Avec la démission du PDG d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, les Québécois ont l’opportunité de reprendre le contrôle de leur société d’État en y insufflant une nouvelle direction, plus au fait des nouveaux enjeux en matière d’énergie. Car, disons-le, au cours des dernières années, Hydro était devenue synonyme de projets controversés et d’opacité. Un véritable État dans l’État.
Maîtres chez nous !
Comment avons-nous pu oublier la mission première d’Hydro-Québec? «Garantir aux consommateurs québécois des tarifs d’électricité bas et uniformes sur l’ensemble du territoire.» Sur ce thème, René Lévesque convaincra Jean Lesage de déclencher une élection anticipée à caractère référendaire et le «Maîtres chez nous!» remportera la victoire.
Vecteur de fierté et d’identité
Pendant deux décennies, les Québécois développeront une fierté bien réelle pour leur société d’État: de Manicouagan à la Baie-James, Hydro deviendra un chef de file à l’échelle mondiale en matière d’hydroélectricité. Tous ces grands projets permettront aussi à nos sociétés d’ingénieries d’être, et de créer ainsi des dizaines de milliers d’emplois.
Toutefois, moult controverses terniront l’histoire d’amour entre Hydro, le gouvernement et les citoyens
Hydro-Québec, vecteur de controverse et de critiques
En effet, depuis deux décennies, la liste de projets controversés se veut impressionnante:
Les centrales au gaz Suroît et Bécancour: une affaire de milliards de dollars. Siemens, le projet éolien auquel Hydro-Québec et Jean Charest ont dit non. Des milliards de dollars en perte de revenus et d’emplois. Aujourd’hui, l’éolien est l’affaire de firmes étrangères qui revendent à coûts prohibitifs leur électricité.
Et que dire sur la vente des droits d’exploration gaziers et pétroliers sur le territoire québécois, en catimini, par le biais d’ententes secrètes et pour une bouchée de pain? Anticosti, ça vous dit quelque chose?
À cette liste, on peut ajouter le cafouillage des compteurs intelligents, les petites centrales, la tentative d’achat d’Hydro-Nouveau-Brunswick, la réfection de Gentilly 2, etc.
Quant à la transparence, soulignons juste que la FPJQ a remis en 2009 à Hydro-Québec le prix de la Noirceur, remis à «l’organisme public qui manifeste le moins de transparence et pose le plus d’obstacles à la diffusion de l’information».
Les défis du PDG
Le glas de la grande noirceur à Hydro-Québec doit prendre fin. Le temps est venu de reprendre ce qui nous appartient. Et ça ne sera pas une mince tâche.
En effet, le ou la nouvelle PDG d’Hydro-Québec aura fort à accomplir pour faire d’Hydro-Québec, une société du 21e siècle.
Avant tout, relancer les investissements en recherche et développement qui ont été mis à mal depuis André Caillé en plus de contribuer activement au développement de l’électrification des transports. Hydro-Québec y travaille déjà, mais elle peut faire plus et mieux.
Investir dans les technologies éoliennes plutôt que de laisser cela au privé. Cela coûtera beaucoup moins cher aux Québécois qui en ce moment, paient pour les erreurs d’Hydro.
Il lui faudra aussi repenser sa stratégie énergétique afin de s’aligner sur la planification intégrée des ressources. En d’autres mots, être moins «castor» et plus efficace.
Et surtout, transparence, transparence, transparence, écoute et respect envers ses actionnaires, c’est-à-dire nous. De son côté, le gouvernement devra cesser de se servir d’Hydro-Québec comme d’un jouet à utiliser au gré de ses intérêts, de son copinage et de ses lubies. Le cas des petites centrales hydroélectriques en est un excellent exemple.
Maîtres chez nous, disait monsieur Lévesque. Soyons donc à la hauteur de son héritage.
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