Presse gauche/qs : la décomposition d’une culture politique de gauche !

Tribune libre

La charge de Presse Gauche (1) contre le SPQ Libre (2) représenté par Pierre Dubuc et Marc Laviolette, illustre bien l’incapacité d’une mouvance repliée dans ses tranchées sectaires, à penser et mettre en œuvre une politique progressiste, articulant adéquatement la question nationale et la question sociale, dans le Québec actuel.
Il aurait d’abord été prudent de la part de Pierre Mouterde, prenant position au nom de Presse Gauche, de préciser que ce n’est pas en tant que « sociologue » (si l’on comprend bien ce qu’est la science…) qu’il effectue cette défense et illustration d’une secte politique, et d’autre part qu’il représente et anime au sein de QS, Presse Gauche, un courant issu de groupes trotskistes, dont le Groupe Marxiste Révolutionnaire (GMR, actif dans les années 1970).
Il est intéressant de rappeler que le GMR fut un des seuls groupes de cette période à se démarquer d’une extrême gauche très majoritairement pro-fédéraliste (dont les directions étaient à dominante anglophone…), en mettant de l’avant à la fois l’indépendance et le socialisme (3). On doit malheureusement constater que les éléments pertinents (prise en compte de la question nationale, socialisme démocratique, etc.) de cette culture politique de gauche se sont décomposés dans le postmaoïsme et la postmodernité archaïsante et sexiste de QS !
De la part de Presse Gauche, en tant que cellule de QS, la liquidation d’un héritage politique qu’il aurait plutôt fallu assumer d’une manière critique, ne saurait être justifié par ce pénible argument de la stigmatisation de «nostalgies et dogmes d’une époque révolue». De nombreux militants, y compris d’anciens « marxistes-léninistes » comme Gilles Duceppe, ont assumé un tel passé, pour en garder le meilleur et ne pas répéter des erreurs antérieures.
La réalité de QS, en tant que parti protestataire autorelégué dans une métapolitique postmoderne, n’est autre qu’un embâcle secondaire dans l’Histoire du Québec, dont les effets antisociaux sont amplifiés par un système électoral fait sur mesure pour les intérêt des groupes socioéconomiques dominants. QS joue en fait le même rôle de vecteur politique protestataire que le Front national en France, s’en distinguant cependant par son anti-laïcité et son multiculturalisme traditionaliste.
Yves Claudé - citoyen (Twitter : yclaude)
(1) «Pierre Dubuc et Marc Laviolette - Agrippés à jamais aux nostalgies et dogmes d’une époque révolue ?» : http://www.vigile.net/Agrippes-a-jamais-aux-nostalgies
(2) http://www.spqlibre.org/default.aspx?page=44&NewsId=255
(3) http://www.lagauche.com/Gauche_socialiste/moreaubextg.htm


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2013

    Monsieur Jean Lespérance,
    Vous avez bien le droit de ne pas adhérer à mon point de vue. Il est pris sous un certain angle, et il y en a d’autres possibles !
    Je maintiens cependant qu’il est essentiel de prendre en considération les racines politiques de QS et de ses différents sous-groupes pour comprendre la culture et les orientations de ce parti. Il ne s’agit aucunement de «retourner à l’âge des cavernes», mais de ne pas se contenter d’une photo “polaroïd”, d’un instantané, du genre Madame Françoise David à “Tout le Monde en Parle” ! Pour plus d’informations, veuillez consulter le lien (3) du site www.lagauche.com à la fin de mon texte.
    Pour prendre un autre exemple, il est essentiel, pour analyser adéquatement les politiques du gouvernement Harper (et les différencier par exemple de celles du gouvernement Mulroney (1984-1993)), de faire le lien entre le Parti conservateur du Canada, et le Reform Party dont il est issu.
    Yves Claudé - citoyen

  • Jean Lespérance Répondre

    7 juin 2013

    M.Claudé, vous êtes l'exemple parfait de celui qui ne veut pas se faire comprendre. Si quelqu'un est capable de vous suivre dans le labyrinthe de vos pensées caverneuses, je lui lève mon chapeau. Faire allusion à un mouvement mao-stalinien au Québec, c'est plus que je peux en supporter. Expliquer les prises de positions de Québec solidaire en retournant à l'âge des cavernes, c'est peine perdue.
    Expliquer à l'aide d'un cours d'histoire en remontant très loin est fastidieux parce qu'une foule de facteurs autres que ceux auxquels vous avez pensés peuvent en modifier la trame ou le cours. Habituellement, vous êtes plus clair tout en étant plus concis, je vous encourage à poursuivre dans cette direction. Je pense que cette fois-ci, vous avez mis ma patience de lecteur à rude épreuve et ce n'est pas en assommant un lecteur avec une thèse qu'on réussit à le convaincre. C'est comme une recette culinaire avec 120 articles, ça ne donne pas le goût de la lire.
    Cela n'a rien à voir avec la pertinence ou le goût, c,est juste qu'il ne faut pas trop en mettre.

  • Jean Lespérance Répondre

    7 juin 2013

    M.Claudé, vous êtes l'exemple parfait de celui qui ne veut pas se faire comprendre. Si quelqu'un est capable de vous suivre dans le labyrinthe de vos pensées caverneuses, je lui lève mon chapeau. Faire allusion à un mouvement mao-stalinien au Québec, c'est plus que je peux en supporter. Expliquer les prises de positions de Québec solidaire en retournant à l'âge des cavernes, c'est peine perdue.
    Expliquer à l'aide d'un cours d'histoire en remontant très loin est fastidieux parce qu'une foule de facteurs autres que ceux auxquels vous avez pensés peuvent en modifier la trame ou le cours. Habituellement, vous êtes plus clair tout en étant plus concis, je vous encourage à poursuivre dans cette direction. Je pense que cette fois-ci, vous avez mis ma patience de lecteur à rude épreuve et ce n'est pas en assommant un lecteur avec une thèse qu'on réussit à le convaincre. C'est comme une recette culinaire avec 120 articles, ça ne donne pas le goût de la lire.
    Cela n'a rien à voir avec la pertinence ou le goût, c,est juste qu'il ne faut pas trop en mettre.