Triste Saint-Jean

Tribune libre 2010

Lors d’un récent séjour à Montréal, j’ai parcouru à pied la rue Saint-Denis, depuis le boulevard Saint-Joseph jusqu’à René-Lévesque. À la hauteur du carré Saint-Louis, j’ai constaté que cet espace était maintenant identifié par un panneau portant l’inscription Square Saint-Louis. Fini, le nom de Carré Saint-Louis, pourtant évocateur à lui seul de tant d’artistes associés à notre identité culturelle, depuis Émile Nelligan jusqu’à Gilles Carle, en passant par Pauline Julien et André Gagnon, pour ne nommer que ceux-là, sans compter Jean-Jules Richard et son roman intitulé justement Carré Saint-Louis.
Ce changement de nom en dit long sur l’absence de fierté et sur l’ignorance de ceux qui ont réussi à l’imposer à tout un peuple et qui recevront sans doute un jour, si ce n’est déjà fait, une médaille destinée à souligner leur contribution à la défense et à la promotion de la langue française au Québec. Quelle tristesse, en cette veille de fête nationale ayant pour thème « Célébrons notre créativité ! ». Et la créativité linguistique, elle ?
Claude Verreault, Château-Richer, le 21 juin 2010


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