officiers Canadiens français et Québécois qui avaient été promus à des grades élevés alors que leur incompétence était manifeste. Mais ils étaient inoffrensifs pour Ottawa mais pas inoffensifs
pour nous.
J'en eu un mal de coeur.
Là oû il y a de l'homme il y a de l'hommerie et là oû il y a de la femme il y a de la femmerie.
Levons la tête et poursuivons Me Cloutier. Même si je me trompe à votre sujet, ne vous laissez pas abattre.
JRMS
Laurent Desbois Répondre
29 novembre 2011Neuf oppressions au Canada, dont certains sont reconnus comme génocides, en deux siècles d’histoire commune!!!
Quitte à vous surprendre, Chuck Guitté exprimait la vérité et la perception d’Ottawa, lorsqu’il parlait des commandites, lors de la commission Gomery : « Nous étions en guerre! ».
Quand René Lévesque prit le pouvoir le 15 novembre 1976, Roméo Leblanc était ministre de Trudeau et il avait dit que face aux séparatistes que le Conseil des ministres du Canada devenait un ''war room''.
Ottawa et les anglais ont toujours été en guerre contre la nation Québécoise!
1. En 1970, lors de la crise (sic) d’octobre;
2. En 1900-1920, lors de l’élimination des droits des francophones en Ontario, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, etc.…
3. Entre 1870 et 1930, l’exil de millions de Québécois aux États-Unis (13 millions en 1980);
4. En 1885, lors du massacre des Métis et la pendaison de Louis Riel;
5. En 1837-38, lors des patriotes;
6. En 1759-1800, lors de l’occupation militaire;
7. En 1759, suite à la prise de Québec;
8. En 1755-1763, lors de la déportation des Acadiens.
9. la crise de la conscription en 1917 et 1944, 1er avril 1918 à Québec où l’armée canadienne a ouvert le feu sur ses propres citoyens et tuée quatre personnes dans la foule et fait plus de 70 blessés.
Les 10 pires moments de l'histoire du Québec
http://www.youtube.com/watch?v=G6j85oXCyqU&feature=share
Québec 475 ans en 15 minutes
http://www.dailymotion.com/video/xgm8li_quebec-475-ans-en-15-minutes_news
La Guerre secrète contre l’indépendance du Québec
http://www.ameriquebec.net/2006/09/17-video-de-la-guerre-secrete-contre-l-independance-du-quebec.html
Vidéo de la Guerre secrète contre l’indépendance du Québec
Voici un documentaire qui vous aidera probablement à comprendre ce qui s’est produit à l’époque du FLQ et de la hausse du séparatisme au Québec dans les années 1970.
, en deux siècles d’histoire commune!!!
Quitte à vous surprendre, Chuck Guitté exprimait la vérité et la perception d’Ottawa, lorsqu’il parlait des commandites, lors de la commission Gomery : « Nous étions en guerre! ».
Quand René Lévesque prit le pouvoir le 15 novembre 1976, Roméo Leblanc était ministre de Trudeau et il avait dit que face aux séparatistes que le Conseil des ministres du Canada devenait un ''war room''.
Ottawa et les anglais ont toujours été en guerre contre la nation Québécoise!
1. En 1970, lors de la crise (sic) d’octobre;
2. En 1900-1920, lors de l’élimination des droits des francophones en Ontario, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, etc.…
3. Entre 1870 et 1930, l’exil de millions de Québécois aux États-Unis (13 millions en 1980);
4. En 1885, lors du massacre des Métis et la pendaison de Louis Riel;
5. En 1837-38, lors des patriotes;
6. En 1759-1800, lors de l’occupation militaire;
7. En 1759, suite à la prise de Québec;
8. En 1755-1763, lors de la déportation des Acadiens.
9. la crise de la conscription en 1917 et 1944, 1er avril 1918 à Québec où l’armée canadienne a ouvert le feu sur ses propres citoyens et tuée quatre personnes dans la foule et fait plus de 70 blessés.
Les 10 pires moments de l'histoire du Québec
http://www.youtube.com/watch?v=G6j85oXCyqU&feature=share
Québec 475 ans en 15 minutes
http://www.dailymotion.com/video/xgm8li_quebec-475-ans-en-15-minutes_news
La Guerre secrète contre l’indépendance du Québec
http://www.ameriquebec.net/2006/09/17-video-de-la-guerre-secrete-contre-l-independance-du-quebec.html
Vidéo de la Guerre secrète contre l’indépendance du Québec
Voici un documentaire qui vous aidera probablement à comprendre ce qui s’est produit à l’époque du FLQ et de la hausse du séparatisme au Québec dans les années 1970.
Laurent Desbois Répondre
29 novembre 2011Retour sur « Octobre 1970 »
http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=3350#sdfootnote1sym
28 novembre 2011
Guy Bouthillier et Édouard Cloutier
C’aurait dû être une opération de maintien de l’ordre et de lutte au crime, menée par la police.
Le plus intéressant de cette affaire, c’est que personne n’avait songé jusqu’ici à y accoler le mot « guerre », alors que ce mot – et pas seulement le mot, on le verra –était pourtant présent à l’époque sur bien des lèvres et dans bien des esprits.
Mais la plus grave de toutes les défaites, c’est celle de n’avoir pu nommer la « crise d’octobre » pour ce qu’elle a été vraiment : l’affrontement de deux collectivités, dont l’une aligna son armée et usa de la violence d’État pour réaffirmer son emprise sur l’autre -- ce qui s’appelle une guerre --, et d’être toujours incapables de le faire 40 ans plus tard. Incapables – et peut-être est-ce cela la source du problème? -- de rattacher cette défaite de 1970 à toutes celles qui l’ont précédée -- et suivie -- dans notre histoire, à commencer par la première, celle de 1760. À notre connaissance, Andrée Ferretti et Francine Pelletier sont les seules à l’avoir fait à l’occasion du 40e anniversaire en 2010 1.
Tant que nous n’aurons pas reconnues pour ce qu’elles sont et l’agression militaire dont le Québec a été l’objet en 1970 et la défaite qui s’en est ensuivie, nous continuerons d’en subir les conséquences.
***
1 Andrée Ferretti, Notre part de responsabilité , Le Devoir 22 octobre 2010 : « La répression de la volonté d’existence autonome de ma nation par des moyens démesurés, compte tenu du rapport de forces en présence, n’était pas un accident de parcours dans cette histoire, mais une constante. Il suffit de se rappeler coup sur coup 1810, 1837-1838, 1870-1885, 1918, pour en prendre conscience ». Francine Pelletier. Polytechnique, le tabou, Le Devoir 6 décembre 2010, : « Les événements de 1970 ont été extrêmement bouleversants, c’est clair, mais ne constituent pas à mon avis une cassure par rapport à l’histoire du Québec(…)La Crise d’octobre est en droite ligne avec la bataille des plaines d’Abraham et était en quelque sorte prévisible »
Archives de Vigile Répondre
29 novembre 2011Le premier travail à faire, monsieur Sauvé, c'est pour les élites "souverainistes" d'avoir le COURAGE minimal de se présenter devant l'électorat avec une proposition claire, concrète et emballante d'indépendance nationale.
C'est par là que tout commence.
Car, à n'en point douter, monsieur Sauvé, nous avons été trahis par nos élites souverainistes :
- par René Lévesque et le "beau risque" ;
- par Pierre-Marc Johnson, et son affirmation nationale devenu négociateur pour le Canada d'un traité de libre-échange dans lequel la nation québécoise n'aucun mot à dire ;
- par son ami Raymond Bachand, son ex-chef de cabinet, devenu ministre des Finances du gouvernement Charest ;
- par Henri-Paul Rousseau, ce prétendu "souverainiste", nommé par Pauline Marois à la présidence de la Caisse de dépôts et placements du Québec, qui après avoir fait un trou de 40 milliards$ dans le bas de laine des québécois, s'est réfugié chez notre pire ennemi, Paul Desmarais ;
- par Lucien Bouchard, porte-parole des pétrolières et gazières canadiennes qui veulent s'en mettre plein les poches avec nos ressources naturelles ;
- par André Boisclair, lobbyiste chez Questerre qui poursuit les mêmes buts ;
- par Pauline Marois qui tente de nous vendre sa "chouveraineté mollassone et ronronnante".
Évidemment, c'est beaucoup plus simple et moins dangereux de s'en prendre à ma petite personne de militant indépendantiste et de simple citoyen en laissant planer des doutes sur mon engagement politique parce que je réclame à cors et à cris depuis des lunes que le vaisseau amiral du mouvement et ses leaders cessent de cultiver "la peur d'avoir peur de faire peur" et de mettent une fois pour toutes un projet de pays sur la table.
Le reste ce n'est que bla bla, monsieur Sauvé.
Pour faire un pays, cela prend un minimum de courage et cette génération-là n'en n'a pas eu parce qu'ils se sont faits avoir comme des enfants d'école dans le piège à cons tendu par 3 hauts fonctionnaires du gouvernement fédéral à travers Claude Morin, à savoir la recherche à tout prix du petit pouvoir provincial de merde.
Tout ce que nous avons réussi à faire, monsieur Sauvé, c'est de mettre en place trois (3) générations de petits politiciens professionnels provinciaux qui n'arrêtent pas de nous enfumer avec leur petite politique provinciale au lieu d'aller à l'essentiel et de mettre le pays sur la table.
Si moi, je suis un traître qui travaille pour le fédéral, comme vous le laissez entendre, eh bien, tous les indépendantistes qui en ont marre de la "chouveraineté mollassonne et ronronnante" qui ne va nulle part, le sont aussi. Et il y en a beaucoup au Québec. Beaucoup plus que vous pensez et beaucoup plus que les fafans du PQMarois qui ne va nulle part, sauf dans le mur.
Pierre Cloutier