Israël ne permettra pas aux chrétiens gazaouis de se rendre dans les villes de de Bethléem et Jérusalem afin d'y célébrer les fêtes de Noël et voir leurs familles.
Les chrétiens de la bande de Gaza ne seront pas autorisés à se rendre dans les villes saintes de Bethléem et Jérusalem pour célébrer Noël cette année, ont annoncé le 12 décembre les autorités israéliennes.
Ainsi, les fidèles gazaouis vont être autorisés à voyager à l'étranger, mais aucun ne pourra se rendre en territoire israélien et en Cisjordanie occupée, où se trouvent de nombreux sites sacrés pour les chrétiens, a déclaré une porte-parole de la liaison militaire d'Israël avec les Palestiniens, citée par Reuters. Israël restreint strictement les mouvements hors de la bande de Gaza, territoire contrôlé par le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste. Le porte-parole a ainsi expliqué que, suite à des «ordonnances de sécurité», les Gazaouis seraient autorisés à voyager à l'étranger via le passage frontalier du pont Allenby avec la Jordanie, mais pas à visiter des villes d'Israël ou de Cisjordanie.
Gaza ne compte qu'environ 1 000 chrétiens – pour la plupart grecs orthodoxes – sur une population de deux millions d'habitants dans l'enclave palestinienne. La décision de cette année est en rupture avec la politique habituelle d'Israël. L'année dernière, l'Etat hébreu avait accordé des permis à près de 700 chrétiens de Gaza pour se rendre à Jérusalem, Bethléem, Nazareth et dans d'autres villes saintes qui attirent des milliers de pèlerins pour Noël.
Gisha, un groupe israélien de défense des libertés, a déclaré que l'interdiction constitue un signe de «l'intensification des restrictions d'accès entre les deux parties du territoire palestinien», visant à approfondir «la politique de séparation d'Israël» entre la Cisjordanie et Gaza.
Israël a défendu ses restrictions sur les Gazaouis voyageant en Cisjordanie, affirmant que de nombreux Palestiniens de Gaza y demeurent illégalement après avoir obtenu des permis de courte durée.
A Gaza, une chrétienne, citée par Reuters, a exprimé l'espoir qu'Israël reviendrait sur sa politique afin qu'elle puisse rendre visite à sa famille dans la ville cisjordanienne de Ramallah. «Chaque année, je prie pour qu'ils me donnent un permis afin que je puisse célébrer Noël et voir ma famille», a déclaré Randa El-Amash, âgée de 50 ans.
Les responsables chrétiens de Jérusalem ont condamné cette restriction, appelant les autorités israéliennes à revenir sur cette décision. «D'autres personnes dans le monde sont autorisées à se rendre à Bethléem. Nous pensons que les chrétiens de Gaza devraient également avoir ce droit», a déclaré Wadie Abu Nassar, un conseiller des dirigeants des églises locales.
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