Quand un résistant tombe dix autres se lèvent pour continuer à sa place !

Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

Phrase extraordinaire tirée du chant des résistants français en 1944...
Je vous lis tous, vous qui avez tant de peine devant le départ de votre grand Pierre Falardeau, je lis vos commentaires, tous si empreints de tristesse mais recélant tant d'énergie, comme " C'est fini les mots doux " de Pierre Cloutier, ou ce '"il a remué nos consciences et pour cela il lui fallait parler fort " de Gilles Ouimet.. Tous les textes si émouvants de Messieurs Perez, Boulanger, Gagnon, Parent, ou encore celui de Monsieur Charbonneau qui nous dit ce ' jamais je n'aurais son courage' qui nous émeut tant !
Toutes vos phrases que j'ai retenues, toutes plus belles les unes que les autres que je veux écrire à nouveau pour que personne ne les oublie et qui me reviennent inlassablement en pensant à Pierre Falardeau :
Il ne se défendait que par la parole, c'était un homme doux au regard triste, qui voulait réveiller ceux qui s'étaient un peu trop assoupis.. il ne se battait que contre ceux qui avaient vendu leurs frères, trahi leurs pères laissé peu à peu effacer votre Histoire, votre langue.. Il réagissait contre tous ceux qui baissent les bras devant l'impérialisme sauvage, et ceux qui préfèrent la bonne entente avec le colonisateur pour l'empêcher, et pour résister à ce fait bien trop réel et trop souvent inexorable: la troisième génération privée de liberté n'a plus aucun souvenir de ce qu'est cette liberté !
J'ai bien compris que Pierre Falardeau était une volonté qui s'arcboutait catégoriquement pour refuser la mort d'un peuple, d'une langue et d'une civilisation; Votre terre a besoin d'un grand nombre de Falardeau comme nous le dit Daniel Lévesque, des personnes qui dérangent, qui bousculent "le ronron" quotidien, des personnes au grand courage et à l'immense générosité ne regardant pas, tout comme il l'a fait lui-même, à préserver leur petit confort personnel..
Merci à René Boulanger qui nous rappelle à tous que rien n'est plus précieux que la liberté et l'indépendance, même si cette phrase n'est pas née sur votre terre du Québec, même si elle a traversé les océans, quand cessera-t-elle enfin d'être d'actualité ? Merci à Ivan Parent qui nous dit " le plus grand hommage que nous pouvons lui rendre est de continuer à sa place ! " reprenant en cela, le sens de la phrase des résistants français précitée en titre..
Gardons aujourd'hui, devant nos yeux si affligés et si peinés par son départ, cette image encourageante de cette flamme qui brûlait, elle ne doit pas s'éteindre, cette lueur doit vous guider à jamais car de là-haut Pierre Falardeau compte sur vous tous... Vous le lui devez bien ! Certaines étoiles sont plus brillantes que d'autres elles ne meurent jamais elles continuent à nous éclairer et à nous parvenir d'où qu'elles soient, et nous incitent ainsi à nous tenir debout.

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Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





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1 commentaire

  • Marcel Haché Répondre

    28 septembre 2009

    Il y a bien longtemps qu’ici le grand général a fait son appel. Le nôtre. C’était en 1967.
    Nous n’arrivons pas, Nous, à nous sortir de Juin 1940.Le peuple français, lui, n’avait jamais perdu le goût de la liberté. Il savait bien qu’il était souverain. Et parce qu’il avait été libre déjà, il pouvait avoir honte de sa soumission imposée.
    Il n’y a ici ni déportation, ni exécution, ni honte.
    Le défi de 1967 du grand général n’en est que d’autant plus grand.
    Falardeau, le grand Falardeau, est un héros, bien digne de ceux de 1940, qui se serait trouvé gêné par bien des résistants de 1946, plusieurs accourant la Libération assurée.
    L’Histoire se répétera.