SOS PQ

La respectabilité médiatique qu'il quête piteusement se paie du prix de son insignifiance idéologique.

2012 - Crise au PQ - leadership

Si la tendance se maintient, le Parti québécois disparaîtra. C'est le pronostic de Bernard Drainville. Il a raison. Normal : la souveraineté est la réponse à une question que les Québécois ne se posent plus. C'est tragique. Mais c'est ainsi.
Pourtant, une course à trois est possible. Le PQ n'a qu'à gagner quelques points de sondage pour changer la donne. Il devrait se donner un objectif : conserver 15 députés à la prochaine élection. Il ne prendra pas le pouvoir. Mais il survivra. Pour renaître.
Pour cela, il faut une nouvelle stratégie. Le PQ a longtemps cru qu'il devait jouer au «bon gouvernement» pour gagner. Cette fois, c'est perdu d'avance. La respectabilité médiatique qu'il quête piteusement se paie du prix de son insignifiance idéologique.
Tout au contraire, le PQ doit préciser son offre politique. Il ne doit plus suivre les débats. Mais les créer. Et polariser. Cela implique de mettre de l'avant des idées fortes qui attireront l'attention sur lui pour d'autres raisons que ses déboires. Il a deux options.
La première, c'est l'alliance à gauche. Avec Québec solidaire (QS). C'est la mauvaise idée du jour. Le PQ perdrait sa crédibilité chez ceux que le folklore gauchiste radical n'excite pas. Par ailleurs, il prendrait comme remède le poison qui l'a tué. C'est parce que le PQ est devenu le relais politique de la bureaucratie que la classe moyenne s'en éloigne. Doit-il se lier absolument avec une social-démocratie en déroute ?
VIRAGE NATIONALISTE
La deuxième option, c'est un vrai virage nationaliste. Mais, dans ce cas, parler de souveraineté avec un haut-parleur ne suffira pas. Il faudra miser sur l'identité ! Au programme: langue, laïcité, immigration, enseignement de l'histoire et démocratie.
Par exemple, il doit faire de la lutte pour la francisation de Montréal une priorité. De même, il doit se poser comme l'adversaire des accommodements raisonnables multiculturalistes. Et proposer une charte de la laïcité qui ne censure pas notre héritage catholique.
Il devrait aussi rajuster les seuils d'immigration selon nos capacités d'intégration. Elles ne sont pas infinies. Les curés de la rectitude politique l'insulteront? La majorité silencieuse, elle, applaudira.
De même, le PQ devrait changer sa manière de promouvoir l'indépendance. Il devrait faire le procès du régime canadien. Celui de 1982. Du multiculturalisme. De la Cour suprême et du gouvernement des juges. De la religion de la Charte des droits et de la négation de la souveraineté populaire.
Par ailleurs, un tel virage donnerait au PQ un avantage sur ses adversaires menottés sur la question identitaire. Les libéraux sont prisonniers de leur base anglophone. La CAQ de ses coalisés fédéralistes venus du PLC.
Mais ce virage nationaliste serait contradictoire avec le programme de QS, ouvertement multiculturaliste. Je répète: le discours qui peut sauver le PQ sera censuré s'il s'allie avec QS.
Plus fondamentalement, un virage nationaliste sortirait le PQ d'une vieille impasse idéologique.
DE CITOYENS À BÉNÉFICIAIRES
Sociale bureaucratie oblige, avec lui, les Québécois sont devenus de moins en moins des membres d'un peuple culturellement défini et de plus en plus des prestataires d'un État providence endetté.
Ils sont passés de citoyens à bénéficiaires. Ce patriotisme technocratique n'interpelle plus les Québécois.
Résumons: le PQ en finira-t-il avec la peur de faire peur?


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