Qui est derrière ce niqab?

Burqa interdite

Ce matin, La Presse faisait sa une avec cette histoire ahurissante d'accommodement déraisonnable concernant le port du niqab et des exigences intégristes répétées par une femme d'origine égyptienne dans un cours de francisation donné au cégep de Saint-Laurent à Montréal.
Le tout ayant mené à son retrait, suite à diverses interventions duministère de l'Immigration.
(Le niqab étant ce voile intégral dans lequel des femmes sont enfermées pour cause d'intégrisme religieux et souvent politique.)
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201003/01/01-4256530-une-musulmane-expulsee-dun-cours-a-cause-du-niqab.php
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Quelques questions et observations:
1- Comment se fait-il que pendant des mois, évidemment sûrement avec les meilleures des intentions et en toute bonne foi - sans jeu de mots -, on ait tout de même «accommodé» des demandes aussi abusives venant de cette personne que s'«isoler dans un coin de la classe pour faire les exercices de dialogues» et «faire un exposé oral au fond de la classe, parce qu'il y avait des hommes dans la salle»? On nous dit que c'est par souci d'intégrer et de voir «évoluer» la personne avec le temps. Peut-être que cela est en effet une manière de voir si, en quelques mois, cela est ou non possible.
Mais ce qu'on voit aussi, c'est que la tolérance peut aussi prendre des formes involontairement absurdes lorsque le ministère de l'Immigration «accompagne» le personnel de ces écoles, mais qu'il le fait au «cas par cas» et donc, en l'absence de balises claires qui ne viennent toujours pas du gouvernement Charest. Et surtout dans les cas touchant aux pratiques intégristes.
2- Comment se fait-il que la France ait réussi à bannir le port de tout signe religieux ostentatoires dans ses écoles - creuset prioritaire d'intégration et de francisation -, alors qu'ici, certains, dont un ancien premier ministre, confondent espaces privé et public, là où on ne doit évidemment pas bannir les voiles intégraux, et espace civique, là où on peut et doit le faire.
Ce qui, de surcroît, cesserait aussi de braquer les projecteurs sur les intégristes musulmans par rapport aux autres formes d'intégrismes.
Car si le gouvernement s'entête dans son inaction, ces femmes risquent de plus en plus d'être stigmatisées à tort par la société, et/ou de se voir instrumentalisées par des groupes intégristes se servant d'elles pour «tester» les limites de la «tolérance» sociale et politique ambiante.
3- Comment se fait-il que certains crééent encore plus de confusion en criant qu'on ne veut surtout pas d'une «police» du niqab ou de la burqa, alors que son interdiction, si jamais elle venait, toucherait de toute évidence l'espace civique, et non les espaces publics et privés?
4- Comment se fait-il que l'on clame l'«égalité homme-femme» comme valeur fondamentale tout en se réclamant d'une «tolérance» face à des pratiques moyen-âgeuses, lesquelles cachent surtout un contrôle intégriste exercé sur la vie, le corps et la sexualité des femmes?
Quant à l'argument voulant que ce ne soit qu'un «nombre» limité de femmes, le fait est que la question de l'égalité ne peut être à géométrie variable dépendant du «nombre» de femmes affectées par des pratiques oppressives.
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Évidemment, et c'est son «droit», la dame a porté plainte auprès de la Commission des droits de la personne pour cause de violation présumée de sa liberté de religion. Alors qu'on sait fort bien que derrière la plupart des intégrismes religieux se trouvent des systèmes de revendications de nature essentiellement politique.
Peut-être est-elle, elle aussi, de «bonne foi».
Mais il est également possible que quelqu'un et/ou un groupe est derrière elle dans cette militance intégriste ouverte qu'elle a menée dans cette classe, qu'elle poursuit à la Commission des droits et de la personne et qu'elle risque aussi d'amener devant les tribunaux en se réclamant des chartes de droits et libertés du Canada et du Québec et en se prévalant du vide législatif abyssal dans lequel nous baignons ici sur toutes ces questions.


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