Prier dans l’espace public est une provocation

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La colère d'Allah s'abattra sur sa tête

Cette histoire d’une femme en niqab qui prie en plein milieu de l’après-midi, dans un parc d’attraction, à La Ronde, c’est-à-dire dans un espace public, par définition commun à tous, est loin d’être anodine.
En réalité, ce malheureux événement est riche d’enseignements. Puisqu’il en dit long, d’une part, sur la stratégie de prosélytisme ouvertement affichée d’un groupe de fondamentalistes musulmans, des salafistes ici en l’occurrence, à imposer leurs façons d’être dans l’espace public en faisant fi des règles tacites ou explicites les plus élémentaires du vivre ensemble dans une société laïque qu’est la nôtre et par ailleurs, elle met également à nu notre incapacité collective à faire face aux expressions politico-religieuses les plus radicales.
Tant il est vrai que, la force des intégristes se nourrit de la faiblesse de nos institutions et de notre relative insouciance face aux intégrismes religieux. Et pourtant le monde en ébullition nous offre, jour après jour, un spectacle désolant sous la houlette de l’État islamique. Si les mots ont un sens, les salafistes sont les nouveaux nazillons verts.
Et tout compte fait, pourquoi envoyons-nous nos soldats mourir en Afghanistan? Pourquoi les implique-t-on dans la guerre en Syrie et en Irak contre l’État islamique alors que nous acceptons ses manifestations idéologiques, ici, sur notre territoire?
Dans cette entreprise de formation de ce nouveau monstre nauséabond, l’idéologie aurait-elle une portée négligeable? Serait-elle insignifiante?
Oui, le voile intégral est non seulement un infâme symbole de la négation de l’identité et de l’humanité des femmes –peu importe qu’elles le portent par choix et par obligation-. Il est aussi et surtout dans le contexte politique actuel le porte-drapeau d’un islam radical.
J’avoue, s’il n’en tenait qu’à moi, je l’aurais interdit depuis longtemps. Il n’a sa place ni dans un parc, ni dans un centre commercial, ni dans un hôpital, ni dans la rue. Point. La France et la Belgique l’ont fait et la Cour européenne leur a donné raison.
Le voile intégral n’est pas le bienvenu dans une société libre et démocratique ou l’égalité a une résonance et la fraternité est un idéal à atteindre.
Oui, libre. Parce que la liberté n’est pas l’aliénation.
Et si on arrêtait de se tortiller et de couper les cheveux en quatre, en huit et en douze?
N’est-il pas temps de regarder la réalité en face pour en tirer les conséquences?
Les prières de rue sont devenues une plaie dans plusieurs pays européens. Pourquoi ne pas en tirer des leçons?
S’agissant de la prière, on veut nous faire croire que pour être musulman il faut forcément être prosélyte c’est-à-dire étaler sa foi dans l’espace public comme d’autres étalent du beurre sur leurs tartines.
Il n’y a rien de plus faux. D’abord, rien n’oblige un musulman à prier à un moment précis de la journée. Et tant bien même sa religion (ou une conception de sa religion) lui imposerait des moments de prières précis, en quoi cela nous concerne-t-il, NOUS société laïque?
Alors, si ce n’est pas religieux qu’est-ce alors ? C’est politique.
Il n’est pas d’espace qui ne soit mis à rude épreuve autant que l’espace public devenu le lieu des pressions exercées par les intégristes. Car le territoire rend compte des politiques. Il est le miroir des velléités cachées ou avouées des forces en présence. Il nous apprend ce qu’est la théorie des petits pas, si chère aux intégristes. Il nous dit tout de la société. De ses tabous et de ses fantasmes. Il témoigne aussi des violences faites aux femmes, de leur effacement ou de leur épanouissement.
Il n’est pas d’espace que nous n’ayons modifié et dont les mutations ne rendent aussi bien compte de l’histoire de notre société et ne témoigne de la séparation du religieux et du politique.
Mis à rude épreuve, l’espace public est devenu le lieu d’un malaise grandissant, celui d’une majorité (constituée de musulmans aussi) qui refuse l’intrusion du religieux.
Ces gens-là ne sont ni des racistes, ni des xénophobes. Ils estiment simplement que lorsqu’ils emmènent leurs enfants dans un parc d’attraction ce n’est pas pour leur offrir le spectacle désolant de femmes voilées de la tête au pied en train de prier.
Ces gens-là sont conscients de l’émergence d’une nouvelle forme de radicalité.
Entendez-vous ce Québec qui gronde?
Pourquoi cette surdité?


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