Québec doit renoncer au PPP pour le CHUM, dit le PQ

CHUM

Lisa-Marie Gervais - Ajoutant sa voix aux récentes critiques touchant les partenariats public-privé pour la construction du nouveau CHUM, Bernard Drainville, député du Parti québécois, a exhorté hier la ministre des Finances à laisser tomber le processus de partenariat public-privé pour construire le nouveau CHUM. «Je pense que le gouvernement ferait une très, très grave erreur s'il allait de l'avant avec cet appel de propositions», a-t-il déclaré en évoquant le risque que le Québec se retrouve avec «un éléphant blanc».
Selon les plus récentes informations, ne pouvant plus assumer seuls le risque financier de la construction du nouvel hôpital, les partenaires privés du nouveau CHUM auraient demandé au gouvernement de se porter garant du prêt de plusieurs centaines de millions de dollars qui leur serait consenti. «Avec les PPP, le gouvernement libéral voulait pouvoir transférer le risque de dépassements de coûts et de délais au secteur privé lui-même. Mais à partir du moment où ce sont les Québécois qui financent le projet, ce sont eux qui prennent les risques», a souligné le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé.
Et en cette période de crise financière, il craint que la facture soit salée. «Une entreprise privée qui a du mal à se faire prêter ne va pas vouloir emprunter à des taux d'intérêt de 10-12-14 % sans vouloir refiler la facture aux contribuables», a-t-il dit. «Si le gouvernement est obligé de garantir, aussi bien que ce soit lui qui finance le projet. Sinon, les Québécois vont payer deux fois: pour la garantie du financement et ensuite, ils vont payer un loyer au partenaire privé qui, lui, va aller se chercher une partie en profits», a soutenu le député péquiste.
Au cabinet de la ministre des Finances, on assure que tout est mis en oeuvre pour que le risque ne soit pas transféré aux contribuables québécois. Des nouvelles «orientations» seront annoncées dans les prochaines semaines. «Les risques seront transférés au secteur privé. On travaille là-dessus depuis un moment et on veut éviter les coûts en double», a indiqué Catherine Poulin, l'attachée de presse de Monique Jérôme-Forget.
Lundi, les membres du conseil d'administration devaient se réunir à huis clos pour lancer l'appel de propositions, mais le cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, a indiqué que ce ne serait pas le cas. Une conférence de presse de l'organisme Médecins québécois pour un régime public, qui dénonce le PPP dans le cas du CHUM, devrait avoir lieu demain.


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