PARIS - Les «rois du village» de région n’auront plus l’assistance du gouvernement, trop interventionniste, estime Jacques Daoust, qui préfère se concentrer sur «la vraie création de richesse» à Davos et à Paris.
«Un roi du village, c’est quelqu’un qui dans son milieu a beaucoup de notoriété. Dans une municipalité de 2000 personnes, si vous avez 100, 150 employés, vous êtes quelqu’un d’important parce que vous faites vivre 150 familles. Et quand cette entreprise s’éteint, ça fait mal», a lancé le ministre de l’Économie mardi lors d’un point de presse improvisé en marge d’une rencontre avec 22 industriels français en compagnie de Philippe Couillard.
M. Daoust a été vertement critiqué la veille par le candidat à la direction du Parti québécois et magnat de la presse Pierre Karl Péladeau pour les propos tenus à l’endroit des entrepreneurs de région. Dans une récente entrevue accordée à La Presse Canadienne, il a déclaré qu’une faillite, «ça fait surtout mal à l’égo en région, parce que quand vous êtes le roi du village, et que vous faites faillite, c’est difficile.»
Or M. Daoust persiste et signe. «Quand vous faites faillite, c’est toujours difficile et quand vous êtes en régions et que vous êtes connu, c’est plus difficile», a-t-il expliqué aux journalistes. Il ne croit pas non plus que l’État doit leur donner un soutien supplémentaire.
Si une compagnie ferme, c’est qu’elle n’a pas amélioré son produit, estime M. Daoust. «On l’a aidé beaucoup avant. On a un programme comme Créativité Québec, qui a une enveloppe de 150 millions pour améliorer les processus ou le produit. Si vous n’améliorez jamais votre produit, vous ne survivrez pas», a-t-il laissé tomber.
Et «quand on est arrivé au bout» on doit «abandonner ou restructurer» l’entreprise, a ajouté Jacques Daoust.
«On est intervenu beaucoup dans le passé. C’est comme la publicité de Réno-Dépôt avec M. Brathwaite: il disait si ça existait, on l’aurait. Moi, c’est si ça fonctionnait, on le saurait», a lancé le ministre de l’Économie. À son avis, le «modèle» de l’État «subventionnaire» doit être remplacé par un gouvernement qui «prend des participations dans des entreprises plutôt que de simplement donner de l’argent.»
La vraie création de richesse est ailleurs
Par ailleurs, M. Daoust a réaffirmé l’importance des missions à Paris, Davos et Pékin puisque «créer de la richesse, c’est d’aller chercher de l’argent neuf de l’extérieur.» Au contraire de l’activité économique dégagée par les transactions «entre Québécois», la «vraie création de richesse» provient des exportations et des investissements des sociétés étrangères. «Ça c’est de la vraie création de richesse et c’est pourquoi on est aussi présent à Davos, à Paris ou en Chine. On veut aller chercher des investissements étrangers», a dit M. Daoust.
Le ministre de l’Économie a ajouté que la promesse de créer 50 000 emplois par année est «un peu ambitieuse», mais que «c’est bon d’avoir de l’ambition» et que le gouvernement Couillard «va dans la bonne direction.
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