PQ, des tablettes vides

s'ouvrir au succès

Tribune libre

Le tsunami d'avril a laissé des cicatrices profondes dans l'orgueil du PQ. Ce parti a perdu ses meubles, sa fierté et les tablettes sont vides. Pour l'heure on affiche «Fermé pour l'été ». Par ailleurs, les députés récemment élus ne représentent que les murs encore debout parmi les vestiges; des artéfacts en devenir. Cette équipe a connu l'horreur de la défaite gênante comme l'équipe de soccer du Brésil; un bloc monolithique mal fermenté incapable de compter des buts.

Tout doit être fondamentalement rebâti, de la cave au grenier, en modifiant et améliorant la doctrine porteuse des thèmes rassembleurs. Bref, présenter à l'électorat un buffet gastronomique irrésistible. Implantons une nouvelle administration plus affable et surtout pragmatique, une nouvelle enseigne et nouvelle génération, sans vouloir stigmatiser les anciens et les vénérables bâtisseurs. Le futur doit se détacher des décombres du passé. Ainsi donc, le climat sera pur et non entaché par les embruns des trop nombreuses défaites et déceptions. À partir de maintenant, les jeunes, souhaitons des choix de première ronde au repêchage, devront vendre la souveraineté comme l'ultime et indispensable panacée politique. Est-ce trop miser sur la nouvelle génération et admettre qu'elle est meilleure que la précédente?


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7 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    22 juillet 2014

    Monsieur Beaumont, le résultat du 7 avril dernier était totalement PRÉVISIBLE. Depuis 1995, la coalition en faveur de l'indépendance s'est complètement effritée, suite, d'une part, à la contre-offensive implacable du fédéral pour concurrencer notre demi-État québécois dans ses propres champs de compétence et, d'autre part, au travail de sabotage des libéraux provinciaux qui ont discrédité ou démantelé nos sociétés d'État avant de les mettre au service de leurs bâilleurs de fonds.
    Qu'a fait le Parti québécois depuis le référendum volé? Il n'a fait que jouer à l'autruche, en s'imaginant conserver ou reprendre le pouvoir en tentant l'impossible quadrature du cercle de notre statut provincial: répéter la stratégie du "bon gouvernement" d'après l'échec du premier référendum, comme s'il était possible de régler nos problèmes en acceptant de gouverner une main attachée dans le dos, en se privant tacitement des $50 milliards que nous payons à Ottawa pour nous imposer des solutions inutiles, sinon nuisibles, à nos intérêts de peuple.
    En fait, l'erreur la plus grave a été commise bien avant, dès la fondation du parti en 1968. René Lévesque et son MSA ont imposé une vision politique (le concept de souveraineté-association) qui condamnait le Québec à l'échec. Pourquoi Ottawa aurait-il accepté de négocier d'égal à égal avec une entité politique inférieure (province) alors qu'il lui suffisait de dire non à toute association économique pour que le concept tombe caduc par lui-même? Ensuite, à partir du congrès de 1974, Claude Morin a réussi à imposer le référendum comme seul moyen acceptable de réaliser l'indépendance. D'une part, il obligeait le parti à une double victoire et une double majorité pour y arriver, donnant encore plus de temps et de moyens aux fédéralistes de nous contrer et, d'autre part, il ouvrait la porte à l'illusoire gouverne provinciale. Que cette gouverne soit nommée "bon gouvernement", "affirmationnisme", "création des conditions gagnantes" ou "gouvernance souverainiste", le parti ou le gouvernement ne remettaient aucunement en cause la constitution de 1982 et sa charte des droits et libertés, pourtant jamais signées par aucun gouvernement québécois - et encore moins légitimées par le peuple par référendum ou toute autre consultation populaire. De plus, le PQ contribuait à entretenir le scepticisme vis-à-vis l'indépendance: S'il réussit à bien faire dans les conditions d'une province, pourquoi faire l'indépendance? Et s'il échoue, comment pourrait-il mériter la confiance d'assumer toutes les responsabilités d'un pays?
    C'est le pourquoi de notre régression continue depuis l'échec du référendum de mai 1980. Nous avons beau ne pas l'avoir signée, cette constitution a donné tous les outils qu'il manquait à Ottawa pour oblitérer notre différence et le PQ et ses chefs ont toujours agi comme si ce "torchon" était légitime et officiel, allant même jusqu'à négocier un amendement constitutionnel en 1998 pour déconfessionnaliser les commissions scolaires, ce qui constituait une imprudente et dangereuse reconnaissance tacite.
    Bref, c'est moins d'un nouveau chef rassembleur ou charismatique que le PQ a besoin que d'une refonte complète de son action politique. Il a d'ailleurs tellement gravement entaché l'image de sa "marque de commerce" en la rabaissant au même niveau d'opportunisme politique à courte vue ou d'incohérence de ses adversaires qu'il devrait CHANGER DE NOM pour marquer enfin une coupure avec le provincialisme qui a tant nui à la crédibilité et au sérieux de la cause.
    Dorénavant, l'élection de cette nouvelle entité politique (Parti pour l'indépendance du Québec, PIQ) - nettoyée, bien sûr, de tous les carriéristes du pouvoir provincial - ne doit pas constituer autre chose qu'un vote clair pour l'indépendance du Québec.

  • Mario Boulet Répondre

    22 juillet 2014

    Monsieur Beaumont,
    Je vous remercie de vos précisions. Les humeurs dans lesquels nous écrivons ne sont pas communiqués sur papier en même temps que nos mots. Je comprends mieux vos propos et votre personnalité à présent.
    Jusqu'à présent, si on regarde ça attentivement, personne ne marque des buts. Nous ne faisons que se promener dans la zone défensive des Libéraux sans pour autant compter. Les cerbères des autres zones défensives ne sont pas très occupés par les temps qui courent.
    À part les résultats désastreux des Libéraux depuis les élections du printemps dernier, il n'y a rien qui se passe dans cette joute que nous nous sentons obligés de regarder.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    22 juillet 2014

    M. Beaumont "texte choquant pour brasser notre parti..."
    Vous avez eu tellement raison qu'il en est tombé des clichés comme: "vous charriez pas mal fort... Vous travaillez à la solde de quel autre parti politique ?"
    Vous démontrez en effet que ce parti fonctionne comme du temps de "la grande noirceur". Un bleu qui se questionne sur l'avenir des Québécois doit être un rouge...
    Or le mur qu'a frappé le P.Q. l'a fait exploser!
    De quoi a besoin la Nation québécoise? Des bleus ou des rouges?
    Ou bien un nouveau régime politique? Les partis, on l'apprend de mieux en mieux, sont totalitaires. Une pensée unique ou exclusion.
    La situation minoritaire de notre nation en Amérique nous promet l'assimilation si nous ne changeons pas notre façon de penser le politique. Les partis ont été pensés par les "gagnants" pour diviser les "perdants". Nos représentants doivent nous unir plutôt que nous diviser. Les "gagnants" nous diluent de plus en plus. Il faut que nos nécessités communes, ce qui fait de nous un peuple, notre langue, soient notre ciment. Pour notre émancipation de l'autre peuple qui veut nous gober, il faut éviter leur système électoral.
    L'époque est favorable à remettre en question le mode électoral, par partis, qui sont l'instrument des multinationales. L'autre option, c'est la république qui nous l'offre, le pouvoir par le peuple, et tous les moyens dont on a parlé avec Étienne Chouard http://etienne.chouard.free.fr/
    Pour survivre, il faut changer de paradigme.

  • Michel Beaumont Répondre

    22 juillet 2014

    M. Mario Boulet,
    Merci d'avoir lu mon texte. Il se voulait un peu choquant pour brasser NOTRE PARTI .
    Pour vous rassurer, je suis un indépendantiste de la première heure. J'ai défendu le bilinguisme à outrance. Vous savez, les anglophones unilingues qui obtiennent un poste alors que le francophone, lui, doit être bilingue. Cela pour le même poste. Cela me fait...
    Malheureusement, mon style d'écriture ( un peu moqueur ) ne vous plait pas. JE REGRETTE SINCÈREMENT.
    Mais, vous en conviendrez, le PQ ne compte pas beaucoup de buts.
    Comme dans le sport, faut-il changer les joueurs ou uniquement le coach?
    Tout comme vous, j'ai constaté les dégâts du mois d'avril. Une tristesse.
    Alors, je crois humblement, il faut une vitamine d'éléphant. Pour cela je crois que notre génération ( dont je suis ) a manqué son coup malgré des efforts énormes.
    La suivante fera mieux, je le souhaite de tout coeur.
    Sans rancune. La politique n'est qu'un débat d'idées.

  • Mario Boulet Répondre

    21 juillet 2014

    Monsieur Beaumont, votre court billet mesquin souffle sur ma peau comme les paroles d'un Paul Desmarais. Les défaites sont toujours amers. À chaque défaite, nous nous remettons en question en tant que groupes et individus. Mais de là à parler de vestiges, d'artefacts, etc. vous charriez pas mal fort... Vous travaillez à la solde de quel autre parti politique?

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2014

    Tant et aussi longtemps que nous oublierons le motif premier pour lequel nous voulons nous donner un pays , les tablettes seront plaines du néant que subit le Parti Québécois. Le désir de nous donner un pays indépendant de langue française en terre des Amériques doit redevenir l'objectif pour lequel nous combattons depuis le 7 février 1763. En l'oubliant, pour le confondre avec nos différentes philosophies sociales, nous oublions que tous les partis politiques sons susceptibles de prôner les mêmes politiques sociales et économiques que nous, et capables d'attirer les indépendantistes, comme le font « Option Nationale» la CAQ» , le parti de Mme David, et même le PLQ, comme la dernière élection générale l'a démontrée en portant ce parti au pouvoir malgré tous les scandales qui l'ont affligé et qui l'affligent toujours. Nous devons donc oublier toutes les philosophies sociales qui sont l'apanage de tous les partis avec leurs différences, en faisant nôtre le seul motif pour lequel nous voulons nous donner un pays indépendant en terre des Amériques, en retenant que tous les paris politiques peuvent nous offrir tous les avantages sociaux dans le présent système que la fédération canadienne peut nous offrir comme nous le voyons actuellement, en nous rappelant qu'aucun n'est prêt à se battre pour que le Québec soit un pays de langue française dont toutes ses lois doivent s'inspirer ,sans que ne puisse intervenir la « Cour suprême du Canada» dans cet «État souverain» , et non indépendantiste, à l'intérieur de la confédération canadienne. Mais comme ces impérialistes anglophones sont incapables de comprendre des choses aussi simples nous devons continuer notre combat afin de nous donner un pays indépendant de langue «Française» en terre des Amériques, Afin de pouvoir atteindre notre but développons la « fierté de vivre et de nous développer » dans la langue que nous ont léguée nos ancêtres. Lorsque le Québec sera un pays indépendant de langue française, comme tous les pays du monde libre, nous pourrons nous donner tous les partis politiques que nous voudrons. Bonne semaine. Jacques Bergeron, Ahuntsic, Montréal

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juillet 2014

    PKP nous a approché d'un troisième référendum dans cette élection. La frilosité de Mme Marois, par la suite fut mortelle. Nous avons vécu une troisième grande défaite. Difficile, très difficile pour le moral, surtout avec ce gigantesque doute que nos adversaires contrôlent vraiment le processus électoral et que nous sommes encore devant une grande tricherie. Le PQ, reflet d'un parti qui s'est embourgeoisé et qui a pensé avancer sur un océan tranquille. Les partis, la division, les idées congelées et réchauffés au moment des élections.
    J'aurais préféré que l'élection devienne référendaire, mais aurions-nous su? Quand saurons-nous? Tellement de gens autour de nous qui profitent de la machine fédérale, tellement d'immigrants qui ne savent, ne comprennent et tellement de Québécois Canadiens Français qui rêvent d'un bilinguisme pour l'internationalité de leurs enfants. Dans mon réseau virtuel , j'ai l'amitié de beaucoup d'indépendantistes et j'ai souvent comme dans Vigile l'impression de vivre en réseau fermé. On parle de constituante, de gouvernement provisoire et dehors, Bolduc, Barette e Cie se remplissent le poches en prenant des décisions qui sont les dictats des oligarques, FMI et Big Corporation. Ouf, ouf, l'union au plus vite... La solution, un chef... on a beau rêver que le peuple prenne ses responsabilités comme en Islande. Je retiens le geste sincère d'un homme qui sait gérer. Je retiens Pierre Karl Péladeau.