Il faut du courage, de la détermination, de la lucidité et de la confiance en soi et en la vie pour qu’au moment d’une défaite, on redresse la tête et on recommence.
Lorsqu’on a perdu, il reste encore la vie et tout ce qui a été accompli malgré ce qui est perdu.
Et puis, il faut se poser la question: est-ce que le Québec a réellement perdu lors des élections du 2 mai 2011?
Avant de proposer quelque réponse pessimiste et fataliste, faisons une appréciation du contexte et de la situation, comme doit le faire tout stratège digne de ce nom.
En matière de contexte, il est évident que ni le Canada, ni le Québec, ni les États Unis, ni le monde de 2011 ne sont le Canada, le Québec, les États Unis et le monde de 1971, ni même de 1991.
En géopolitique, il existe un axiome central bien connu maintenant de beaucoup de Québécois: LE POUVOIR EST COMPLÈTEMENT DANS SES COMMUNICATIONS ET TOUT CHANGEMENT MAJEUR DANS
LES COMMUNICATIONS ENTRAINE DERECHEF UN DÉPLACEMENT DES BASES DES POUVOIRS EXISTANTS ET L’AVÈNEMENT DE NOUVEAUX POUVOIRS.
De 1991 à 2011, le monde a vu arriver des changements de masse comme il n’y en a jamais eu auparavant. La plupart de ces innovations étaient en place depuis quelque temps. Ce qui a changé, c’est leur
disponibilité. Entre autres, on peut comprendre les ordinateurs de plus en plus sophistiqués, disponibles et bon marché, l’Internet qui occupe de plus en plus de place partout dans le monde, le transport aérien
rapide et commode, les microtechniques, les techniques de construction sophistiquées et avancées, les cellulaires et autres appareils de plus en plus sophistiqués. Bref, le monde, qui en majorité n’a pas eu le temps de
s’adapter à de telles innovations, ne se reconnait plus.
L’internet a déjà montré ses conséquences. Entre autres, les peuples qui communiquent mieux et plus rapidement entre eux se montrent moins soumis envers des autorités dépassées par les évènements. On assiste
présentement à des révoltes dans le monde arabe comme on n'en a jamais vues auparavant. Bientôt, ce sera la Russie, le peuple russe en ayant assez de la dictature et la corruption, est à la veille de descendre en masse dans les rues pour chasser ses dirigeants actuels. Aux États Unis, le peuple américain donne des signes de révolte. Il en a assez de voir une infime minorité contrôler toute ou presque toute la fortune des États Unis et conduire leur pays vers la ruine.
Plus conservateurs avec un petit c, les Canadians vont finir par se rendre compte que le monde change et qu’il leur faut s’adapter. Il y a déjà trop de gouvernements au Canada et au Québec. Les provinces, dont au
moins cinq, ont atteint la stature de véritables États, ne pourront plus tolérer le gouvernement qui est de trop: Ottawa. S’en rendre compte n’a rien à voir avec le “séparatisme”. C’est la réalité qui nous frappera tous en
pleine face au cours des deux années qui s’en viennent. Lorsque, un peu partout au Canada, on commence à dire aux Québécois de rentrer chez eux, ce qui veut dire se prendre en charge, nous sommes en face d’un
signe des temps.
Certes, les sondages sont des indices mais des indices transitoires. Le sondage ne voit pas le devenir. Souvent, il ne voit pas même la transition qui pointe et s’annonce. Ses données sont superficielles, valables pour
un temps court. Le sondage ne révèle aucun signe des continuités qui poursuivent leur progrès. Et au terme d’un progrès continu de 400 ans, le Québec poursuit son avance vers le statut d’un État Nation, libre et
indépendant. Ce que les Québécois ont fait le 2 mai 2011 s’appelle provoquer l’évènement. C’est ce que nous allons voir au cours de deux prochaines années.
JRMS
Tout recommencer
Tribune libre 2011
René Marcel Sauvé217 articles
J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en E...
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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
22 mai 2011Le dernier sondage indique qu'il y a encore 43% des Québeccois prêts à voter pour le Parti Québecois
Il n'est donc pas temps de recommencer à zéro mais il est grand temps de tenir dans toutes les localités du Québec des Assemblée Constituantes pour préparer l'indépendance du Québec avec une possibilité d'aller chercher un bon 60% pour la fondation de notre pays francophone LE QUÉBEC
TÉTRAÈDRE
Archives de Vigile Répondre
21 mai 2011De la provocation de l'événement:
« C'était le coup de folie de la foi, l'impatience d'une secte religieuse, qui, lasse d'espérer le miracle attendu, se décidait à le provoquer enfin.»
Emile Zola
Extrait de Germinal