Tramway: désastreuse comédie

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« Il n'y a que l'alliance des petits copains des contrats publics pour se taper sur les cuisses en rêvant d'une retraite sur la Costa del Sol... »


Peut-être que les députés de la CAQ ne sortent plus que la nuit, ceux de Québec du moins. Parce qu’on ne les voit plus. Sauf peut-être en photo ici ou là, dans les hebdos gratuits, entre Canadian Tire et Maxi...  


Depuis que le fric est disponible pour un projet ferroviaire multimilliardaire, on les voit encore moins, et on ne les entend plus du tout...   


Vous vouliez du changement? Pourquoi pas une surdose de rectitude? Vous vouliez une sorte d’opposition au régime impérial? Allons-y pour une nouvelle génuflexion...  


Même quand Justin Trudeau, la Panthère rose du multiculturalisme, débarque avec les agents Ray-Ban, ses soubrettes et sa plume-fontaine, on ne les voit pas.   


Sauf un, François Bonnardel, ministre de la Commedia dell’arte des Transports, invité obligé au photo-op fédéral/provincial.   


Caire, Guilbault, Julien et cie. Personne aux micros, sauf pour parler d’autre chose que de la ville qui les a élus...   


Une voix forte pour la capitale, disait-on en octobre 2018. Voici plutôt un silence complice du consensus de gauche...   



Tramway: désastreuse comédie

vangert - Fotolia




De parfaits députés régionaux; dociles, gentils, silencieux. Poissons tropicaux dans le bocal du pouvoir.   


Pour éviter l’auto-taxidermie, peut-être se réunissent-ils au Continental pour discuter paisiblement de leurs vieux engagements.  


Peut-être sont-ils plus à l’aise en privé pour parler d’autre chose que du troisième bijou de la couronne municipale avec la gare et l’aéroport, les deux caisses de résonnance du transport local où les passagers sont parfois aussi rares que les taxis...  


Aux succès passés, pourquoi pas ajouter un dernier joujou, un joli tramway, même si personne n’a jamais voté pour ça. JA-MAIS.   


Jouant son rôle de péripatéticienne, l’Assemblée nationale a fait croire à un simulacre d'unanimité populaire en se foutant des victimes des expropriations, pliant sous le poids du progrès et des intérêts de Bombardier. 125 enfants de choeur devant les petits évêques de gauche.  


On comprend le malaise des caquistes qui n’ont plus rien de missionnaires, sauf peut-être parfois dans la position du même nom...   


Hier, défenseurs de la majorité silencieuse, aujourd’hui prêts pour l’Halloween, dans des uniformes du RTC.  


Alors que l’improbable 3e lien subit la mitraille quotidienne, ils ne font pas de bruit, restent à l'ombre, de crainte du soviet local sans doute...   


Demain, quand les solages seront fendillés et l’insomnie épidémique, quand les punaises de lit viendront avec l’abonnement et que les idées de grandeur auront viré au cauchemar, ils seront partis, les caquistes, disparus avec les mariachis du bon conseil et les sacristains du 870 de Salaberry.  



Tramway: désastreuse comédie

Photo Agence QMI, Marc Vallières




Au diable donc, les milliards et les budgets invariablement dépassés... Il n'y a que l'alliance des petits copains des contrats publics pour se taper sur les cuisses en rêvant d'une retraite sur la Costa del Sol...  


De leur côté, en pleine lévitation, heureux comme des croqueurs de Prozac, les partisans du tramway à fils électriques voient déjà Québec métamorphosée en capitale du Danemark. C’est presque risible cette hallucination. Copenhague est cent ans devant!  


Ici, un autobus municipal sert de pousse-pousse jusqu’à l’aéroport depuis la mi-juin 2019! 2019! Deux mois à peine!  


À Copenhague, il y a longtemps que le métro mène directement à l’aéroport et le tramway jusqu’au bord de la mer...  


Le tramway de Québec, résultat d’une illumination post-électorale, projet mené avec une indéniable précipitation en pleine crise de la main-d’oeuvre, et applaudi jusqu'à plus soif, file vers une seule et unique destination : le désastre.  





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