Prochain remaniement: Jacques Daoust au ballottage

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L'hécatombe se poursuit

(Québec) La rumeur circule dans le milieu des affaires proche du Parti libéral, le ministre de l'Économie Jacques Daoust ne survivra pas au prochain remaniement ministériel de Philippe Couillard, prévu pour le mois de juin. Vérification faite, la rumeur est bien fondée: le premier ministre songe à confier d'autres responsabilités à M. Daoust qui a déçu dans son mandat actuel.
Tout comme son ancien collègue Yves Bolduc, le ministre de l'Économie a mis le gouvernement dans l'embarras avec des déclarations maladroites, la plus récente portant sur la privatisation possible des casinos. Il avait alors soumis l'idée qu'une telle décision permettrait de «financer les réserves autochtones», comme cela se fait aux États-Unis.
En mars, il a dû présenter des excuses après avoir déclaré que l'État n'avait pas à protéger l'ego d'un entrepreneur en faillite, «parce que vous êtes le roi du village».
Mais c'est davantage le travail du ministre qui pose problème. On raconte que tous les dossiers d'Investissement Québec sont bloqués au bureau de M. Daoust depuis que le conseil d'administration a refusé de nommer Pierre Lafrenière, son ancien vice-président du financement, à la tête de l'organisme. On lui a préféré Pierre-Gabriel Côté, un administrateur de sociétés et ancien dirigeant de Bombardier. Selon un représentant de la communauté des affaires, les dossiers économiques importants sont actuellement traités directement au bureau du premier ministre à cause de la paralysie au cabinet de M. Daoust.
Les collègues du ministre lui reprochent par ailleurs de ne pas être suffisamment proactif en matière de développement économique. En cette période de croissance économique léthargique, le gouvernement a besoin d'un meilleur vendeur sur le terrain pour stimuler l'économie et restaurer la confiance des investisseurs. Or M. Daoust ne semble pas à l'aise dans ce rôle. Ses détracteurs lui reprochent de vouloir tout contrôler à Investissement Québec, dont il a dirigé les destinées de 2006 à 2013, au lieu de se consacrer plus activement à son ministère.
M. Daoust a suscité une controverse l'automne dernier, lorsqu'on a appris qu'il avait autorisé en avril 2014 le versement d'une prime rétroactive de 500 000 $ à son ami et ex-collègue Pierre Lafrenière, qui avait été congédié par le gouvernement Marois en février. Depuis l'arrivée de Pierre-Gabriel Côté à la tête d'Investissement Québec, une vaste réorganisation est en cours et a déjà mené au congédiement de plusieurs cadres.
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Les rumeurs de remaniement ministériel sont chose courante à l'approche de la fin de la session parlementaire en juin. Philippe Couillard a procédé à un remaniement à la fin de février en raison du départ du ministre Bolduc, mais il s'agissait d'un exercice limité. Après 14 mois de pouvoir, le moment sera venu en juin de réévaluer le travail de l'équipe ministérielle, et de faire les changements qui s'imposent. Dans le cas du ministre Daoust, l'urgence d'agir est d'autant plus évidente qu'une fois à la tête du PQ, Pierre Karl Péladeau fera de l'économie sa grande priorité. Le gouvernement aura donc besoin d'un ministre fort pour agir et non pas simplement réagir, comme M. Daoust l'a fait hier encore dans le cas de Bombardier.
La saison des rumeurs de remaniement est donc bien lancée. Place aux spéculations.


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