Rex Tillerson a été très virulent envers la Russie pour sa première réunion à l'OTAN, dénonçant notamment l'«occupation» de la Crimée. Moscou a répondu que les «calomnies» de l'Alliance atlantique n'avaient pour but que de «maintenir son unité».
Pour sa première participation à une réunion de l'OTAN, le nouveau secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a dénoncé le 31 mars à son arrivée à Bruxelles l'«agression» de la Russie contre son voisin ukrainien.
«Nous voulons avoir une discussion à propos de la position de l'OTAN, ici en Europe, en particulier en Europe de l'Est, en réponse à l'agression de la Russie en Ukraine et ailleurs», a déclaré Rex Tillerson, alors que le président américain, lors de sa campagne, a souligné sa volonté de rapprochement avec Vladimir Poutine.
Après une rencontre avec le chef de la diplomatie ukrainien, Pavlo Klimkine, Rex Tillerson a dénoncé l'«occupation» de la Crimée, qui «compromet notre vision commune d'une Europe libre et en paix».
Ces déclarations, dans la droite ligne politique de l'administration Obama, montrent que le changement d'administration à Washington n'a pas eu d'influence sur la position américaine concernant l'Ukraine.
Le mythe de la «menace russe»
Moscou a dénoncé dans la foulée une «calomnie» de l'OTAN, qui utilise l'«agression» russe en Ukraine comme moyen de renforcer la cohésion de ses membes, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Il faut changer radicalement la nature de l'OTAN
La diplomatie russe estime que maintenir l'unité au sein de l'OTAN «n'est pas facile» et que pour y parvenir, les «ministres de l'OTAN» usent toujours des mêmes ficelles : le mythe de la menace russe, la calomnie de l'agression russe, accompagnées d'incantations sans fin sur la nécessité d'y faire face ensemble.
«Les propos du secrétaire d'Etat Rex Tillerson laissent perplexe», a en outre fait savoir le ministère. Il a ajouté constater «avec regret que ce genre de jugement soit effectué au lendemain de la tenue d'un Conseil entre la Russie et l'OTAN, qui s'est déroulé dans une atmosphère constructive».
«A plusieurs reprises, l'OTAN a placé son dogme idéologique au-dessus d'efforts réels sur les problèmes mondiaux», a encore dénoncé Moscou. «Une seule solution : il faut changer radicalement la nature de cette alliance», a préconisé la Russie.
L'Ukraine, source de divergences entre Washington et Moscou
Alors que Donald Trump avait fait du rapprochement avec Moscou l'un des thèmes forts de sa campagne électorale, son administration a fait part à maintes reprises de divergences importantes avec le Kremlin, notamment sur la question de la Crimée dont elle ne reconnaît pas le rattachement à la Fédération. Donald Trump lui-même avait surpris, le 14 février dernier, en indiquant qu'il souhaitait voir la Russie restituer la péninsule à l'Ukraine.
Nikki Haley, ambassadeur des Etats-Unis auprès de l’ONU, avait également déclaré le 2 février lors d’une réunion du Conseil de sécurité : «La Crimée fait partie de l’Ukraine. Nos sanctions liées à la Crimée resteront en place jusqu’à ce que la Russie rende le contrôle de la péninsule à l’Ukraine.»
Cette continuité de la politique américaine sur la question ukrainienne n'a pas pour autant pris de court la diplomatie russe. Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, avait fait remarquer le 17 février que Moscou «n'avait jamais regardé [Donald Trump] à travers des lunettes roses et ne s'était jamais fait d'illusions».
L'ambassadeur de Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine avait défendu son point de vue, soulignant que, dans le cadre d'un référendum, les habitants de la Crimée avaient voté – à une écrasante majorité – pour rejoindre la Russie en 2014, après la destitution du président ukrainien, Viktor Ianoukovitch.
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