En cliquant sur une association « Loi 101/Immigration », je suis tombé sur deux textes, l’un de Félix Leclerc, écrit quelques mois à peine avant son décès sous le titre « La loi 101 », paru sur cette tribune en 2008, l’autre de Jean Arceneaux, intitulé « Schizophrénie linguistique », paru en 1978. En cette période où l’immigration pose de sérieux problèmes, particulièrement sur l’île de Monréal, j’ai pensé vous présenter le texte de Jean Arceneaux :
I will not speak French on the school grounds,
_ I will not speak French on the school grounds.
_ I will not speak French...
_ I will not speak French...
_ I will not speak French...
_ Hé! Ils sont pas bêtes, ces salauds.
_ Après mille fois ça commence à pénétrer
_ Dans n'importe quel esprit.
_ Ça fait mal ; ça fait honte ;
_ Puis là, ça fait plus mal.
_ Ça devient automatique,
_ Et on speak pas French on the school grounds
_ Et ni anywhere else non plus.
_ Jamais avec des étrangers.
_ On sait jamais qui a l'autorité
_ De faire écrire ces sacrées lignes
_ À n'importe quel âge.
_ Surtout pas avec les enfants.
_ Faut jamais que eux, ils passent leur temps de recess
_ À écrire ces sacrées lignes
_ Faut pas qu'ils aient besoin d'écrire ça
_ Parce qu'il faut pas qu'ils parlent français du tout.
_ Ça laisse voir qu'on est rien que des Cadiens.
_ Don't mind us, we're just poor coonasses.
_ Basse classe, faut cacher ça.
_ Faut dépasser ça.
_ Faut parler anglais.
_ Faut regarder la télévision en anglais.
_ Faut écouter la radio en anglais.
_ Comme de bons américains.
_ Why not just go ahead and learn English.
_ Don't fight it. It's much easier anyway.
_ No bilingual bills, no bilingual publicity.
_ No danger of internal frontiers.
_ Enseignez l'anglais aux enfants,
_ Rendez-les tout le long,tout le long jusqu'aux discos,
_ Jusqu'au Million Dollar Man.
_ On a pas réellement besoin de parler français quand même.
_ C'est les État-Unis ici,
_ Land of the free.
_ On restera toujours des poor coonasses.
_ Coonass. Non, non. Ça gêne pas.
_ C'est juste un petit nom.
_ Ça veut rien dire.
_ C'est pour s'amuser. Ça gêne pas.
_ On aime ça. C'est cute.
_ Ça nous fait rire.
_ Mais quand on doit rire, c'est en quelle langue qu'on rit ?
_ Et pour pleurer, c'est en quelle langue qu'on pleure ?
_ Et pour crier ?
_ Et chanter ?
_ Et aimer ?
_ Et vivre ?
Henri Marineau
Québec
Loi 101/Immigration
Schizophrénie linguistique
Tribune libre
Henri Marineau2093 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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