On voit bien, dit-on, la paille dans l'oeil de son voisin mais pas la poutre qui est dans le sien.
«Le colonisé», le porteur de la «maladie du mépris de soi» Messieurs Préfontaine et Bock-Côté, c'est vous. Le dépouillé de toute élite nationale, de toute culture ancestrale, de toute tradition religieuse; le dépossédé du génie de sa propre langue, de la connaissance de son histoire, du respect du sacré et des choses anciennes, c'est vous. Le pauvre type qui crache sur ses ancêtres à qui pourtant il doit le peu de dignité qui lui reste, qui crache sur les Canadiens-Français comme on lui a appris à le faire, parce que c'est bien vu, parce que c'est convenable, parce que c'est bien pratique, c'est vous. C’est vous qui agissez au «mépris de soi», c'est vous le «colonisé» comme le sont tous ceux qui ont grandi dans la québécitude et qui en restent prisonniers, comme tout ceux qui croient naïvement que faire l’indépendance du Québec revient à faire l’indépendance de la «majorité francophone», comme tout ceux qui se satisfont de ne plus former que cette foutue majorité francophone.
Je vous le répète, Messieurs Préfontaine et Bock-Côté, vous cherchez une chose et son contraire : devenir Québécois ne pouvait nous donner le courage de l'indépendance, car devenir Québécois, c'était désirer notre propre «dénationalisation», c'était accepter de mourir lâchement, c'était précisément verser dans ce discours multiculturaliste débilitant «d'unité, d'accommodement, d'ouverture, de tolérance» que vous dénoncez. Car pourquoi donc aurions-nous refondé notre identité sur l'occupation d'une province et l'usage d'une langue plutôt que sur notre nationalité séculaire si ce n'était pour parer à toute critique d'ethnocentrisme ou de racisme, pour acheter d’avance la paix en facilitant notre intégration avec les anglophones et tous les autres à une citoyenneté commune, et cela, avant même d’assurer notre souveraineté politique?
N'est-il pas vrai que pour devenir Québécois, il a fallu éteindre en nous tout sentiment national véritable, notamment en sabotant l'enseignement du français et de l'histoire, de même qu’en reniant l'oeuvre gigantesque de notre Église, qu’il a fallu ainsi agir de manière à nous rendre indifférents voire étrangers à tout ce qui, dans notre culture et notre patrimoine, n'était pas moderne ou contemporain? N'est-il pas vrai que pour être de bons Québécois il a fallu garantir la supériorité de l'anglais en élevant les «Canadians» du Québec au rang de minorité nationale fondatrice (dûment sur exposée, sur financée et sur protégée) et que finalement, il a fallu nous convaincre du bien-fondé moral d'une immigration débridée?
Non? Mais bien sûr que si ! Et ayez donc l'honnêteté d'admettre que ce sont les péquistes et libéraux «québécois» qui sont co-responsables de ce gâchis, pas les Canadiens-Français. Car le Canadien-Français avait une histoire, une culture, une tradition religieuse bien à lui. Le Canadien-Français savait au plus profond de ses tripes qu’il ne pouvait être anglophone et qu’en le devenant, il perdait sa nationalité. Le Canadien-Français avait surtout pleine conscience de la précarité de son existence nationale -de sa survivance- et il n’était assez stupide pour s’imaginer que l’indépendance d’un Québec pluraliste allait tout régler comme par enchantement. Et pour cause, parce que dans les années 1960 notre nationalisme était enfin libéré de l'illusion délétère selon laquelle faire l'indépendance du Canada bi puis multiculturel signifiait faire l'indépendance des Canadiens-Français.
Ne comprenez-vous pas que nous sommes insidieusement retombés dans le même panneau?
On doit juger un arbre à ses fruits, or les fruits de la québécitude vous sont, à vous Messieurs comme à moi, bien amers. À partir de là, on fait quoi? On continue à pontifier du haut de sa tour, on continue à colporter les pires préjugés contre ses ancêtres, on continue à s’illusionner sur la québécitude de saint René ou sur celle de saint Lucide, à ergoter sur la finalité de la Loi 101 ou sur celle du PQ; bref, on poursuit ses petites ambitions en flattant nos pauvres aînés et en ne remettant surtout pas en cause leur «Magnum Opus»... ou bien on commence à regarder la réalité en face et à agir en conséquence?
RCdB
Relèveront-ils le gant?
Réponse à Mathieu Bock-Côté et à Louis Préfontaine
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8 commentaires
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
19 septembre 2010Canadien français vs Québécois
Pour tous les Canadiens français leur histoire nationale est assumée à 100%, mais pour les ‘’Québécois’’ d’aujourd’hui et ceux qui viendront s’établir au Québec, étant ceux dont le Dr Hubert Wallot, entre autres, fait allusion, cette même histoire nationale est et sera assumée par seulement 5% au maximum. Ainsi, voyez-vous maintenant pourquoi Lee Nocent et les autres ‘’ignorent’’ la différence qu’il y a entre ces deux définitions, l’une ethnique par son processus historique, l’autre, de convenance d’identité :
« Être Québécois, c’est assumer l’histoire du Québec depuis ses origines, quelles que soient la langue, la race et la religion du sujet. Et de rappeler, de 1534 à 1995, les grandes dates de cette ‘’histoire douloureuse’’ qu’on a peut-être trop longtemps refoulée. » Dr Hubert Wallot
JLP
Catherine Doucet Répondre
19 septembre 2010M. Nocent, j’aimerais que le mystérieux Robert Chevalier de Beauchesne vous réponde ceci : « pourquoi vous souciez vous tellement de l’identité personnelle qui se cache derrière un nom alors que vous n’avez cure de préciser la définition identitaire collective qui se cache derrière le vocable Québécois?» D'après ce que je saisis, selon vous, l'identité québécoise nous définit comme des parlants français qui habitent le Québec, et c'est tout. Voilà ce que nous sommes. Vous, moi, lui, n'importe qui. Pourquoi vouloir en savoir plus? Qui sommes-nous? En voilà une question inconvenante!
Archives de Vigile Répondre
18 septembre 2010Monsieur Chevalier, seriez-vous par hasard Éric Bédard?
En plus, vous oseriez vous auto-acclamer?
http://www.vigile.net/Quel-mandat-pour-la-Caisse,18941
Vous vouliez un débat sur les Canadiens-français, alors vous allez l'avoir. Parfois, les historiens écrivent leurs propres historiettes et y croient en plus.
Jean-Louis Pérez-Martel Répondre
17 septembre 2010@ Lee Nocent,
Vous dites :
« … Il dirait encore exactement la même chose aujourd’hui des Québécois souverainistes, parce que nous voulons se séparer du Canada. Bref, Trudeau serait probablement un défenseur de "Un monde multiculturel", du "Nouvel ordre mondial". »
PET a toujours été un opportuniste de la politique, l’un des plus grands mercenaires du régime fédéraliste comme bien d’autres Canadiens français l’ont été et le sont aujourd’hui, trahissant le Québec à chaque fois qu’il a été nécessaire de le faire au nom d’Ottawa et de leurs prébendes inhérentes rattachées au travail sale à accomplir.
Avec la « Québécité » les Canadiens français sont devenus par mimétisme politique et stratégie électorale ―lesquels se sont avérés un échec total― des ‘’Québécois’’. Si la dynamique de cette acculturation ethno-multiculturelle persistait, le Québec ne deviendrait jamais indépendant puisque la balkanisation du Québec se fait par la voie de cette perception multi-nationaliste et fragmentaire comme le veulent les fédéralistes.
Pour conclure, l’historien Éric Bédard, auteur du livre « Les Réformistes. Une génération canadienne-française au milieu du XIXème siècle », rappelle dans la dédicace qu’il m’a écrite dans un exemplaire de ladite œuvre ―lors de la Table-ronde traitant de la « Capitulation de la Nouvelle France »― l’importance de retourner à l’histoire vécue par les Canadiens français :
« À Jean-Louis Pérez. En cette journée du 250ème anniversaire de la capitulation, … Bon voyage au cœur du 19ème. Amitiés. E. Bédard »
Concernant les Canadiens français, ce dernier écrit : « … Comme je ne voulais pas ajouter ma voix au concert des cyniques, et que je suis allergiques à la fuite en avant des marchants de rêves, j’ai cherché dans notre histoire une autre génération confrontée à des défis semblables aux nôtres. »*
JLP
-..-..-..-..-..-..-..-..-
*. Passage extrait de l’œuvre citée.
Archives de Vigile Répondre
17 septembre 2010Au bien nommé,
Vous ne semblez, en effet, pas en mesure de me suivre. Tout ce que je peux ajouter, c’est qu’en devenant Québécois nous avons fait ce que Trudeau voulait que nous fassions, mais autrement. En devenant Québécois, nous avons comme lui renié notre nationalité canadienne-française parce qu’on la jugeait arriérée. Nous l’avons bazardée avec tout ce qu’elle avait de distinctif (la culture française, la religion catholique, une tradition française de droit, de même qu’une histoire résolument nationale) pour faire place au pluralisme identitaire, ce qu’on nomme aujourd’hui l’interculturalisme ou le multiculturalisme à la québécoise. Nous avons ainsi –précisément– sacrifié ce qui fait la force de l’Écosse, de l’Irlande, des Basques, des Kurdes et de combien d’autres nations, nous avons sacrifié notre identité séculaire. Mais c’est vrai, il nous reste tout de même cette fierté incomparable d’être devenus des «majoritaires francophones», et bien sûr le fantasme toujours inassouvi d’une indépendance vidée de son sens… Si cela peut vous satisfaire, qu’y puis-je?
Dernière chose, vous ne semblez pas vous rendre compte à quel point il est ridicule de comparer le forcing identitaire (1970-1985) que nous avons subi, avec le processus plus que millénaire qui mena de la Gaule celtique à la naissance du sentiment national français, au Moyen Âge, soit à Bouvines, soit durant la guerre de Cent Ans, soit plus tard encore.
C’est une chose bien pénible que la suffisance de l’ignare.
Archives de Vigile Répondre
17 septembre 2010"Soyez-en bien conscient, le peuple arriéré dont il parle, ce sont les Canadiens-Français"
Justement, c'était ça mon principal point. Je ne vous suis pas?
C'est justement pourquoi nous sommes maintenant des Québécois qui veulent un pays. Trudeau parlait d'un peuple arriéré, probablement parce qu'il rêvait que les Canadiens-français deviennent des Canadiens tout court.
Il dirait encore exactement la même chose aujourd'hui des Québécois souverainistes, parce que nous voulons se séparer du Canada. Bref, Trudeau serait probablement un défenseur de "Un monde multiculturel", du "Nouvel ordre mondial".
Ce que je comprend de vous Chevalier, c'est que vous êtes un catholique très croyant qui vit dans le passé, qui fabule quelque part sur un bateau de pirate avec Matusalem?
Pourquoi n'allez-vous pas dire au Français qu'ils sont des cons parce qu'ils se disent Français plutôt que Gaulois?
Allez dire aux Écossais qu'ils sont des Britanniques, non, qu'en fait leur Scotish gaelic perdu c'était de toute façon du "Irish", donc ils sont des Irlandais. Et les Belges sont des Hollandais en fait. Et puis les Italiens de Naples, dites leur qu'ils sont des Espagnols, les Siciliens sont des Grecs, puis les Gênois sont en fait sont des Francs... Voyez-vous, je dois vous faire un dessin à la "Elvis Gratton" pour que vous compreniez :)
C'est exactement ce que vous faites lorsque vous dites aux Québécois qu'ils sont des Canadiens-français. Ben oui, nous le savons d'où nous venons et aussi (assez bien) où nous allons. Nous renions pas notre histoire. Nous sommes maintenant Québécois!
Archives de Vigile Répondre
16 septembre 2010@ Lee Nocent
Il vous faudrait être plus conséquent : Pierre Eliott Trudeau et ses héritiers ne pouvaient se dire fièrement «Canadiens-Français» parce justement lui et ses comparses abhorraient la nation canadienne-française et son nationalisme soi-disant débilitant. La citation choisie est un bon exemple de son total reniement. Soyez-en bien conscient, le peuple arriéré dont il parle, ce sont les Canadiens-Français, pas les Québécois. Et si Trudeau a pourfendu par la suite le nationalisme québécois, c’est qu’il considérait que Lévesque et cie jouaient au plus fin, qu’ils tentaient de conserver frauduleusement un même nationalisme ethnique sous un autre nom voilà tout. Mais ce n’est pas ce que les Péquistes cherchaient à faire, ils voulaient eux aussi détruire la nation canadienne-française pour en faire naître un peuple québécois tout aussi pluraliste que le Canada de Trudeau mais à majorité francophone.
Ce que je veux donc vous dire, est que péquistes ou libéraux, souverainistes ou fédéralistes, au point de vue national, c’est du pareil au même : tous se définissent comme Québécois (et si vous croyez que Desmarais, Charest et autres fédéralistes ont perdu depuis de leurs privilèges…), et tous ont voulu, et veulent encore la mort identitaire des Canadiens-Français. Vous l’avez remarqué : les Canadians eux-mêmes ne veulent plus parler de Canadiens-Français : ça devrait quand même vous faire réfléchir…
Vous me dites que le mot «province» fait référence à notre statut de vaincus, mais c’est précisément ce que je dénonce. La province de Québec est effectivement un cadre colonial, une prison héritée de la Conquête. En devenant Québécois, on s’est identifié à cette prison, on est devenu volontairement ce que le conquérant a bien voulu que nous devenions, comprenez-vous l’absurdité de la chose? En revanche, être Canadien-Français référait et réfère toujours à la nation qui a été conquise, à celle qui n’a pas lâchée prise et qui aspire à la reconnaissance et à la délivrance. C’est fondamental de saisir ça !
Mais bon, si cela vous indiffère, si ces questions vitales laissent totalement indifférente votre génération, nous avons un sérieux problème. Car vous ne pouvez pas changer l’histoire : jusque dans les années 1970, la nation à laquelle vous vous identifiez s’appelait la nation canadienne-française (Lisée rapporte même que ce n’est qu’en 1985 que l’identité québécoise devient dominante). En conséquence, lorsque vous insultez, quand vous reniez les Canadiens-Français, dites-vous bien que ce sont les vôtres, que c’est votre propre nation que vous reniez. Et ça c’est vrai, Falardeau ne l’a jamais compris.
Quoi qu’il en soit, si on continue sur cette pente « ça fera pas des enfants forts », comme on disait par chez-nous.
Salutations,
RCdB
Archives de Vigile Répondre
16 septembre 2010Les Canadiens-français du Québec aujourd'hui, sont ceux qui vendent le Québec, qui vivent dans une province au service de l'Empire, du "royaume Canadien", justement des chevaliers fédéralistes qui sont au Québec pour voler, dépouiller le tiers-état. Des Chevaliers qui s'ennuient du temps où les francophones étaient soumis à l'église.
Ces Canadiens-français comme John James Charest qui ont perdu leurs privilèges pendant la révolution tranquille, comme ces nobles devenus bourgeois après la prise de la bastille.
C'est vous chevalier qui refusez d'accepter qu'il y eut une révolution tranquille au Québec. Vous vous ennuyez du temps où dans le temps des bouffons le "Canadien-français" jouait le con du dîner.
Ce sont ces putains, ces salopes de Canadiens-français comme Pierre Elliot Trudeau qui ont changé l'image du Canadien français au Québec. C'est à cause d'eux si pour moi, qui a 32 ans, quand j'entends un Québécois se dire Canadien-français et cracher sur la liberté, sur un État-nation québécois, je vois toujours Elvis Gratton.
Mais, vous avez peut-être raison, j'ai peut-être subi un lavage de cerveau.
Mais est-ce que Trudeau a dit ça, oui ou non?
"À 44 ans (en mai 1964 dans Cité Libre), il affirme : « [il faudra] mettre ce petit peuple arriéré à l’heure de la planète ».
Arrêtez de vivre dans le passé chevalier. Le Canadien-français au Québec, aujourd'hui, c'est le collabos. C'est Desmarais, c'est André Pratte, Mario Roy, c'est John James Charest et ses serviteurs nobles. Ce sont certains immigrants qui deviennent Italo-canadien en refusant d'être Québécois.
Après tout, c'est quoi une province? "La province est une division administrative utilisée dans plusieurs États, depuis l'Empire romain. Le mot province vient du latin provincia qui signifie « pays vaincus » ou pro victis qui signifie « pour les vaincus »."
Chevalier, vous êtes un fier défendant des Canadiens-français au Québec. Noble comme cause.
L'expression "Canadien-français", on se l'est fait voler. Qu'il la garde à Ottawa et dans le reste du Canada. Ce n'est qu'une guirlande effilochée et souillée. Dans le Roc, il y a les Canadiens. Pour eux, ceux qui parlent français sont les frogs, les Frenchies.
C'est assez perdant de vouloir garder l'expression "Canadien-français" alors que même dans le ROC, on n'y pense même pas.