Réfugiés à la frontière : des «passages illégaux», écrivait le ministère

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La CAQ dénonce les subtilités langagières suspectes de Couillard

La CAQ reproche au premier ministre Philippe Couillard d’avoir « instrumentalisé » le terme « passages illégaux » lors de la crise des migrants l’été dernier, alors que le ministère de l’Immigration l’utilisait dans ses propres documents.


La formation de François Legault a mis la main sur une note d’information préparée par le ministère au mois d’août dernier qui compare les systèmes d’asile canadien et américain.


« L’Entente sur les tiers pays sûrs peut avoir un effet sur la hausse des passages illégaux à la frontière américano-canadienne », peut-on y lire. Ainsi, la seule option pour les demandeurs d’asile devient de « traverser illégalement la frontière », poursuit le document.


« Ce que je trouve aberrant, c’est que monsieur Couillard a fait la leçon tout l’été à François Legault quand on parlait des immigrants illégaux qui traversaient par le bois pour rentrer au Canada [...]. Écoutez, c’était les bons termes à employer », dénonce la critique caquiste en matière d’immigration, Nathalie Roy.


Passages irréguliers


Durant toute la crise des migrants, le premier ministre a dénoncé l’utilisation du terme « illégaux », préférant celui de « passages irréguliers », qui reflète mieux le statut des demandeurs d’asile en vertu de la Convention de Genève, selon lui.


Philippe Couillard a également accusé les oppositions parlementaires de nourrir « l’inquiétude » et les « préjugés ». Nathalie Roy estime que le premier ministre a voulu détourner le débat à des « fins électoralistes ».


« Il se servait de ça pour dire qu’on alimentait l’extrême droite : c’est épouvantable », lance-t-elle. « Monsieur Couillard a instrumentalisé la situation », estime la députée caquiste.


Au ministère, on maintient que l’utilisation du terme « irrégulier » se fait dans le respect de la convention de Genève. Pourtant, l’article de la convention évoqué par le cabinet s’applique aux réfugiés « arrivant directement du territoire où leur vie ou leur liberté était menacée », ce qui n’était pas le cas l’été dernier.