Premiers affrontements mortels en Palestine depuis la décision de Trump sur Jérusalem

Le « jour de colère » des Palestiniens fait des morts

Après la décision de Donald Trump sur Jérusalem, de violents heurts ont éclaté entre pro-palestiniens et forces de l'ordre israéliennes, faisant un mort à Gaza, victime de tirs à balles réelles. La tension monte d'un cran dans le monde musulman.



Ce 8 décembre 2017, des manifestants palestiniens ont affronté les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem. Une révolte qui découle de la décision du président américain, Donald Trump, le 6 décembre, de reconnaître Jérusalem comme la capitale d'Israël. 



Selon le ministère de la Santé gazaoui cité par l'AFP, un manifestant a trouvé la mort à Gaza dans ces affrontements. Mahmoud Al-Masri, 30 ans, tué à l'est de Khan Younès alors qu'il protestait près de la barrière de sécurité fermant hermétiquement les frontières d'Israël avec la bande de Gaza, est le premier Palestinien tué au cours de ces manifestations contre la décision américaine annoncée le 6 décembre. Dans l'après-midi, le ministère de la Santé gazaoui avait annoncé une deuxième mort dans l'après-midi, avant de se rétracter.



En Cisjordanie et à Jérusalem, l'organisation du Croissant-Rouge palestinien rapporte que 217 manifestants ont été blessés, dont sept par des tirs à balles réelles et 45 par des projectiles en caoutchouc anti-émeute, d'après The Times ofIsrael. Selon cette même source, 162 Palestiniens ont dû être pris en charge après avoir inhalé du gaz lacrymogène.



Le monde arabo-musulman en ébullition



Ces événements interviennent alors que la veille, le 7 décembre, l'organisation islamiste palestinienne du Hamas avait appelé à une intifada pour lutter contre «l'ennemi sioniste».





Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce vendredi – jour de la plus importante prière musulmane de la semaine – dans plusieurs pays arabes et musulmans, pour protester contre la décision de Donald Trump et exprimer leur solidarité avec les Palestiniens. 



En Jordanie, seul pays arabe avec l'Egypte à avoir signé la paix avec Israël, en 1994, quelque 20 000 personnes ont manifesté à Amman et dans d'autres villes, en criant : «Jérusalem est la capitale de Palestine», selon des correspondants de l'AFP sur place. Les protestataires ont brandi des pancartes avec les drapeaux israélien et américain accompagnés de la mention «Au diable !». Ils ont également appelé à la fermeture de l'ambassade des Etats-Unis et brûlé les drapeaux d'Israël et des Etats-Unis. 







Au Caire, des centaines de fidèles entourés de policiers anti-émeute, ont manifesté à la mosquée Al-Azhar. «Nous sacrifierons notre âme et notre sang pour toi, Al-Aqsa», ont scandé les manifestants, en référence à la mosquée de Jérusalem, certains brûlant des drapeaux américain et israélien.





En Turquie, plusieurs milliers de personnes ont manifesté après la prière du vendredi à Istanbul et Ankara pour dénoncer la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël. D'après l'AFP, les manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens et des pancartes proclamant : «Jérusalem est notre honneur», «A bas l'Amérique, à bas Israël».