Près de deux millions $ d’argent public ont aidé la multinationale Power Corporation et ses partenaires à financer la Conférence de Montréal réservée à un club sélect de gens d’affaires internationaux, tenue à Montréal la semaine dernière.
«Notre événement est privé. Notre financement l’est aussi très majoritairement», a indiqué au Journal Louis-Philippe Allard, vice-président du 23e Forum économique international des Amériques, qui s’est réjoui que cette rencontre d’échanges soit devenue l’une des mieux cotées au monde.
Thèmes éclectiques
Malgré son caractère largement privé, le Forum a reçu une aide d’un demi-million de Québec et autant d’argent d’Ottawa, en plus de s’être vu octroyer 100 000 $ par la Ville de Montréal. En tout, l’ensemble de l’argent public injecté dans l’événement s’élève à plus de 1 830 000 $ cette année.
Du Prince Albert II de Monaco, plaidant pour un plus grand respect de la nature, au patron de la Caisse Michael Sabia s’entretenant avec David M. Rubenstein, cofondateur de la direction du Groupe Carlyle, sur la hausse des inégalités dans le monde, les thèmes abordés étaient variés.
Les participants ont d’ailleurs réservé une ovation debout au multimilliardaire David M. Rubenstein, co-chef de l’une des plus grandes sociétés d’investissements au monde, avec 162 milliards d’actifs, lorsqu’il s’est lancé dans un vibrant plaidoyer pour une meilleure répartition de la richesse.
Un événement coûteux
Pour des raisons de confidentialité, l’organisation du «Davos d’Amérique du Nord» a refusé de dévoiler le coût total de l’événement. «Près de 500 000 $ ont été nécessaires pour y assurer la sécurité» des personnalités, s’est tenu à dire Louis-Philippe Allard, son vice-président.
M. Allard a rappelé qu’il fallait débourser 700 $ par jour pour y participer, mais que plus d’une centaine d’étudiants avaient aussi été invités à y prendre part pour valoriser la participation de la jeunesse et du milieu scolaire.
Journalistes mal reçus
Sur place, entre les conférences, les journalistes pouvaient difficilement approcher les invités sans se faire vite interpeller par des membres de l’organisation ou des gardes de sécurité qui paraissaient irrités d’y voir des représentants des médias.
En dépit de plusieurs tentatives de notre part, Paul Desmarais Jr., partenaire principal de la conférence, n’a jamais accepté de répondre à nos questions portant sur l’avenir des médias canadiens, dont celui de La Presse, et sur l’enquête ouverte à Paris touchant des activités de «financement du terrorisme» impliquant Lafarge, où siège M.Desmarais à titre d’administrateur.
Europe
Rappelons aussi que l’an dernier, les participants internationaux venaient principalement d’Europe (43 %) et non des Amériques, comme le titre de la conférence semble l’indiquer.
Financement public
►Gournement du Canada: 560 000$
►Gouvernement du Québec: 500 000$
►Ville de Montréal: 100 000$
►Autorité des marchés financiers :50 000$
►Caisse de dépôt et placement du Québec: 150 000$
►Hydro-Québec: 125 000$
►Investissement Québec: 100 000$
►Centre de recherches pour le développement international: 50 000$
►Exportation et développement Canada: 45 000$
►Banque de développement du Canada: 25 000$
►Via Rail Canada: 25 000$
Conférence de Montréal en chiffres
►Création: 1994
►Conférenciers: 195
►Rencontres bilatérales: plusieurs centaines
►Participants: 4000
►Partenaires privés: plus de 50
Profil des participants (2016)
►Privé 57%
►Public 26%
►Parapublic 13%
►ONG 4%
Répartition géographique des participants internationaux
►Europe 43%
►États-Unis 25%
►Afrique 21%
►Asie 7%
►Amérique latine 4%
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