Steven Guilbeault fonde, en 1993, en compagnie d’un groupe d’amis universitaires « Action pour la solidarité, l'équité, l'environnement et le développement » avant de changer de nom pour devenir « Équiterre » en 1998. En octobre 2019, il fait le saut en politique fédérale avec le gouvernement libéral de Justin Trudeau qui le nomme ministre de l’Environnement. À ce titre, il réalise plusieurs avancées, notamment l'instauration de la tarification du carbone et l'interdiction de certains plastiques à usage unique. Il mène également à terme la planification de la COP15 à Montréal, aboutissant à un accord mondial sur la protection de la biodiversité, et lance le Plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2030.
Or depuis l’arrivée de Mark Carney à titre de premier ministre du Canada, les écueils qu’il a laissés eu égard aux effets collatéraux des changements climatiques se sont multipliés : investissement colossal dans l’industrie militaire pour faire plaisir à Donald Trump, abandon de nombreuses mesures destinées à protéger l’environnement, mort de la taxe carbone et, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, feu vert à la construction d’un oléoduc pour calmer les ardeurs séparatistes de l’Alberta. Bref une déconstruction systématique de tous les efforts de Steven Guilbeault investis avec acharnement dans sa lutte aux changements climatiques.
Enfin le jour même de la signature de l’entente sur l’éventuelle construction d’un pipeline entre le gouvernement fédéral et la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, Steven Guilbeault remet avec fracas sa démission du cabinet Carney. La coupe est pleine. Le défenseur de l’environnement depuis plus de deux décennies en a littéralement ras- le-bol. L’avaleur de couleuvres est finalement avalé par les positions inconsidérées de son premier ministre en nette contradiction avec ses valeurs profondes sur la protection de l’environnement. Reste à voir si Mark Carney passera le test auprès de son caucus sur le virage du Parti libéral du Canada en lien avec la position nettement environnementaliste de son prédécesseur, Justin Trudeau…
Réflexion
"Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer."
–René Lévesque
Henri Marineau, Québec











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