QuébecLeaks: un WikiLeaks à la québécoise

QuébecLeaks

Philippe Teisceira-Lessard, La Presse Canadienne (Montréal) Des internautes lanceront, le 16 février prochain, un site inspiré de WikiLeaks mais «fait par des Québécois pour des Québécois», où les individus disposant d'un accès privilégié à des documents sensibles pourront les rendre publics anonymement.

Ce site, appelé QuébecLeaks, se veut une plateforme plus locale, qui ne diffusera que des documents en lien avec les affaires publiques de la province.
«WikiLeaks étant une très grosse organisation, les documents peuvent souvent prendre beaucoup de temps avant d'être sortis, en plus d'être dilués dans une marre d'informations concernant tous les autres pays du monde», affirme le groupe d'internautes, par courriel.
Les membres du groupe refusent de s'identifier, affirmant que le nom de leur porte-parole, le Julian Assange québécois, sera révélé la semaine prochaine, en même temps que la mise en ligne du site. On cite notamment le sort de la tête d'affiche de WikiLeaks pour expliquer cette discrétion.
Les courriels échangés avec La Presse Canadienne sont signés du nom de Noam Chomsky, un célèbre linguiste, professeur du Massachussetts Institute of Technology (MIT) et militant progressiste.
«Nous sommes un groupe fortement décentralisé composé de plusieurs personnes», assure l'interlocuteur anonyme.
«Notre groupe est constitué de tous les genres, mais avant tout d'experts, d'entrepreneurs et de professionnels.»
C'est le climat politique malsain ainsi que les nombreuses allégations de corruption aux niveaux provincial et municipal qui ont provoqué la création de QuébecLeaks, explique le groupe, par voie électronique. Les documents relatifs aux organisations paragouvernementales, aux syndicats et aux entreprises seront aussi les bienvenus.
«Il est évident que l'objectif est la diminution (lire la disparition) de la corruption (...) par l'instauration de systèmes offrant une transparence complète», écrit QuébecLeaks.
«Il ne faut pas oublier qu'en démocratie, ce sont eux (les politiciens) qui doivent répondre à nous et non l'opposé.»
La difficulté pour les journalistes de protéger leurs sources aurait aussi contribué à la naissance de l'organisation.
L'organisation a précisé qu'elle ne souhaitait pas spécifiquement s'attaquer au gouvernement de Jean Charest, mais plus généralement assurer une plus grande transparence de la sphère politique, peu importe le parti.
QuébecLeaks promet de protéger l'anonymat de ceux qui rendent publics des documents confidentiels grâce à un système de soumission sophistiqué, comme c'est le cas de son grand frère international.
Sur le même ton que Julian Assange, «Noam Chomsky» mentionne «une atmosphère de changement inévitable qui s'en vient».
Le groupe sait toutefois se faire critique du travail de sa source d'inspiration, reprochant notamment à WikiLeaks d'avoir nui à sa cause en diffusant, parmi les milliers de câbles diplomatiques, des documents qui relataient des «discussions de nature superficielle» entre diplomates. QuébecLeaks promet d'être plus sévère dans le tri des documents qui pourraient lui être confiés.[[]]


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