Dans sa « collaboration spéciale » à La Presse du 2008 04 27 intitulée [«
TQS : la solution du «Q» »->13106], M. Alain Dubuc tance le « Q » du Québec pour
protéger le « Cul » du Canada. ( C, comme dans «C»onstitution et «C»anada
). Il se fait un devoir de décrier le CRTQ que voudrait créer le PQ de
manière à québéciser le CRTC du Canada. Souveraineté culturelle oblige...

M. Dubuc, pour reprendre ses mots, « envoie un très mauvais message »...
celui d'un parti-pris pour le dénigrement du Québec, « qui reprend sans
cesse les mêmes disques usés, au point de sombrer dans le radotage. » Ce
message c’est l’enfermement du Québec dans l’univers canadien. M. Dubuc
semble par là. « plus intéressé par sa croisade que par la recherche de
solutions concrètes », il « veut toujours éduquer les Québécois, au lieu de
les aider. »

Il lance même dans son propre filet, comme si le plus important était de
compter des buts, peu importe le résultat des courses. La souveraineté
culturelle n’est plus à son avis une idée du fédéraliste Robert Bourassa,
mise de l’avant pour donner quelque substance à la reconnaissance de la
nation du Québec par l’État du Canada, pour donner quelque substance à ce
Canada qu’il prône pour notre bien... « Il serait maintenant aberrant de
fragmenter les juridictions en télécommunications ». Rapatrier ses
pouvoirs, c’est bon pour le Canada, mais c’est « fragmenter les
juridictions » quand il s’agit du Québec. Que le CRTC fragmente les
juridictions dans le contexte nord américain, ça ne compte pas. La logique
voudrait plutôt qu’il prône l’abolition du CRTC, puisque qu’il « est de
plus en plus difficile de départager les aspects culturels, technologiques
et économiques » de ce monde des communications en « explosion », de
manière à s’en remettre aux lois du marché États-Uniens. Sinon, en vertu de
quoi la « fragmentation » est-elle bonne pour les uns, et mauvaise pour les
autres ?

Sa solution pour « aider » TQS... « concrètement » : « une nouvelle forme
le financement des chaînes généralistes, pour tenir compte de leurs
obligations en information. » Comme si cette avenue était plus concrète et
rapide à implanter... comme si cela était plus simple... d’ouvrir « le
dossier des redevances des câblodistributeurs, pour que les chaînes
généralistes aient aussi accès, comme les chaînes spécialisées, à un
pourcentage de ce que versent les abonnés du câble. » Comme si cela pouvait
se faire dans la semaine, dans le mois, dans l’urgence du plan de relance
de TQS... de manière à sauver les 270 emplois de l’information menacée.

Voilà de bonnes raisons concrètes qui justifieraient le fait de ne pas
songer à la création d’un CRTQ !? Vaut mieux sans cesse reporter les
échéances du Cul. Du « C » du cul, comme dans Constitution. Comme ça, le
concret nous échappe sans cesse et concrètement, cela fait bien l’affaire
du statut quo défendu par M. Dubuc, qui « veut toujours éduquer les
Québécois » à cet égard, « au lieu de les aider » « concrètement ».

« Concrètement », la souveraineté culturelle, le fait de maîtriser
collectivement les tenants et aboutissants de ce qui la porte, la
transporte, doit toujours à l’entendre, être considérée comme étant une
réalité inatteignable, hors de portée. Il y a un risque à telle pédagogie
du vide... ne serait-il pas utile pour le bien du Canada que M. Dubuc veut
défendre, qu’il pratique ce qu’il conseille, « refaire ses devoirs » ? En
effet, à force de placer le Québec dans l’enfermement du « Cul », ( Canada
uni et libre ) il se pourrait que l’on finisse par trouver que ça ne sent
pas très bon et que l’on commence à penser qu’on peut espérer vivre
ailleurs que dans ce trou.

Luc Archambault
Peintre, sculpteur et céramiste
- [www.luc-archambault.qc.ca->www.luc-archambault.qc.ca]

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