Sarkozy, le Québec et vous

On peut difficilement en vouloir à Nicolas Sarkozy de clamer sa préférence pour un Canada uni : pourquoi la France ferait-elle des pieds et des mains pour « accompagner » une province satisfaite d’appartenir au Canada ?

Sarko décore Charest - février 2009


Blogues - Marco Fortier sur le trottoir - Il y a quatre leçons à tirer du voyage de Jean Charest à Paris, où notre premier ministre a été fait commandeur de la Légion d'honneur.
Leçon numéro 1: Nicolas Sarkozy a bel et bien largué les souverainistes québécois. Comme en octobre dernier au Sommet de la Francophonie à Québec, il a clamé sans détour sa préférence pour un Canada uni.
«La non-ingérence, non-indifférence, honnêtement, ce n'est pas trop mon truc», a dit le président français en décorant Jean Charest devant des invités qui incluaient leur ami commun, l'incontournable Paul Desmarais, de Power Corporation. Le Canada d'abord. Ça a l'avantage d'être clair, comme toujours avec Sarko.
Leçon numéro 2: Les Québécois sont totalement indifférents à la volte-face diplomatique du président français, qui rompt avec 40 ans de «non-ingérence, non-indifférence» face au Québec. À part quelques grognements chez les péquistes, la déclaration du président français passe à peu près inaperçue de ce côté-ci de l'Atlantique.
Leçon numéro 3: Les Québécois se foutent de l'opinion des Français, et deviennent plutôt tièdes envers le projet d'indépendance, parce qu'ils se considèrent quasiment comme souverains à l'intérieur du Canada. La nation québécoise a acquis une sorte d'assurance tranquille plus forte que les sparages d'un chef d'État à Paris.
On peut difficilement en vouloir à Nicolas Sarkozy de clamer sa préférence pour un Canada uni: pourquoi la France ferait-elle des pieds et des mains pour «accompagner» une province satisfaite d'appartenir au Canada?
Leçon numéro 4: Les souverainistes sont à court de munitions face à ce nouveau coup de la France. Les péquistes à qui j'ai parlé lundi ne savent plus comment réagir pour garder leurs si précieux appuis en France. Et l'apathie des Québécois les décourage.


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