Quelles seraient mes priorités...

Si j’étais ministre de l’Éducation?

Au sujet des élèves à besoins particuliers

Tribune libre

Je m’attaquerais en première priorité à la lourdeur de la tâche du personnel enseignant Pour ce faire, je mettrais sur pied des stages de formation intensifs auprès des étudiants en orthophonie, en psychologie, en travail social, en orthopédagogie etc... dans le but de venir en aide aux enseignants.

Je créerais un comité d’experts chargé d’évaluer les avantages et les inconvénients eu égard à l’intégration des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers, prenant pour acquis que cette décision avait été prise dans l’objectif que les élèves à besoins particuliers seraient davantage motivés en côtoyant des élèves réguliers, ce qui, de toute évidence, n’a pas atteint la cible.

Je demanderais aux professeurs de français de revoir de fond en comble le contenu du cours de français au secondaire afin d’assurer une continuité du contenu linguistique, à savoir lexical, syntaxique et grammatical de la première à la cinquième secondaire, et d’éviter la kyrielle d’échecs en français de la part des cégépiens, et le même scénario de la part des étudiants lors de l’examen d’admission en français en sciences de l’Éducation.

Je proposerais l’extension de la loi 101 en imposant l’admission à un Cégep francophone à tous les étudiants de langue maternelle française et à tous les immigrants permanents dans le but de mettre un frein au déclin du français au Québec, notamment par l’exil vers le Cégep anglophone.

Je modifierais le projet de loi 23 en décentralisant les pouvoirs vers les Centres de service scolaires (CSS) et ainsi permettre aux administrateurs sur la «ligne de feu» de gérer plus efficacement leur quotidien.

J’ajouterais un amendement au projet de loi 23 stipulant la création d’un canal de communication structuré permettant aux CSS d’assurer une uniformité et un suivi dans les politiques pré-établies.

Enfin, dans le but de recréer l’attractivité envers la profession d’enseignant, j’inviterais d’anciens enseignants et des enseignants actuels à offrir des séances d’information dans les cégep destinées à présenter les richesses inhérentes à la profession d’enseignant. Dans cette foulée, je mettrais sur pied une vaste campagne de publicité destinée à redonner à l’enseignement ses lettres de noblesse

Au sujet des élèves à besoins particuliers

Sans l’ombre d’un doute, la pénurie de main d’oeuvre que traverse actuellement le monde de l’éducation au Québec serait étroitement liée à la lourdeur de la tâche des enseignants et, dans cette foulée, à la pénurie de main d’oeuvre au sein du personnel spécialisé, tels les psychologues, les orthopédagogues, les travailleurs sociaux, etc, lesquels devraient contribuer à supporter l’enseignant dans sa tâche. Conséquemment, le système frappe un mur.

Dans un tel contexte, certains experts avancent l’idée qu’il faudrait isoler les élèves à besoins particuliers, arguant que l’intention qui était avancée en les incluant dans des groupes réguliers était qu’ils puissent être motivés par les élèves plus doués, ce qui manifestement, n’a pas atteint l’objectif visé.

Et pourtant, il faudra bien un jour trouver une solution à ce dilemme. Et si on jetait un coup d’oeil en amont, à savoir avant que l’enfant ne prenne place sur les bancs d’école. Sans prétendre être un spécialiste de l’hyper-activité chez l’enfant, je suis porté à croire que ce problème peut être détecté très jeune et traité au moment où l’enfant commence à le manifester. Par ailleurs notre société moderne, particulièrement depuis l’arrivée des médias sociaux, converge inévitablement vers un manque de concentration chez l’enfant, un problème qui risque de se perpétuer à l’école, d’où la nécessité, pour les parents, de veiller à une utilisation encadrée de ces médias.

Enfin, je suis plutôt d’avis que l’insertion des élèves à besoins particuliers dans les groupes réguliers soit maintenue. La marginalisation de ces élèves ne peut que contribuer à accroître leur isolement. Reste à faire en sorte que le personnel spécialisé puisse arriver en renfort dans les meilleurs délais. Et, pour ce faire, je suggère la mise sur pied de stages de formation intensive alliés à des présences en classe sous la supervision des enseignants.


Henri Marineau, Québec

 


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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    16 septembre 2023

    Merci, M. Champoux, pour votre commentaire fort pertinent et apprécié.


  • François Champoux Répondre

    16 septembre 2023

    Bonjour M. Henri Marineau,



    Quand je lis vos suggestions, je pense à ces «Émilie Pronovost» qui enseignaient à différents niveaux dans leur école de rang. Peut-on rêver à un retour à la simplicité? J’en doute comme vous; est-ce possible de penser la simplicité au lieu de la complexité? Peut-être…



    Oui, je suis d’accord avec vos vertus, mais je pense aussi que nous récoltons par notre manque de responsabilité collective un Québec qui s’en va à la déroute par sa faute, par sa grande faute, et par celle de ce géant américain qui ne cesse de nous écraser de ses valeurs à douter.



    Le doute nous manque.



    Il faut effectivement maintenant investir dans notre avenir plus que jamais, mais la tâche sera gargantuesque, car les influences qui viennent des différents médias de communication (télévision et Internet surtout) viennent étouffer les vertus que nous souhaitons inculquer aux jeunes à faire pousser le plus droit possible. L’argent qu’il faudra investir sera-t-il suffisant pour contrecarrer celui des industries des communications monstrueuses et richissimes dont leurs moyens financiers semblent infinis? 



    Nous avons trop cru à la vie facile; il est primordial de revenir à la nécessité de l’effort de tout un chacun pour avancer vers une «réussite» qui demeurera toujours aléatoire et imparfaite.