L’homme marchandise

Sortir de la mondanité, ressurgir dans le monde

Tribune libre

L’homme dans le monde actuel est réduit à l’état de marchandise. Plus le salaire d’un travailleur est bas par rapport à son éducation et sa productivité, plus sa valeur est élevée. Un travailleur gagnant 520$ par année à une valeur cent fois supérieure à celui gagnant 52 000 $ par année. Chaque nation est ainsi poussée, pour demeurer compétitive et attirer les investisseurs, à restreindre de plus en plus le revenu de ses travailleurs. Un travailleur bon marché génère beaucoup de revenu aux entreprises dégageant ainsi plus de profit pour les actionnaires. De cette façon, plus les pauvres s’appauvrissent, plus les riches s’enrichissent. Essentiellement, notre système est conçu à cette fin.
C’est un système d’appauvrissement des masses au bénéfice des riches.
L'homme est comme une batterie générant de l’énergie. Les génies de l’économie au service des Touts-Puissants travaillent à faire converger toujours plus d’énergie vers ceux-ci. L’argent est l’outil qu’il utilise comme le véhicule par excellence de l’énergie. L’appauvrissement graduel des masses est ainsi irréversible :
1. Les riches contrôles l’économie et la place donc à leurs services.
2. Les États sont soumises à la compétition entre elle et à l’économie des riches.
3. Les États sont poussé à traiter le citoyen comme une donné économique.
4. Ceux qui sont au pouvoir œuvre à s’y maintenir.
5. Les riches possèdent les puissances militaires qui en font "leurs affaires".
Sortir du cycle de l’appauvrissement.
La prise en charge des pauvres par les pauvres.
Nous sommes soumis à une volonté que nous ne possédons pas. Les choses nous échappent.
La violence ordinaire
La pire souffrance est celle qui émane de la violence ordinaire de notre système. C’est celle qui est invisible bien qu’omniprésente. Celle que nous croyons normal. Nous devons nous efforcer de voir cette souffrance qui est celle des gens ordinaire. Enchainés que nous sommes, et tous; les grands comme les petits. Derrière le silence d’un peuple, de l’humanité, entends-tu le grincement de son âme torturé qui tente par toutes les fissures de sortir de sa coquille. Le temps est venu pour elle de sortir et de vivre dans le monde. C’est elle qui éclairera l’humanité car elle est née de l’union harmonieuse de toutes les forces qui habite l’univers et nous sentons que par essence, elle est bonne pour nous.
Le statut précaire que nous offre ce monde fait de nous des êtres égoïstes, envieux et jaloux. Ce ne sont que des réponses hostiles à l’hostilité qui nous entoure. Ces mécanismes d’auto-défense peuvent-être surmontés lorsque la peur est abattue. Alors surgit la colère qui est la bougie d’allumage poussant vers l’action afin de détruire le passé qui loge la souffrance. La souffrance étant la mère de la colère, son père étant la peur, celle-ci, la colère, atteignant la maturité tuera son père et sa mère. La colère se retrouvera alors seule avec elle-même ne sachant plus ou allez. Alors commencera pour elle le cycle de la décomposition. De ces cendres naîtra la compassion et l’amour sans défense et semblable à des fleurs fragiles et belles.
Le capitalisme avili notre monde
Le capitalisme n’est rien d’autre que le reflet de ce principe : le gros écrase les petits. C’est un systême incompatible avec toute démocratie véritable. Les capitalistes, "les riches", financent nos partis politiques. Ce sont eux qui ont l’argent et l’argent est le pouvoir. Puisque c’est l’argent qui mène la politique, alors notre gouvernement est à l’argent et non aux citoyens donc, c’est l’argent qui nous mène. Adorons-nous l’argent?
C’est le peuple qui doit constituer le gouvernement et non l’argent. Il faut absolument placer l’organe de gouvernance à l’abri du pouvoir d’influence de l’argent.
Je plaiderai donc pour la formation d'un para-gouvernement en marge du systême actuel qui, ayant l'assentiment populaire, s'octroyera de plus en plus de pouvoir jusqu'à créer, à terme, un rapport de force avec les pouvoirs actuelles.
Une commission populaire pourrait faire des travaux afin de produire la nouvelle constitution qui serait à la base de ce "para-gouvernement" qui oeuvrait à la création de la nouvelle république populaire du Québec.
Élevons des leaders qui comprennent la réalité des classes populaires et non pas des faux-bourgeois qui se donnent des airs de petits révolutionnaires. Des gens qui se tiennent droit devant leurs valeurs et qui sont prêt à se battre pour elle jusqu'au bout. Pas des petits arrivistes "licheux de cul" comme la plupart des gens qu'on est habitués de voir.
Poème:
Speak what
Marco Micone

VLB Éditeur, Montréal 2001
Il est si beau de vous entendre parler

de la Romande du vin

et de l'Homme rapaillé

d'imaginer vos coureurs des bois

des poèmes dans leurs carquois
nous sommes cent peuples venus de loin

partager vos rêves et vos hivers

nous avions les mots

de Montale et de Neruda

le souffle de l'Oural

le rythme des haïku
Speak what now
nos parents ne comprennent déjà plus nos enfants

nous sommes étrangers

à la colère de Félix

et au spleen de Nelligan

parlez-nous de votre Charte

de la beauté vermeille de vos automnes

du funeste octobre

et aussi du Noblet

nous sommes sensibles

aux pas cadencés

aux esprits cadenassés
speak what
comment parlez-vous

dans vos salons huppés

vous souvenez-vous du vacarme des usines

and of the voice des contremaîtres

you sound like them more and more
speak what now

que personne ne vous comprend

ni à St-Henri ni à Montréal-Nord

nous y parlons

la langue du silence

et de l'impuissance
speak what
« production, profits et pourcentages »

parlez-nous d'autres choses

des enfants que nous aurons ensemble

du jardin que nous leur ferons
délestez-vous des maîtres et du cilice

imposez-nous votre langue

nous vous raconterons

la guerre, la torture et la misère

nous dirons notre trépas avec vos mots

pour que vous ne mouriez pas

et nous parlerons

avec notre verbe bâtard

et nos accents fêlés

du Cambodge et du Salvador

du Chili et de la Roumanie

de la Molise et du Péloponnèse

jusqu'à notre dernier regard
speak what
nous sommes cent peuples venus de loin

pour vous dire que vous n'êtes pas seuls.


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1 commentaire

  • Gilles Lapointe Répondre

    7 décembre 2009

    Il faut quitter ce système d'appauvrissement que le gouvernement de Jean Charest
    est en train d'implanter graduellement.Les pauvres du Québec sont de plus en plus
    pauvre selon Statistique Canada.Une autre façon de rendre les travailleurs plus pauvre
    c'est de prendre leur argent de retraite et laisser les entrepreneurs en jouir pendant
    10 ans avant de le rembourser et peut être faire faillite entretemps tout en payant
    des bonus incroyables aux dirigeants qui ne perdent rien.Ils agissent comme les grands
    banquiers américains. Sortons de ce système financier qui gruge l'économie créatrice
    d'emploi.
    Gilles Lapointe.